Hopen en concert à La Roche sur Yon le 9 juin !

Hopen en concert à La Roche sur Yon le 9 juin !

Concert de Hopen à La Roche sur Yon

Rendez-vous le 9 juin à La Roche sur Yon en l’église Ste Bernadette à 20h pour vivre le concert du groupe Hopen !

Hopen c’est une histoire de famille où la musique se conjugue au sens fraternel ! Le groupe est composé de quatre frères : Antoine, Camille, Armand et Charles. En jouant sur la contraction des mots hope (« espoir ») et open (« ouverture »), le choix du nom du groupe est une promesse tenue. Depuis sa création en 2014, Hopen distille sa pop et témoigne de sa Foi auprès d’un public toujours plus large.

Venez tous à cette belle soirée de louanges le 9 juin, à la Roche sur Yon.

Première partie assurée par le groupe Vendéen « A cœurs ouverts ».

Le vendredi 9 juin 2023 à 20h (Eglise Sainte Bernadette)

Contact : stanislas.zagli@diocese85.org

Inscription : https://my.weezevent.com/hopen-a-la-roche-sur-yon

 

Homélie du dimanche 4 juin 2023

Dimanche 4 juin 2023
La Sainte Trinité

Lectures de la messe
Première lecture « Le Seigneur, le Seigneur, Dieu tendre et miséricordieux » Ex 34, 4b-6.8-9
Cantique À toi, louange et gloire éternellement ! Dn 3, 52, 53, 54, 55, 56
Deuxième lecture « La grâce de Jésus Christ, l’amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit » 2 Co 13, 11-13
Évangile « Dieu a envoyé son Fils, pour que, par lui, le monde soit sauvé » Jn 3, 16-18
*****
On peut fêter la mémoire d’un saint au jour où il est définitivement né à la vie trinitaire dans l’éternité de Dieu, après les cheminements chaotiques de toute vie humaine.
On peut fêter l’annonce faite à Marie, la naissance de l’enfant de Bethléem et tous les mystères de l’Incarnation et de la vie du Fils de Dieu fait homme. Par ses actes et ses paroles, par cette totale participation divine à la vie humaine, il nous entraîne jusqu’à la divinisation, participation plénière à l’héritage de Dieu « avec le Christ… pour être avec Lui dans la gloire. » (Romains 8. 17)
AU CŒUR DU MYSTERE DE DIEU.
Mais la Trinité ne se fête pas comme l’un des mystères de cette alliance humano-divine qui se concrétise en un événement temporel.
Le mystère de la Trinité est le mystère de Dieu lui-même dans l’infini de tout son être, le tout de toute vie, de toute la vie.
C’est pourquoi la liturgie, et surtout orientale, n’est qu’un hymne ininterrompu à la louange de la Sainte Trinité, tous les jours et à toute heure de la liturgie du «temps présent ».
Par le baptême « au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit », nous sommes définitivement associés aux Trois Personnes Divines, et chaque Eucharistie exprime cette relation. Le mystère de l’alliance dit la liturgie « comme cette eau se mêle au vin ».
Nous prions le Père par le Fils à qui nous sommes unis dans l’Esprit-Saint qui nous fait s’écrier :« Abba ! Père ! » (Romains 8. 15) « Par Lui, avec Lui et en Lui, à Toi, Dieu le Père Tout-Puissant, dans l’Unité du Saint-Esprit, tout honneur et toute gloire. »
L’EVOLUTION LITURGIQUE
Les Divines Liturgies de saint Basile comme de saint Jean Chrysostome, dans les Eglises orientales, catholiques et orthodoxes, ne connaissent pas cette « fête » particulière. Nous la vivons depuis notre baptême.
Il en fut de même pendant des siècles en Occident. L’Eglise romaine latine n’éprouvait pas et ne comprenait pas le besoin de lui consacrer un dimanche particulier, puisque chaque dimanche et chaque liturgie sont trinitaires.
Bien plus, dans l’antique rite romain, le dimanche qui suivait la grande nuit baptismale de la Pentecôte ne connaissait aucune liturgie. L’on disait « Dominica vacat » Un dimanche vacant …
Il fallut 8 siècles pour que l’on commence à voir apparaître, à Rome, et à Rome seulement, dans les calendriers romains, un octave de la Pentecôte, à l’instar du dimanche « in albis » de l’octave baptismal pascal. On fêtait notre divinisation dans le mystère trinitaire.
D’ailleurs, aux origines de cette liturgie propre au seul diocèse de Rome, l’évangile était celui du colloque du Seigneur avec Nicodème en Jean 3. 1 à 16, où il est question de l’efficacité de l’action de l’Esprit-Saint dans la régénération baptismale.
