Père Marcel Maingourd

Père Marcel Maingourd

Le Père Marcel MAINGOURD (Missionnaire de la Plaine) est décédé à la Maison de retraite du Clergé du Landreau aux Herbiers. Il était dans sa 91ème année.

Né à l’Ile d’Yeu le 1er mars 1931, il est ordonné prêtre en 1959 et  entre au noviciat des Missionnaires de la Plaine et de Ste Thérèse la même année. Il sera curé de Beauvoir-sur-Mer de 1966 à 1972 (après en avoir été le vicaire), puis rejoins la Communauté de l’Immaculée à Chaillé-les-Marais.

Responsable diocésain du catéchuménat et membre de l’équipe de formation permanente du Clergé jusqu’en 77, il rejoint le diocèse de St Denis en France à Blanc Mesnil jusqu’au milieu des années 80 avant de revenir en Vendée pour prendre la charge de curé des paroisses de St Michel en l’Herm, l’Aiguillon, La Faute, Grues, St Denis du Payré et Triaize.

Missionnaire itinérant, membre du service diocésain « Incroyance et Foi » au début des années 90, puis supérieur diocésain et interdiocésain des Missionnaires de la Plaine, exorciste, engagé dans divers services pastoraux dans le doyenné de Luçon, il entre à la Maison de retraite du Clergé du Landreau en 2018.

La célébration religieuse, présidée par Mgr François JACOLIN, a eu lieu mercredi 22 décembre 2021 à 14h30 à l’église de Chaillé les Marais, suivie de l’inhumation au cimetière de Chaillé les Marais.

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Vocation : « A quoi le Seigneur m’appelle ? »

Vocation : « A quoi le Seigneur m’appelle ? »

« En Lui je trouve ma joie ! » Voilà la vie chrétienne : c’est Dieu qui nous l’a montre !

Réunion du Conseil pastoral diocésain : quel est son rôle ? Que fait-il ? Le père Daviaud nous éclaire. Il revient aussi sur la rencontre avec les jeunes en discernement vocationnel. Et enfin, l’Avent et les derniers jours qu’il nous reste à traverser avant Noël.

Pour notre épisode de cette semaine, le père Robert Daviaud, vicaire général, nous accompagne. Il revient pour nous sur la rencontre du Conseil Pastoral Diocésain qui s’est réuni le 11 décembre. Son rôle est d’accompagner et éclairer l’évêque sur la réalité du terrain et la vie des chrétiens en Vendée. L’occasion a été donné d’y vivre un temps de démarche synodale : « un moment où chacun est ressorti heureux » nous précise le vicaire général.

Autre rencontre, celle des jeunes des cycles de discernement vocationnel en Vendée. « Nous avions une vingtaine de jeunes avec certains venant du diocèse de Bordeaux » précise le père Daviaud. Il insiste sur la beauté de ce temps consacré à répondre à la question « A quoi le Seigneur m’appelle ? De quelle manière je vais répondre au Seigneur ?« 

Enfin, nous terminons par un petit retour sur le dimanche de Gaudete, dimanche de la joie, dimanche « rose« , correspondant au 3e dimanche de l’Avent. Le père Daviaud nous rappelle qu’il est important pour chaque chrétien d’être dans la joie : « J’aime bien ce passage au baptême de Jésus où le Père dit « Celui-ci est mon Enfant bien aimé, en Lui je trouve ma joie ! ». Voilà la vie chrétienne : c’est Dieu qui nous l’a montre !« 

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Qu’est-ce que l’année liturgique ?

Qu’est-ce que l’année liturgique ?

Avent, Carême, temps Pascal, temps ordinaire…

L’année liturgique propose aux chrétiens de revivre une histoire sainte. Mais de quoi s’agit-il exactement ?

