Bioéthique : chacun est renvoyé à sa liberté et à sa responsabilité

Bioéthique : chacun est renvoyé à sa liberté et à sa responsabilité

Si la loi dit le droit, elle ne dit pas le bien !

Le socle de la « bioéthique à la française » dont notre pays était si fier est gommé : la dignité propre à tout être humain – petit et grand – n’est plus le point focal.

La loi de révision des lois de bioéthique vient d’être votée par l’Assemblée nationale. Malgré plusieurs années de débats, une logique s’est imposée qui fait de la dignité de l’être humain une valeur à géométrie variable. Le « large consensus » voulu par le Président de la République n’existe pas et l’on voit triompher une volonté idéologique malgré de nombreuses alertes – parfois de simple bons sens- exprimées par nos concitoyens.

Le socle de la « bioéthique à la française » dont notre pays était si fier est gommé : la dignité propre à tout être humain – petit et grand – n’est plus le point focal.

Face à cette loi, les évêques de France continuent de manifester une grande inquiétude et adressent un appel.

Maintenant que la loi de notre pays autorise de nouvelles transgressions, il importe plus que jamais que chacun trouve les moyens de la vigilance et d’un discernement personnel afin de faire ses choix en pleine conscience de ses conséquences éthiques.

La satisfaction d’un besoin -même légitime-, le principe d’égalité, les besoins de la recherche scientifique, la peur du handicap ne peuvent justifier qu’on traite l’être humain comme un matériau manipulable et éliminable.

Si la loi dit le droit, elle ne dit pas le bien. Ce nouveau cadre législatif fait sauter de nouvelles digues éthiques et renvoie chacun, plus que jamais, à sa responsabilité personnelle.

 

+ Mgr Éric de Moulins-Beaufort 
Archevêque de Reims
Président de la Conférence des évêques de France

Projet de loi bioéthique: l’épiscopat français demande un moratoire

L’archevêque de Rennes, responsable du groupe bioéthique de la Conférence des évêques de France, a diffusé un communiqué alors que l’Assemblée Nationale s’apprête à voter ce mardi en fin de journée la version finale de la loi bioéthique, qui inclut notamment l’accès à la procréation médicalement assistée pour les couples de femmes.

Centrafrique : les évêques dénoncent l’insécurité

Les évêques de la République centrafricaine (RCA) ont, dans une déclaration collective, exprimé leurs préoccupations concernant la violence dans le pays et ont appelé toutes les parties au conflit et les citoyens à s’engager en faveur de la paix.

Attaques à Beni : l’Église n’a pas peur

La ville de Beni, dans l’est de la République démocratique du Congo demeure encore sous le choc après les deux attaques à la bombe de dimanche. Le vicaire général du diocèse de Butembo-Beni revient sur les menaces qui courent contre la population et l’Église et l’état d’esprit qui règne au sein du clergé.

Loi bioéthique : l’heure de la responsabilité a sonné

Loi bioéthique : l’heure de la responsabilité a sonné

La dignité humaine serait-elle à la merci des opinions des uns et des autres ?

Nul d’entre nous n’a inventé l’Homme. Chacun de nous a mission de le recevoir tel qu’il est avec sa beauté et sa complexité, en se laissant toucher au plus intime de lui-même par l’éclat de cette dignité.

Le 24 juin dernier, le Sénat a refusé de s’exprimer sur le projet de loi de bioéthique sorti de l’Assemblée en troisième lecture. De façon claire, ce refus manifeste que deux manières de considérer l’être humain et sa dignité sont irréconciliables. De façon inédite, le « large consensus » voulu par le Président de la République n’existe pas. Cet échec est d’autant plus grave que la loi de bioéthique n’est pas une loi comme les autres, puisqu’elle concerne la conception qu’on se fait de la dignité humaine et du respect que celle-ci engage chez tous.

Comment avancer maintenant ? Comment ne pas trembler en se prononçant pour ou contre cette loi car il y va en vérité d’une certaine conception de la dignité chez tout être humain, du plus petit au plus grand d’entre eux ? La dignité humaine serait-elle à la merci des opinions des uns et des autres ? Serait-elle à géométrie variable ?

Il est urgent de tirer les conséquences de cet échec qui blesse notre démocratie. Seul un moratoire qui donne du temps pour réfléchir collectivement en écoutant et en pesant les arguments des uns et des autres peut permettre l’émergence d’une pensée commune sur la dignité humaine, inséparable de la fraternité qui nous relie les uns aux autres car nous saurons ensemble que le plus petit comme le plus grand, le plus fragile comme le plus solide ont la même dignité du fait même qu’ils sont des êtres humains. Tel est le socle indispensable qui refondera notre pacte social et notre capacité de vivre ensemble dans notre nouvelle société gorgée de techniques et grevée par le « virus de l’individualisme » (Pape François).

Nul d’entre nous n’a inventé l’Homme. Chacun de nous a mission de le recevoir tel qu’il est avec sa beauté et sa complexité, en se laissant toucher au plus intime de lui-même par l’éclat de cette dignité. L’expérience auprès des plus fragilisés, l’art, la raison, la science et la religion projettent ensemble, chacun à sa manière, une vive lumière sur cette dignité. C’est à l’édification d’une société hospitalière de cette dignité que nous sommes tous appelés. Cette hospitalité se vérifie toujours par le respect effectif envers les plus vulnérables et les plus petits d’entre nous ainsi que par la solidarité mise en œuvre en leur faveur.

+ Mgr Pierre d’Ornellas
Archevêque de Rennes
Responsable du Groupe Bioéthique de la CEF

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