Au 9ème siècle, nous voyons se créer une messe « votive » axée sur les conséquences de notre participation au mystère trinitaire, dans notre vie quotidienne.
La Trinité n’est pas une dévotion. C’est notre foi fondamentale que nous devons confesser et dont nous devons vivre pour la traduire.
UNE CONFESSION, NON PAS UNE DEVOTION
Au 10ème siècle, on sentit le besoin de promouvoir une solennité spéciale en l’honneur de ce mystère à l’instar du mystère de l’Incarnation qui, lui, se réalise dans le Christ. Dans le même temps et peu à peu fut introduit une fête de la Sainte Trinité comme pour marquer le début du cycle des dimanches ordinaires de l’année «après la Pentecôte » au moment où se clôt le temps pascal.
Les passages tirés de l’évangile de saint Jean et de saint Luc ne s’imposèrent plus et, trois siècles plus tard, devant l’extension de cette liturgie populaire, le Pape instaura, en 1334, une fête nouvelle en l’étendant à tout le rite romain latin.
L’Eglise n’a pas établi cette fête par simple dévotion. Elle l’a voulu comme la confession annuelle et solennelle, humble et reconnaissante, du plus grand de tous les dogmes, qui est le mystère central de la foi chrétienne.
Elle voulait nous rappeler notre dignité baptismale, cette perfection possible qui est la nôtre. Même vécue imparfaitement dans le quotidien de nos doutes, de nos faiblesses, de notre offrande, de notre foi, chacune de nos vies est habitée par la Vérité divine.
Nous en avons déjà la possession intégrale. Or cela, nous l’oublions trop souvent. Ou bien, nous n’en tenons pas toujours compte.
Aujourd’hui cette liturgie est loin d’être inutile. Au nom d’un dialogue inter-religieux, nous risquons de ne plus affirmer aussi clairement le dialogue de Dieu avec nous en sa Trinité. « Le Seigneur est Dieu là-haut dans le ciel, comme ici-bas sur la terre, et il n’y en a pas d’autre. » (Deutéronome 4. 35)
Il n’y en a pas d’autre que Dieu en sa Trinité. « De toutes les nations, faîtes des disciples, baptisez-les au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Apprenez-leur à garder tous les commandements que je vous ai donnés. » (Mat. 28. 19)
En affirmant cela, le chrétien n’est pas moins monothéiste qu’un autre croyant en Dieu Unique. Le mystère trinitaire n’est pas une forme déguisée d’un polythéisme de fait. Trois Dieux ? Non ! Le Père ne disparaît pas de notre horizon. L’Esprit-Saint n’est pas le prête-nom d’une absence psychologique intérieure. Le Fils n’est pas le seul à garder le privilège divin, au point d’en oublier Dieu qui est Père et Esprit.
Le Christ nous a affirmé cette unité de Dieu par cette conjonction : «Le Père ET le Fils ET le Saint-Esprit. » Ce n’est pas une curiosité stylistique. Ce qui est désigné et nommé ainsi, c’est un rapport tout particulier entre les personnes divines.
PAR DELA NOS PAROLES HUMAINES.
Les mots humains ne pourront jamais dire ni exprimer l’Etre Unique en Trois Personnes. A travers tout l’Evangile et au travers la prédication de Jésus à ses apôtres, nous est clairement découverte cette unité, que les apôtres vont dire au monde.
L’Esprit-Saint ne parle pas de Lui. Il est écoute et perception du Fils. Il est celui qui dit Dieu comme le Christ nous l’a dit. Quant au Fils, il ne parle pas de lui-même. Il parle de son Père et de l’amour qui les unit. Il est l’envoyé du Père pour qu’à notre tour, sauvés par Lui, nous puissions dire avec confiance : « Notre Père qui es aux cieux. » Et c’est ainsi qu’il est accueil et médiateur du Père.
Enfin le Père se livre au Fils de telle sorte que tout ce que possède le Père, il le remet au Fils pour le constituer en son être de Fils. Il est don. « La vie éternelle, c’est qu’ils Te connaissent. Toi le seul véritable Dieu et ton envoyé Jésus-Christ. » (Jean 17. 3)
« L’Esprit de vérité ne parlera pas de lui-même, mais tout ce qu’il entendra, il le dira, nous révèle Jésus. Il me glorifiera, car c’est de mon bien qu’il prendra pour vous en faire part. Tout ce qu’a le Père est à moi. Voilà pourquoi je vous dis : C’est de mon bien qu’il prendra. » (Jean 16. 13 à 15).