Si, le premier dimanche de l’Avent, le célébrant et l’animateur liturgique vous ont accueillis à l’eucharistie avec un joyeux « Bonne Année ! », vous avez peut-être été surpris de ces voeux présumés anticipés d’un mois ! Mais ce souhait était tout à fait approprié au début d’une nouvelle année chrétienne qui débutait effectivement ce jour-là.

L’année liturgique propose aux chrétiens de revivre une histoire sainte. Elle reprend les principaux événements de la vie du Christ :
– L’Avent qui précède le temps de Noël : sa naissance, son épiphanie et son baptême.
– Le Carême qui prépare Pâques : sa mort et sa résurrection.
– Le temps pascal : Ascension et Pentecôte, don de son Esprit.
– Le temps dit ordinaire, temps de l’Eglise. L’Assomption, la Toussaint et la fête du Christ Roi de l’univers éclairent cette route ecclésiale et ouvrent sur l’aboutissement du salut.

Chaque temps est visualisé par une couleur liturgique (blanc, rouge, violet, vert, et également deux fois rose (dimanche de la joie du Carême, Laetare, et de l’Avent, Gauedete)) et aussi par le fleurissement actualisé des églises.

La liturgie chrétienne déploie ainsi, sur une année, ce que nous affirmons à chaque anamnèse eucharistique, particulièrement celle-ci :

« Christ est venu, Christ est né, Christ a souffert, Christ est mort, Christ est ressuscité, Christ est vivant, Christ reviendra, Christ est là ».

La fête de Pâque constitue « la source et le sommet » de ce cycle mémoriel. Elle donne la « note » de toute la symphonie liturgique. Elle est au coeur de la foi et de la célébration chrétienne eucharistique.

On pourrait dire, en une image cosmique, que Pâques est le « Soleil » autour duquel orbitent toutes les « planètes » des fêtes de l’année. Le temps liturgique chrétien n’est donc pas un album-souvenir que l’on feuilletterait indéfiniment chaque année ; il célèbre l’actualité du salut, comme l’indique le « Christ est là » de l’anamnèse. Il est présent et vit dans les membres de son Corps chaque événement sauveur.

Par lui et avec lui, dans le souffle de l’Esprit, nous naissons à sa vie, nous marchons et annonçons l’Evangile, nous mourrons et ressuscitons pour la vie éternelle.

L’année liturgique ne nous fait pas tourner en rond ! Son temps circulaire annuel s’inscrit dans le temps linéaire d’une histoire qui, de la création initiale de l’univers en Christ, nous entraîne vers son retour en gloire universelle où « Dieu sera tout en tous ».

Bonne Année !

Par l’abbé Joseph PROUX

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TEMOIGNAGE DE  BERNADETTE ET JEAN JACQUES SELIN À MADAGASCAR

TEMOIGNAGE DE BERNADETTE ET JEAN JACQUES SELIN À MADAGASCAR

BERNADETTE ET JEAN JACQUES SELIN À MADAGASCAR

BERNADETTE ET JEAN JACQUES SELIN À MADAGASCAR

« Papa, maman, je vous ai trouvé une idée vacances »

Il me faut un ou des volontaires pour aller aider une communauté de Saint Gabriel à Madagascar, Ils veulent développer une production laitière dans une ferme. Vous avez le profil, il faut que vous y alliez.

C’est suite à cette proposition de Anne, notre fille qui était référente DCC à Madagascar à l’époque, que nous commençons à réfléchir à ce qui était pour nous au départ un défi. Neuf mois après, nous débarquions à Tananarive un beau matin de janvier 2021…

