Auxquels s’ajoutent un nombre important de catéchistes (salariés en général dans les centres de paroisse, volontaires dans les villages). Ce sont eux qui ont la charge de former, d’éduquer et d’accompagner la communauté pour sa vie chrétienne : ils s’occupent en premier lieu de la formation des catéchumènes pour le baptême, la formation des autres sacrements, etc. ; un de leur travail aussi est d’assurer les deux heures de « religion » qui sont alloués dans toutes les écoles (primaires ou secondaires, publiques ou privées) aux différentes dénominations religieuses… Là aussi, tout dépend de la personnalité et du degré d’engagement du catéchiste. Ils ont aussi le rôle d’animateur liturgique, ce sont eux qui prennent en charge les célébrations quand le prêtre est absent (ce qui arrive souvent, les paroisses ayant souvent des succursales nombreuses (chapelles) que les prêtres ne peuvent pas desservir toutes chaque dimanche.
Comme point fort de l’Église de Tanzanie, je reviens sur la générosité des chrétiens ; Au niveau financier, celle-ci est très grande, quand on voit les bâtiments-églises construits, les besoins de l’organisation matérielle des paroisses et diocèses, le niveau de vie des prêtres, les besoins liturgiques… en grande partie grâce au soutien matériel et financier des fidèles. Remarquable est aussi le niveau de temps consacré à la marche de la paroisse ou du diocèse. Chaque église, même la plus humble chapelle de village, a sa (ses) chorale(s) qui se réunit(ssent) plusieurs fois par semaine, ses groupes de jeunes et d’enfants, ses associations de femmes, etc.
Des défis…
Le visiteur occasionnel est frappé par les églises pleines le dimanche, que ce soit dans les églises de ville ou les chapelles de village ; on multiplie les messes. Et l’assistance reflète bien la composition générale de la population du pays : les assemblées dominicales sont composées de beaucoup de jeunes et d’adultes, on n’y voit que peu de personnes âgées. Souvent les enfants trop nombreux ont leur messe spéciale. Mais pour une foule bien présente dans l’église-bâtiment le dimanche, combien beaucoup de baptisés plus nombreux restent chez eux ? Et tous les autres ? C’est vrai que certains de ceux qui restent chez eux sont en contact avec les « petites communautés chrétiennes », qui à ce niveau permettent à ceux qui vont moins à l’église un ‘contact’ avec celle-ci. Mais ces églises pleines le dimanche peuvent faire illusion, faire ‘oublier’ les ‘autres’ et cacher un affaiblissement de sens missionnaire vers les ‘autres’, en se donnant bonne conscience que la « Bonne Nouvelle » a été annoncée.
Ce grand nombre de baptisés qui régulièrement va à l’église entraîne une demande très forte des sacrements, cela demande beaucoup d’énergie, de temps et d’efforts de la part des agents pastoraux. La pastorale sacramentelle prend de fait une importance considérable, et c’est inévitable vu le nombre élevé de ‘pratiquants’. Mais cela risque d’être au détriment d’autres actions pastorales. Le défi pour les prêtres responsables est de trouver du temps et des forces pour ces activités pastorales non-sacramentelles : visites, malades, conseils, formation, accompagnement, etc., la demande des sacrements étant tellement importante ! A l’intérieur de la pastorale sacramentelle, se fait jour souvent un autre défi : concilier, d’un côté, le respect des règles du Droit Canon, et de l’autre, la compréhension miséricordieuse de la vie des gens et de leur chemin en regard de leur culture, leur tradition, leur histoire…
Les églises sont pleines pour les célébrations… Les chorales, qui sont partout à l’œuvre même dans la plus humble chapelle de village, donnent à celles-ci une couleur locale : les Tanzaniens aiment chanter, chants toujours à plusieurs voix. Cela rend les célébrations plus vivantes, celles-ci sont souvent de haute tenue quant au rituel, mais elles restent un peu hermétiques pour les gens : il y a peu d’actualisation, peu de participation des fidèles qui souvent se contentent d’assister. Il y a là un autre défi pour une participation plus active des fidèles et une inculturation liturgique gardant intacte, mais la rendant plus accessible culturellement, la profondeur du mystère.
Commentaires récents