Commentaires du dimanche 4 juin

Commentaires de Marie-Noëlle Thabut,
dimanche 4 juin 2023
Fête de la Trinité

1ère lecture
Psaume
2ème lecture
Evangile

PREMIERE LECTURE – Livre de l’Exode 34,4-6.8-9
En ces jours-là,
4 Moïse se leva de bon matin, et il gravit la montagne du Sinaï
comme le SEIGNEUR le lui avait ordonné.
Il emportait les deux tables de pierre.
5 Le SEIGNEUR descendit dans la nuée
et vint se placer là, auprès de Moïse.
Il proclama son nom qui est : LE SEIGNEUR.
6 Il passa devant Moïse et proclama :
« LE SEIGNEUR, LE SEIGNEUR,
Dieu tendre et miséricordieux,
lent à la colère, plein d’amour et de vérité. »
8 Aussitôt Moïse s’inclina jusqu’à terre et se prosterna.
9 Il dit :
« S’il est vrai, mon Seigneur, que j’ai trouvé grâce à tes yeux,
daigne marcher au milieu de nous.
Oui, c’est un peuple à la nuque raide ;
mais tu pardonneras nos fautes et nos péchés,
et tu feras de nous ton héritage. »

LA GRANDE REVELATION DE DIEU PAR LUI-MEME
Le texte que nous venons d’entendre est l’un des plus précieux de toute notre histoire ! Dieu lui-même parle de lui-même ! « Il proclama son nom », dit le texte. Et la réaction spontanée de Moïse qui se prosterne jusqu’à terre prouve qu’il a entendu là des paroles extraordinaires.
Et que dit Dieu ? Il s’appelle « Le SEIGNEUR, Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de vérité. » Ce nom « SEIGNEUR », c’est le fameux mot hébreu, en quatre lettres, YHVH, que nous ne savons pas prononcer, parce que, depuis des siècles, bien avant la naissance de Jésus, le peuple d’Israël s’interdisait de le dire, par respect. Ce nom-là, Dieu l’avait déjà proclamé devant Moïse dans le buisson ardent (Ex 3). En même temps qu’il lui révélait ce qui fut pour toujours, je crois, le socle de la foi d’Israël : « J’ai vu, disait Dieu, oui, j’ai vu la misère de mon peuple qui est en Égypte, et j’ai entendu ses cris sous les coups des surveillants. Oui, je connais ses souffrances. Je suis descendu pour le délivrer de la main des Égyptiens… le cri des fils d’Israël est parvenu jusqu’à moi, et j’ai vu l’oppression que leur font subir les Égyptiens. Maintenant donc, va ! Je t’envoie. » (Ex 3,7-10).
C’était déjà une découverte inouïe : Dieu voit, Dieu entend, Dieu connaît la souffrance des hommes. Il intervient en suscitant des énergies capables de combattre toutes les formes de malheur. Cela veut dire que nous ne sommes pas seuls dans les épreuves de nos vies, Dieu est à nos côtés, il nous aide à les affronter, à survivre. Dans la mémoire du peuple juif, ce fameux nom « SEIGNEUR » rappelle tout cela, cette douce pitié de Dieu, si j’ose dire.
Et ce n’étaient pas seulement des paroles en l’air, puisque, effectivement, Dieu était intervenu, il avait suscité en Moïse l’énergie nécessaire pour libérer son peuple. Chaque année, aujourd’hui encore, lors de la fête de la Pâque, le peuple juif se souvient que Dieu est « passé » au milieu de lui pour le libérer.
Avec le texte d’aujourd’hui, nous franchissons une nouvelle étape : Dieu éprouve pour nous non seulement de la pitié devant nos malheurs, mais de l’amour ! Il est « tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de vérité. » Une chose est d’éprouver de la pitié pour quelqu’un au point de l’aider à se relever, autre chose est de l’aimer vraiment.
Et ce n’est certainement pas un hasard si le texte d’aujourd’hui emploie le mot « passer » : Dieu « passe » devant Moïse pour révéler son nom de tendresse comme il est « passé » au milieu de son peuple dans la nuit de la Mer Rouge (Ex 12,13) : c’est le même mot ; quand Dieu passe, c’est toujours pour libérer son peuple. Et ce deuxième « passage » de Dieu, cette deuxième libération, est encore plus important que le premier. Le pire de nos esclavages est bien celui de nos fausses idées sur Dieu.
Or, vous avez entendu cette phrase du texte : « Il proclama son nom » ; cette phrase est notre garantie. Le Dieu d’amour auquel nous croyons, nous ne l’avons pas inventé, nous n’avons pas pris nos désirs pour des réalités. Vous connaissez la phrase de Voltaire « Dieu a fait l’homme à son image et l’homme le lui a bien rendu ». Eh bien non ! Nous n’avons pas inventé Dieu, c’est lui qui s’est révélé à nous et cela depuis Moïse ! Et à l’instant où elle a retenti dans l’humanité, cette révélation était vraiment l’inattendu. On ne s’y attendait tellement pas qu’il fallait bien que Dieu nous le dise lui-même.
LE DIEU DE MISERICORDE N’ABANDONNERA JAMAIS SON PEUPLE
La réponse de Moïse prouve qu’il a parfaitement compris ce que signifie l’expression « lent à la colère » et il en déduit : « Tu pardonneras nos fautes et nos péchés ». Et il sait que, sur ce point, Dieu aura fort à faire ! Car Moïse a essuyé plus d’une fois les mécontentements de son peuple. Au point qu’un jour, il leur a dit : « Depuis le jour où vous êtes sortis d’Égypte jusqu’à ce que vous arriviez en ce lieu, vous avez été rebelles au SEIGNEUR. » (Dt 9,7). Ici, il dit : « Oui, c’est un peuple à la nuque raide ; mais tu pardonneras nos fautes et nos péchés, et tu feras de nous ton héritage. » Traduisez : nous sommes un peuple à la nuque raide, mais puisque tu es le Dieu tendre et miséricordieux, tu nous pardonneras toujours et nous, malgré tout, nous ferons notre petit possible pour répondre à ton amour.
Je reviens sur cette expression « nuque raide » : dans une civilisation essentiellement agricole, ce qui était le cas en Israël au temps bibliques, le spectacle de deux animaux attelés par un joug était habituel : nous savons ce qu’est le joug : c’est une pièce de bois, très lourde, très solide, qui attache deux animaux pour labourer. Le joug pèse sur leurs nuques et les deux animaux en viennent inévitablement à marcher du même pas.
Les auteurs bibliques ont le sens des images : ils ont appliqué cette image du joug à l’Alliance entre Dieu et Israël. Prendre le joug était donc synonyme de s’attacher à Dieu pour marcher à son pas. Mais voilà, le peuple d’Israël se raidit sans cesse sous ce joug de l’Alliance conclue avec Dieu au Sinaï. Au lieu de le considérer comme une faveur, il y voit un fardeau. Il se plaint des difficultés de la vie au désert, et finit même par trouver bien fade la manne quotidienne. Au point que Moïse a connu des jours de découragement. Au lieu de se laisser entraîner par la force de Dieu, l’attelage de l’Alliance, en effet, est perpétuellement freiné par les réticences de ce peuple à la nuque raide.
Dernière remarque : cette phrase « Le SEIGNEUR, Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de vérité » est encore valable, évidemment. Et le mot « vérité » résonne dans toute l’histoire d’Israël comme le pilier le plus sûr de son espérance. C’est l’un des grands thèmes du Deutéronome, par exemple : « Le SEIGNEUR ton Dieu est un Dieu miséricordieux : il ne t’abandonnera pas, il ne te détruira pas, il n’oubliera pas l’Alliance jurée à tes pères. » (Dt 4,31).
J’en déduis une chose que, nous Chrétiens, ne devons jamais oublier : Israël est encore et toujours le peuple élu ; comme dit Saint Paul : « Les dons gratuits de Dieu et son appel sont sans repentance. » (Ro 11,29)… « Si nous manquons de foi, lui reste fidèle à sa parole, car il ne peut se rejeter lui-même. » (2 Tim 2,13).