Nous arrivons le 3 janvier 2021 à Tananarive avec obligations liées au COVID : test, quarantaine dans un hôtel. Nous nous adaptons à cette nouvelle vie : chaleur moite, les odeurs, des enfants partout… Nous découvrons aussi les vertus du Mora Mora, qui peut se traduire par « pas d’affolement ». Après un périple de plus de 12 heures en bus, nous arrivons à Majunga. Nous vivrons dans une petite location à Belobaka, le long de la nationale. Nos premiers pas sur la ferme seront un choc: pas d’électricité, pas d’eau courante, les ouvriers et les enfants (3 ou 4 par familles) ne parlent pas français et sont illétrés. Nous apprenons alors que le développement de l’activité laitière, le but de notre mission, ne se fera pas dans un premier temps : pas de financement… Nous nous investissons du mieux que nous pouvons malgré tout dans la vie de la ferme. Nous essayerons pendant ces 3 mois d’apporter le peu d’expérience en agriculture que nous avons. Nous participons aux travaux de la ferme avec frère Jonah, notre référent et les ouvriers. Nous les aidons à développer une pépinière où sont produits des plants d’arbres. Madagascar vit une déforestation catastrophique, et le mot est faible. Nous aménageons ensuite le seul puit de la ferme : pose d’un portique et d’une poulie pour que les femmes de la communauté puissent accéder plus facilement à l’eau. Nous les aidons aussi dans le maraichage que frère Jonah essaye de développer.

Tout cela se fait évidemment avec le minimum de matériel : deux zébus de trait, une charrue, quelques fourches et pelles ainsi qu’une hache. Celle-ci servira à dégager plusieurs arbres après un cyclone. Nous planterons également une vigne de raisin de table. Nous organiserons également plusieurs opérations « grand nettoyage », la ferme en avait bien besoin. Le plus marquant c’est que tout cela se fait dans la bonne humeur et avec le sourire.

Les Malgaches que nous cotoyons sont complètement démunis, le salaire journalier est de 1,10 euros. Ils montrent malgré tout une joie de vivre qui nous laisse pantois. Une grande fraternité règne sur la ferme, ce sera pour nous petits européens, habitués à vivre avec nos codes, une grande leçon de vie.

Nous ferons également de très belles rencontres d’expatriés : le père Bernard originaire de Pouzauges, qui vit son apostolat dans une paroisse de la banlieue de Majunga. Nous sommes émerveillés par son altérité. Nous passerons beaucoup de temps avec les Huguenins qui sont envoyés par la DCC pour 2 ans, à « Ecole du Monde ». La rencontre d’expatriés vivants à Majunga depuis plusieurs années nous enrichit de par leur expérience et leur vision de Madagascar.

Au terme de ces trois mois, somme toute vite passés, nous espérons avoir apporter à nos hôtes un peu de notre expérience et de notre sens de l’organisation.

Nous avons essayé de leur montrer que la rigueur qui leur fait cruellement défaut, peut parfois être utile. Nous avons aussi tenté de montrer que les vazas « les blancs » ne sont pas seulement des profiteurs et des accaparateurs.

Pendant notre séjour, nous avons toujours tenu à partager leur quotidien sans aucune hiérarchie.

La joie de vivre, la gentillesse des Malgaches, le regard et les sourires des enfants de la ferme, resteront toujours pour nous de merveilleux souvenirs.

Il est d’ailleurs dans nos projets de retourner un jour dans ce pays si attachant.

 

Bernadette et Jean-Jacques SELIN

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TEMOIGNAGE DE GEORGES GOURAUD EN TANZANIE

TEMOIGNAGE DE GEORGES GOURAUD EN TANZANIE

TEMOIGNAGE DE GEORGES GOURAUD EN TANZANIE

Petit Frères de l’Evangile (de Charles de Foucauld), je viens de quitter l’Afrique de l’Est où j’ai vécu la plus grande partie de ma vie religieuse, principalement en Tanzanie. J’ai vécu en communauté surtout dans deux villages, l’un au centre de la Tanzanie, région semi-désertique où se construit la nouvelle capitale du pays, Dodoma, et l’autre au nord, non loin de la ville d’Arusha, point de départ des circuits touristiques des parcs et du Kilimanjaro.