Cantique de Daniel 3,52-56
52 Béni sois-tu, Seigneur, Dieu de nos pères :
A toi, louange et gloire éternellement !
Béni soit le Nom très saint de ta gloire :
A toi, louange et gloire éternellement !
53 Béni sois-tu dans ton saint temple de gloire :
A toi, louange et gloire éternellement !
54 Béni sois-tu sur le trône de ton règne :
A toi, louange et gloire éternellement !
55 Béni sois-tu, toi qui sondes les abîmes :
A toi, louange et gloire éternellement !
Toi qui sièges au-dessus des Keroubim :
A toi, louange et gloire éternellement !
56 Béni sois-tu au firmament, dans le ciel :
A toi, louange et gloire éternellement !

LE LIVRE DE DANIEL, UN ECRIT DE RESISTANCE
Pour présenter le livre de Daniel auquel a été emprunté ce cantique, je commence par prendre une comparaison :
Dans les années 1980, au temps de la domination soviétique sur la Tchécoslovaquie, une jeune actrice tchèque a composé et joué de nombreuses fois dans son pays une pièce sur Jeanne d’Arc qu’elle avait intitulée « La nuit de Jeanne ». A vrai dire, l’histoire de Jeanne d’Arc chassant les Anglais hors de France cinq siècles plus tôt (au quinzième siècle) n’était pas le premier souci des Tchèques. Si donc le scénario tombait entre les mains de la police, ce n’était pas trop compromettant. Mais pour qui savait lire entre les lignes, le message était clair : ce que la jeune fille de dix-neuf ans a su faire en France avec l’aide de Dieu, nous le pouvons aussi. La surface du texte parlait des Français, des Anglais et de Jeanne au quinzième siècle, mais entre les lignes on savait fort bien qu’il s’agissait des Tchèques et des armées soviétiques au vingtième.
Le livre de Daniel (écrit sous la domination grecque au deuxième siècle) est de cet ordre-là, un écrit de résistance composé pendant la terrible persécution du tyran grec Antiochus Epiphane, pour encourager ses contemporains à tenir bon jusqu’au martyre. Son auteur est comme notre jeune actrice ; il raconte l’histoire d’un certain Daniel qui aurait vécu, lui aussi, plusieurs siècles plus tôt et dont la foi indomptable avait surmonté toutes les épreuves et les persécutions. La surface du livre parle de Babylone et du roi persécuteur Nabuchodonosor au sixième siècle, mais entre les lignes, tout le monde comprend qu’il s’agit du tyran grec Antiochus Epiphane au deuxième.
L’un des épisodes rapportés par le livre de Daniel, donc, est le supplice infligé à trois jeunes gens qui ont refusé d’adorer une statue en or érigée par Nabuchodonosor : ils sont précipités dans une fournaise (pour être brûlés vifs). L’auteur force volontairement le trait, évidemment, et le supplice est ce qu’on fait de plus épouvantable ; la foi des trois jeunes gens et le miracle de leur survie n’en ressortent que mieux. « Nabucodonosor ordonna de chauffer la fournaise sept fois plus qu’à l’ordinaire. Puis il ordonna aux plus vigoureux de ses soldats de ligoter Sidrac, Misac et Abdénago et de les jeter dans la fournaise de feu ardent. Alors, on ligota ces hommes, vêtus de leurs manteaux, de leurs tuniques, de leurs bonnets et de leurs autres vêtements, et on les jeta dans la fournaise de feu ardent. » (Dn 3,19-21).
Premier miracle, les voilà donc dans la fournaise surchauffée et ce n’est pas eux qu’elle brûle, mais leurs bourreaux : « Comme l’ordre du roi était strict et la fournaise extrêmement chauffée, la flamme brûla à mort les hommes qui y portaient Sidrac, Misac et Abdénago. » (Dn 3,22).
Deuxième miracle, tout ligotés qu’ils étaient, ils marchent au milieu des flammes en chantant la gloire de Dieu. Mais surtout, le grand miracle, c’est qu’ils font un véritable examen de conscience au nom de tout leur peuple et donnent un bel exemple d’humilité ; notre auteur suggère évidemment à ses lecteurs de s’y associer.
LE CANTIQUE DES TROIS ENFANTS
« Béni sois-tu, Seigneur, Dieu de nos pères, loué sois-tu, glorifié soit ton nom pour les siècles ! Oui, tu es juste en tout ce que tu as fait ! Tes sentences de vérité, tu les as exécutées par tout ce que tu nous as infligé…Car nous avons péché ; quand nous t’avons quitté, nous avons fait le mal : en tout, nous avons failli. Nous n’avons pas écouté tes commandements, nous n’avons pas observé ni accompli ce qui nous était commandé pour notre bien… À cause de ton nom, ne nous livre pas pour toujours et ne romps pas ton alliance. Ne nous retire pas ta miséricorde, à cause d’Abraham, ton ami, d’Isaac, ton serviteur,