            Religieux à la suite de Charles de Foucauld, nous avons voulu être présents à ces gens vers qui nous avions été envoyés : insertion simple au milieu d’un village, travail agricole pour subvenir à nos besoins, participation à la vie du village, contacts d’amitié… Cette présence de notre fraternité était marquée par la prière, autour de l’adoration du Saint Sacrement et de la Célébration Eucharistique. Cette présence se voulait annonce de l’Évangile à travers notre vie communautaire, notre vie de prière et tout ce que nous pouvions faire pour annoncer l’Évangile…

            L’endroit de notre première insertion de fraternité dans le centre de la Tanzanie avait été choisi par l’évêque du lieu car distant de tout centre paroissial et ainsi moins ‘ visité ‘. Petit à petit un petit noyau de nouveaux chrétiens s’est constitué autour de notre fraternité, suscité par elle. Quelques années après, un embryon de paroisse est né… Pour la deuxième insertion à laquelle j’ai participé, nous avons été envoyés dans un village du Nord où déjà existait une communauté chrétienne organisée, dépendant d’un centre paroissial à une dizaine de kilomètres : insérés dans ce village, nous avons travaillé avec les prêtres et agents paroissiaux de cette paroisse, essayant par notre vie, nos contacts et nos actions d’aider cette communauté à cheminer.

            Au début de cette année 2021, atteint par une certaine limite d’âge, et surtout pour laisser plus ‘libres’ les frères africains laissés là-bas, il m’a fallu quitter ce pays où j’avais mis les pieds il y a quelques quarante ans.

Une Église Tanzanienne…

En quarante ans, l’Église Catholique de Tanzanie a beaucoup changé de visage. Dans les années 80, c’était encore une Église très dépendante de prêtres, religieux et religieuses venus de l’Occident (Europe et Amériques) ; il y avait encore deux évêques d’origine étrangère. L’Église de Tanzanie est maintenant entièrement africanisée. La majorité des prêtres, religieux et religieuses y sont tanzaniens, aidés par une minorité de « missionnaires » étrangers, mais africains venant du Congo, du Kenya, de l’Afrique de l’Ouest. Les vocations sacerdotales et religieuses y sont encore nombreuses, bien que l’on peut remarquer un certain tassement.

            Dans les années 80, l’Église avait un caractère missionnaire marqué : on allait vers les « autres » (époque de projets multiples de développement…), il y avait tout un souffle d’annonce de l’évangile (époque dorée des « petites communautés chrétiennes de quartier »)… Il y a toujours ce souffle, mais plus orientée vers l’intérieur : actuellement on développe beaucoup les infrastructures et on voit très grand : églises, presbytères, maisons de formation, couvents… L’Église veut et se sent avoir du poids dans la société ; elle affirme sa présence et sa puissance et veut montrer dans ses bâtiments et ses manifestations qu’on doit compter avec elle !

Eglise en Tanzanie

         Ces constructions (qui sont généralisées, au moins dans le diocèse d’où je viens) dépendent en fait peu de l’apport financier de l’extérieur, mis à part des maisons religieuses d’origine étrangère qui dépendent presque exclusivement de l’aide de l’extérieur. Paroisses et diocèses comptent pour une grande partie de leurs dépenses et constructions sur le soutien des chrétiens : leur générosité est remarquable pour subvenir aux besoins de fonctionnement des paroisses, à ceux des prêtres, aux constructions… Les chrétiens riches ou pauvres sont à vrai dire constamment sollicités, quelquefois lourdement, mais ils répondent d’une manière extraordinaire en participations financières ou en travail volontaire.