et d’Israël que tu as consacré. Tu as dit que tu rendrais leur descendance aussi nombreuse que les astres du ciel, que le sable au rivage des mers… Agis envers nous selon ton indulgence et selon l’abondance de ta miséricorde ! Qu’ils soient confondus, ceux qui causent du tort à tes serviteurs !… Qu’ils sachent que toi, tu es le Seigneur, le seul Dieu, glorieux sur toute la terre ! » (Dn 3, 26… 45).
Vous connaissez la suite : plus on attise le feu, plus il y a de victimes parmi les bourreaux pendant que les trois martyrs se promènent au milieu d’une rosée rafraîchissante : alors, du milieu des flammes, s’élève le plus beau chant que l’humanité ait inventé et ce sont ses premiers versets que nous chantons pour la fête de la Trinité.
« Béni sois-tu, Seigneur, Dieu de nos pères » : c’est le rappel de l’Alliance conclue par Dieu avec Abraham, Isaac et Jacob (surnommé Israël) : le rappel des promesses de Dieu, mais aussi le rappel de l’Alliance vécue au quotidien pendant des siècles : la longue quête d’Abraham, Isaac et Jacob vers le pays et la descendance promise… la longue marche de l’Exode avec Moïse, le long apprentissage de ce peuple choisi pour témoigner au milieu du monde… Malheureusement, au long de cette marche, on a souvent trébuché et l’expression « Dieu de nos pères » est plus encore le rappel des multiples pardons de Dieu, surmontant inlassablement les infidélités de son peuple.
« Béni soit le Nom très saint de ta gloire » : le Nom de Dieu c’est Dieu lui-même, mais on a tellement de respect qu’on dit « le Nom » pour ne pas dire « Dieu » ; « Béni sois-tu dans ton saint temple de gloire » : ce verset est historiquement situé ! Il ne correspond pas au contexte supposé de l’Exil à Babylone : le temple avait alors été dévasté par les troupes de Nabuchodonosor, et là-bas, on n’aurait pas pu chanter cela ! En revanche, à Jérusalem, sous le roi grec Antiochus Epiphane, qui remplace le culte du vrai Dieu par son propre culte, il est très important de continuer à proclamer, fût-ce au péril de sa vie, que Dieu seul est Dieu et que le Temple est sacré, car là réside la gloire de Dieu.
Et d’ailleurs, les expressions « Le trône de ton règne » et « Toi qui sièges au-dessus des Keroubim » sont des allusions très concrètes à l’aménagement intérieur du Temple : dans la partie la plus retirée du Temple, le « Saint des Saints », il y avait l’arche d’Alliance qui était un coffret de bois ; et sur ce coffret deux statues de chérubins (les « keroubim »). C’étaient deux animaux ailés (avec une tête d’homme et un corps et des pattes de lion) : leurs ailes déployées représentaient le trône de Dieu. Au-dessus des keroubim, invisible, mais certaine, demeurait la présence de Dieu.
Rappel des temps de certitude, où l’on savait d’évidence que Dieu était en permanence au milieu de son Temple, ce qui voulait dire au milieu de son peuple. L’auteur du livre de Daniel déploie volontairement ce chant de victoire ; en bon prophète qu’il est, il sait de toute la force de sa foi que les puissances du mal peuvent bien se déchaîner, elles ne l’emporteront pas. Dans la tourmente que traversent tant de peuples aujourd’hui, ce message nous est tout autant nécessaire.
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Complément
La phrase « Que notre sacrifice, en ce jour, trouve grâce devant toi » nous vient du cantique des trois jeunes martyrs du livre de Daniel (Dn 3,40).

DEUXIEME LECTURE – Première lettre de Paul aux Corinthiens 13,11-13
11 Frères, soyez dans la joie,
cherchez la perfection,
encouragez-vous,
soyez d’accord entre vous,
vivez en paix,
et le Dieu d’amour et de paix sera avec vous.
12 Saluez-vous les uns les autres
par un baiser de paix.
Tous les fidèles vous saluent.
13 Que la grâce du Seigneur Jésus Christ,
l’amour de Dieu
et la communion du Saint-Esprit
soient avec vous tous.