            Le clergé s’est africanisé entièrement en quarante ans ; le nombre des missionnaires étrangers a énormément diminué et ceux-ci viennent maintenant exclusivement de pays africains, mis à part quelques-uns venant d’Inde. Les vocations religieuses féminines sont nombreuses, celles d’hommes sont quasiment toute orientées vers le sacerdoce : la figure du religieux homme non-prêtre est peu comprise et dévalorisée, en conséquence leur place dans l’Église est peu mise en valeur et les vocations peu nombreuses…

Des points forts…

Eglise en tanzanie

Un des points forts de l’organisation et de la vie de l’Église Catholique en Tanzanie est l’orientation de la pastorale à partir des « petites communautés chrétiennes de base » : la Conférence Épiscopale les a lancées elle-même il y a longtemps, elle a fait de la « petite communauté chrétienne » la cellule de base de l’organisation interne ecclésiale. Tout chrétien fait automatiquement partie d’une communauté qu’il constitue avec les voisins partageant la même foi, voisins d’un même quartier, d’une même rue, etc. La « communauté » a pour but de tisser et de renforcer les liens entre les membres et de s’entraider à vivre leur foi chrétienne… Ils se réunissent une fois par semaine pour prier, écouter la parole de Dieu et partager sur l’évangile du dimanche suivant, voir et décider ensemble ce qui pourrait les aider à mieux cheminer chrétiennement et humainement dans leur vie : dans le village où j’étais il y avait 9 « petites communautés » qui se réunissaient chaque samedi matin très tôt avant le départ pour les champs ou le travail salarié. Bien sûr, toutes les « petites communautés » ne fonctionnent pas d’une manière idéale, loin de là : leur vitalité dépend souvent des responsables qu’elles se sont donnés, ce sont eux qui ont à susciter l’adhésion, à animer et à garder vivant le lien entre les participants en dehors des réunions. Mais même si leur fonctionnement n’est pas toujours idéal, elles ont le mérite de faire partie du paysage ecclésial : toute demande de baptême, de mariage ou autre passe par la communauté qui doit donner son avis, avis transmis ensuite aux responsables de la paroisse pour décision. 

            J’ai été frappé aussi par le poids qu’ont les comités paroissiaux (ou les comités de chaque chapelle, succursale de la paroisse). Bien que le curé ait une aura d’autorité très forte et que la plupart des décisions finales lui reviennent, les membres de ces comités ont un rôle très important au niveau décisionnel et de réalisation, les prêtres responsables doivent compter avec eux. Tout dépend des personnalités qui composent les comités, mais le président et son assistant, le secrétaire et son assistant et le trésorier (élus par les chrétiens) sont avec les prêtres de véritables animateurs de la communauté chrétienne.

Auxquels s’ajoutent un nombre important de catéchistes (salariés en général dans les centres de paroisse, volontaires dans les villages). Ce sont eux qui ont la charge de former, d’éduquer et d’accompagner la communauté pour sa vie chrétienne : ils s’occupent en premier lieu de la formation des catéchumènes pour le baptême, la formation des autres sacrements, etc. ; un de leur travail aussi est d’assurer les deux heures de « religion » qui sont alloués dans toutes les écoles (primaires ou secondaires, publiques ou privées) aux différentes dénominations religieuses… Là aussi, tout dépend de la personnalité et du degré d’engagement du catéchiste. Ils ont aussi le rôle d’animateur liturgique, ce sont eux qui prennent en charge les célébrations quand le prêtre est absent (ce qui arrive souvent, les paroisses ayant souvent des succursales nombreuses (chapelles) que les prêtres ne peuvent pas desservir toutes chaque dimanche.

            Comme point fort de l’Église de Tanzanie, je reviens sur la générosité des chrétiens ; Au niveau financier, celle-ci est très grande, quand on voit les bâtiments-églises construits, les besoins de l’organisation matérielle des paroisses et diocèses, le niveau de vie des prêtres, les besoins liturgiques… en grande partie grâce au soutien matériel et financier des fidèles. Remarquable est aussi le niveau de temps consacré à la marche de la paroisse ou du diocèse. Chaque église, même la plus humble chapelle de village, a sa (ses) chorale(s) qui se réunit(ssent) plusieurs fois par semaine, ses groupes de jeunes et d’enfants, ses associations de femmes, etc.