DIEU PROPOSE À L’HUMANITÉ D’ENTRER DANS SON INTIMITÉ
Vous avez reconnu cette dernière phrase : « La grâce de Jésus notre Seigneur, l’amour de Dieu le Père et la communion de l’Esprit Saint soient toujours avec vous ». C’est la première phrase du célébrant à la messe. Ce qui veut dire que Saint Paul termine sa deuxième lettre aux Corinthiens par là où nous commençons nos liturgies. Et ce n’est pas un hasard si c’est le président de la célébration qui la dit, et personne d’autre. Car cette phrase, à elle seule, annonce tout le projet de Dieu, et le président de la célébration, ici, parle au nom de Dieu. Ce que Dieu propose à l’humanité, en quelques mots, c’est d’entrer dans son intimité, dans le foyer d’amour de la Trinité.
La « grâce », « l’amour », la « communion », c’est la même chose ; le Père, le Fils, l’Esprit Saint, c’est la Trinité ; « La grâce de Jésus notre Seigneur, l’amour de Dieu le Père et la communion de l’Esprit Saint », c’est bien le foyer d’amour que constitue la Trinité.
Je vous disais que c’est une proposition de Dieu : c’est le sens du subjonctif « soient avec vous ». La liturgie emploie souvent des subjonctifs : « Que Dieu vous pardonne », « Que Dieu vous bénisse », « Que Dieu vous protège et vous garde », « Le Seigneur soit avec vous » : on n’envisage évidemment pas une minute que Dieu pourrait ne pas nous pardonner, ne pas nous bénir, ne pas nous protéger et nous garder, ne pas être avec nous…
Le sens de ce subjonctif n’est pas « pourvu que » : « Pourvu qu’Il veuille bien vous bénir, vous pardonner… » En Dieu, le pardon, le don, la bénédiction ne sont pas des gestes ponctuels qu’il doit décider, c’est son être même.
Et pourtant un subjonctif, en français, signifie toujours un souhait. Seulement, ce souhait, c’est nous qu’il concerne. Ce subjonctif dit notre liberté : nous sommes toujours libres de ne pas entrer dans la bénédiction et le pardon de Dieu. On dit souvent « l’homme propose, Dieu dispose »… En réalité, c’est tout le contraire. Dieu nous propose en permanence son dessein bienveillant, son Alliance, mais nous, nous restons libres de ne pas entrer dans ce projet.
Encore un mot sur cette expression trinitaire de Paul : les expressions qui parlent aussi clairement des trois personnes divines sont complètement absentes dans l’Ancien Testament et très rares dans le Nouveau. Une fois de plus on voit les progrès de la Révélation qui atteint son sommet avec Jésus-Christ.
C’est cette révélation du mystère d’amour qui est en Dieu qui inspire les recommandations de Paul. Frères, soyez dans la joie… » : quand l’Ancien Testament parle de joie, il s’agit toujours du sentiment très fort que suscite toute expérience de libération ; on pourrait presque remplacer le mot « joie » par « exultation de la libération » ; Isaïe, par exemple, annonçant la fin d’une guerre, proclame « Ils se réjouissent devant toi, comme on se réjouit de la moisson… car le joug qui pesait sur lui (le peuple), la barre qui meurtrissait son épaule, le bâton du tyran, tu les as brisés … » (Is 9,2).
Plus tard, c’est le retour d’exil que le prophète annonce comme une grande joie : « Ceux qu’a libérés le SEIGNEUR reviennent, ils entrent dans Sion avec des cris de fête, couronnés de l’éternelle joie. Allégresse et joie les rejoindront, douleur et plainte s’enfuient. » (Is 35,10).
FRÈRES, SOYEZ DANS LA JOIE QUE NUL NE VOUS RAVIRA
Et ces expériences de libération ne sont qu’une pâle image de la libération définitive promise à l’humanité : « Oui, voici : je vais créer un ciel nouveau et une terre nouvelle, on ne se souviendra plus du passé, il ne reviendra plus à l’esprit. Soyez plutôt dans la joie, exultez sans fin pour ce que je crée. Car je vais recréer Jérusalem, pour qu’elle soit exultation, et que son peuple devienne joie. » (Is 65,17-18).
La joie était considérée dans l’Ancien Testament comme la caractéristique du temps du salut et de la paix qui s’instaurera à la fin des temps. Quand Jésus parle de joie à ses apôtres, c’est à ce niveau-là qu’il se place et il en donne la raison : « Prenez courage, j’ai vaincu le monde. » (Jn 16,33). C’est ce qui lui permet de dire : « Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite. » (Jn 15,11) et encore : « Vous êtes maintenant dans l’affliction, mais je vous verrai à nouveau, votre coeur alors se réjouira, et cette joie, nul ne vous la ravira. » (Jn 16,22).
La deuxième recommandation de Paul, c’est : « Soyez d’accord entre vous » ; et on est frappés de son insistance sur la paix : « Vivez en paix, et le Dieu d’amour et de paix sera avec vous. Saluez-vous les uns les autres par un baiser de paix. » On a là un écho de la prière de Jésus pour ses apôtres dans l’évangile de Jean : « Qu’ils soient UN pour que le monde croie » ; Paul le dit à sa manière dans la lettre aux Romains : « Que le Dieu de la persévérance et du réconfort vous donne d’être d’accord les uns avec les autres selon le Christ Jésus. Ainsi, d’un même cœur, d’une seule voix, vous rendrez gloire à Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ. » (Rm 15,5-6).
Ailleurs, dans la lettre aux Ephésiens, il dit : « Je vous exhorte à vous conduire d’une manière digne de votre vocation…Comme votre vocation vous a tous appelés à une seule espérance, de même il y a un seul Corps et un seul Esprit. Il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous, au-dessus de tous, par tous, et en tous. » (Eph 4,1… 6).
Cet accord se manifeste liturgiquement dans le baiser de paix ; car la formule « Saluez-vous les uns les autres par un baiser de paix » que l’on retrouve plusieurs fois dans des lettres de Paul vise ce geste liturgique qui existait déjà de son temps ; vers 150, Saint Justin racontait : « Quand les prières sont terminées, nous nous donnons un baiser les uns aux autres. » Nous avons heureusement retrouvé ce geste très symbolique depuis le concile Vatican II.
Et voilà ce que disait un Evêque de Rome, Saint Hippolyte, vers 215 : « Que l’évêque salue l’assemblée en disant : Que la paix du Christ soit avec vous tous. Et que tout le peuple réponde : Et avec ton esprit. Que le diacre dise à tous : Saluez-vous dans un saint baiser et que les clercs embrassent l’évêque, les laïcs hommes (embrassent) les laïcs hommes et les femmes (embrassent) les femmes ».

EVANGILE – selon Saint Jean 3,16-18
16 Dieu a tellement aimé le monde
qu’il a donné son Fils unique,
afin que quiconque croit en lui ne se perde pas,
mais obtienne la vie éternelle.
17 Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde,
non pas pour juger le monde,
mais pour que, par lui, le monde soit sauvé.
18 Celui qui croit en lui échappe au Jugement ;
celui qui ne croit pas est déjà jugé,
du fait qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.

DIEU A TELLEMENT AIMÉ LE MONDE QU’IL A DONNÉ SON FILS UNIQUE
« Dieu a tellement aimé le monde qu’Il a donné son Fils unique » ; c’est le grand passage de l’Ancien Testament au Nouveau Testament qui est dit là. Dieu aime le monde, c’est-à-dire l’humanité : on le savait déjà dans l’Ancien Testament ; c’était même la grande découverte du peuple d’Israël. La grande nouveauté du Nouveau Testament, c’est le don du Fils pour le salut de tous les hommes.
« Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. » Si je comprends bien, il suffit de croire en lui pour être sauvé. Voilà la grande nouvelle de l’évangile, et de celui de Jean en particulier ; voici ce qu’il dit dans le Prologue : « Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient en son nom. » (Jn 1,12). Et encore un peu plus loin au chapitre 3, Jean rapporte cette parole de Jésus : « Celui qui croit au Fils a la vie éternelle » (Jn 3,36 // 6,47).
Et quand il dit « vie éternelle », Jésus évoque autre chose que la vie biologique, bien sûr, il parle de cette autre dimension de la vie qu’est la vie de l’Esprit en nous, celle qui nous a été insufflée au jour de notre Baptême. (Jn 5,24 ; 11,26) ; pour lui, c’est cela le salut. Etre sauvé, au sens biblique, c’est vivre en paix avec soi et avec les autres, c’est vivre en frères des hommes et en fils de Dieu. Pour cela, il suffit, nous dit Jésus, de nous tourner vers lui. Pour pouvoir être en permanence inspiré par son Esprit qui nous souffle des comportements de frères et de fils.
Pour parler à la manière de la Bible, on dira : « Il suffit de lever les yeux vers Jésus pour être sauvé. » C’est une nouvelle extraordinaire, si on veut bien la prendre au sérieux ! Il nous suffit de nous tourner vers lui, et d’accepter de le laisser transformer nos cœurs de pierre en cœurs de chair.
SUR LE VISAGE DU CRUCIFIÉ, L’HUMANITÉ DÉCOUVRE ENFIN LE VRAI VISAGE DU DIEU
Pourquoi ? Parce que sur le visage du crucifié, qui donne sa vie librement, l’humanité découvre enfin le vrai visage du Dieu de tendresse et de pardon, à l’opposé du Dieu dominateur et vengeur que nous imaginons parfois malgré nous. « Celui qui m’a vu a vu le Père » dit Jésus à ses disciples dans le même évangile de Jean (Jn 14,9).
La seule chose qui nous est demandée, c’est de croire en Dieu qui sauve pour être sauvés, de croire en Dieu qui libère pour être libérés. Il nous suffit de lever vers Jésus un regard de foi pour être sauvés. C’est ce regard de foi, et lui seul, qui permet à Jésus de nous sauver. Et là, on ne peut pas ne pas penser à toutes les fois dans les évangiles où Jésus relève quelqu’un en lui disant « Ta foi t’a sauvé ».1
Cette annonce de Jésus, dans son entretien avec Nicodème, Jean la médite au pied de la Croix. C’est là que lui revient en mémoire une prophétie de Zacharie qui annonçait le salut et la conversion de Jérusalem à la suite de la mort d’un homme aimé comme un « fils unique » : « Je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem un esprit de grâce et de supplication. Ils regarderont vers moi. Celui qu’ils ont transpercé, ils feront une lamentation sur lui, comme on se lamente sur un fils unique ; ils pleureront sur lui amèrement, comme on pleure sur un premier-né…Ce jour-là, il y aura une source qui jaillira pour la maison de David et pour les habitants de Jérusalem : elle les lavera de leur péché et de leur souillure. » (Za 12,10…13,1).
Je pense que, pour Saint Jean, cette prophétie de Zacharie est une lumière très importante ; quand il médite sur le mystère du salut accompli par Jésus-Christ, c’est à elle qu’il se réfère. On la retrouve dans l’Apocalypse : « Voici qu’il vient avec les nuées, tout oeil le verra, ils le verront, ceux qui l’ont transpercé ; et sur lui se lamenteront toutes les tribus de la terre. » (Ap 1,7).
LA VIE ÉTERNELLE, C’EST CONNAÎTRE DIEU ET SON ENVOYÉ, JÉSUS-CHRIST
Et, du coup, nous comprenons mieux l’expression « fils unique » : « Dieu a tellement aimé le monde qu’Il a donné son Fils unique ». Déjà, au tout début de l’évangile, Jean en avait parlé : « Le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il il tient de son Père, comme Fils unique, plein de grâce et de vérité. » (Jn 1,14). Il est l’unique parce qu’il est la plénitude de la grâce et de la vérité ; il est l’unique, aussi, au sens de Zacharie, parce qu’il est l’unique source de vie éternelle ; il suffit de lever les yeux vers lui pour être sauvé ; il est l’unique, enfin, parce que c’est lui qui prend la tête de l’humanité nouvelle. Là encore je retrouve Paul : le projet de Dieu c’est que l’humanité tout entière soit réunie en Jésus et vive de sa vie qui est l’entrée dans la communion d’amour de la Trinité. C’est cela qu’il appelle le salut, ou la vie éternelle ; c’est-à-dire la vraie vie ; non pas une vie après la vie, mais une autre dimension de la vie, dès ici-bas. Ailleurs Saint Jean le dit bien : « La vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ. » (Jn 17,3) ; et connaître Dieu, c’est savoir qu’Il est miséricorde.
Et c’est cela le sens de l’expression « échapper au jugement », c’est-à-dire à la séparation : il nous suffit de croire à la miséricorde de Dieu pour y entrer. Je prends un exemple : si j’ai blessé quelqu’un, et que je crois qu’il peut me pardonner, je vais me précipiter dans ses bras et nous pourrons nous réconcilier ; mais si je ne crois pas qu’il puisse me pardonner, je vais rester avec le poids de mon remords ; comme dit le psaume 51/50 : « ma faute est devant moi sans relâche » ; c’est devant moi qu’elle est sans relâche ; mais il nous suffit de sortir de nous-mêmes et de croire au pardon de Dieu pour être pardonnés.
Il nous suffit donc de croire pour être sauvés mais nous ne serons pas sauvés malgré nous ; nous restons libres de ne pas croire, mais alors nous nous condamnons nous-mêmes : « Celui qui ne croit pas est déjà jugé, du fait qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu. » Mais « Celui qui croit en lui échappe au jugement » ; c’est bien ce qu’a fait le bon larron : sa vie n’avait rien d’exemplaire mais il a levé les yeux sur celui que les hommes ont transpercé ; et en réponse, il a entendu la phrase que nous rêvons tous d’entendre « Aujourd’hui même tu seras avec moi dans le Paradis ».
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Note
1 – Le mot « croire », Chouraqui le traduit par « adhérer » : il ne s’agit donc pas d’une opinion ; croire, chez Jean, a un sens très fort ; adhérer à Jésus, c’est être greffé sur lui, inséparable de lui. Ce n’est pas un hasard si c’est le même Jean qui évoque l’image de la vigne et des sarments. Saint Paul, lui, emploie l’image de la tête et des membres.
Complément
– Une fois de plus, Paul est très proche de Jean : « Si, de ta bouche, tu affirmes que Jésus est Seigneur, si, dans ton coeur, tu crois que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, alors tu seras sauvé. » (Romains 10,9).