 

 

Des défis…

 

            Le visiteur occasionnel est frappé par les églises pleines le dimanche, que ce soit dans les églises de ville ou les chapelles de village ; on multiplie les messes. Et l’assistance reflète bien la composition générale de la population du pays : les assemblées dominicales sont composées de beaucoup de jeunes et d’adultes, on n’y voit que peu de personnes âgées. Souvent les enfants trop nombreux ont leur messe spéciale. Mais pour une foule bien présente dans l’église-bâtiment le dimanche, combien beaucoup de baptisés plus nombreux restent chez eux ? Et tous les autres ? C’est vrai que certains de ceux qui restent chez eux sont en contact avec les « petites communautés chrétiennes », qui à ce niveau permettent à ceux qui vont moins à l’église un ‘contact’ avec celle-ci. Mais ces églises pleines le dimanche peuvent faire illusion, faire ‘oublier’ les ‘autres’ et cacher un affaiblissement de sens missionnaire vers les ‘autres’, en se donnant bonne conscience que la « Bonne Nouvelle » a été annoncée.

            Ce grand nombre de baptisés qui régulièrement va à l’église entraîne une demande très forte des sacrements, cela demande beaucoup d’énergie, de temps et d’efforts de la part des agents pastoraux. La pastorale sacramentelle prend de fait une importance considérable, et c’est inévitable vu le nombre élevé de ‘pratiquants’. Mais cela risque d’être au détriment d’autres actions pastorales. Le défi pour les prêtres responsables est de trouver du temps et des forces pour ces activités pastorales non-sacramentelles : visites, malades, conseils, formation, accompagnement, etc., la demande des sacrements étant tellement importante ! A l’intérieur de la pastorale sacramentelle, se fait jour souvent un autre défi : concilier, d’un côté, le respect des règles du Droit Canon, et de l’autre, la compréhension miséricordieuse de la vie des gens et de leur chemin en regard de leur culture, leur tradition, leur histoire…

            Les églises sont pleines pour les célébrations… Les chorales, qui sont partout à l’œuvre même dans la plus humble chapelle de village, donnent à celles-ci une couleur locale : les Tanzaniens aiment chanter, chants toujours à plusieurs voix. Cela rend les célébrations plus vivantes, celles-ci sont souvent de haute tenue quant au rituel, mais elles restent un peu hermétiques pour les gens : il y a peu d’actualisation, peu de participation des fidèles qui souvent se contentent d’assister. Il y a là un autre défi pour une participation plus active des fidèles et une inculturation liturgique gardant intacte, mais la rendant plus accessible culturellement, la profondeur du mystère.

Prêtre Catholiques et locaux en Tanzanie

Les groupes de vie évangélique, les catéchistes, les laïcs engagés dans les « petites communautés chrétiennes » sont nombreux… Un autre défi pour l’Église de Tanzanie concerne la formation des laïcs, leur accompagnement, l’approfondissement de la foi, etc. Il y a tout un vivier de chrétiens qui aspirent à être plus formés pour mieux vivre leur foi, mieux en témoigner et mieux servir l’Église et la société. Cependant l’ambiance générale de l’Église est très cléricale, tout est très centré sur le prêtre ou vu à partir de lui : celui-ci est une figure presque sacrée qui se situe bien au-dessus du chrétien ordinaire et dont il est bien difficile de remettre en cause les décisions. Devenir prêtre (et aussi dans une autre proportion devenir religieux/se) ouvre sur un statut social élevé…

        

           

Ces quelques impressions sur le vécu de l’Église en Tanzanie sont partielles et ne sont qu’un petit reflet de ce qu’elle vit.

J’ai fait partie de cette Église pendant toute une grande partie de ma vie ; j’ai essayé de la ‘servir’, elle m’a beaucoup soutenu et apporté.

Je souhaite qu’elle continue son chemin en étant toujours plus annonce de la Bonne Nouvelle et accompagnatrice du vécu de ceux (celles) qui accueillent cette Bonne Nouvelle.

           

                       

            Avril 2021

Georges Gouraud

Petit Frère de l’Évangile

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