Communiqué – Décès de Mme Mezino

Communiqué – Décès de Mme Mezino

Journée des familles Luçon

Communiqué – Décès de Mme Mezino (infirmière poignardée et décédée au CHU) / Reims

De tout cœur, je partage la douleur de la famille de Mme Mezino, décédée des suites de l’agression subie hier au cours de son service au CHU de Reims et à l’inquiétude qui entoure encore la secrétaire médicale qui a été frappée dans les mêmes conditions.

Je demande à toutes les paroisses de porter dans leur prière la personne décédée et la personne blessée, et leurs proches dans le deuil ou dans l’angoisse. Je recommande aussi de continuer à porter dans la prière et l’amitié  tout le personnel de l’hôpital, déjà mis à rude épreuve par la crise globale de notre système hospitalier et sous le choc du drame de ce lundi. Puissent la peur et la colère ne pas l’emporter dans les cœurs et les esprits, puissent les responsables de l’hôpital et les responsables publics trouver les paroles et les gestes nécessaires pour renouveler la confiance nécessaire et le goût de servir les patients. Sachons tous respecter profondément la compétence et l’engagement des soignants et de celles et de ceux qui, d’une manière ou d’une autre, rendent possible l’activité de nos hôpitaux.

Je remercie les aumôniers et les aumônières pour le service qu’ils sauront rendre en ces jours,

+Eric de Moulins-Beaufort

Archevêque de Reims

Le pape François rend hommage au père Olivier Maire

Le pape François rend hommage au père Olivier Maire

Journée des familles Luçon

Le pape François rend hommage au père Olivier Maire

Le Souverain pontife a reçu au Vatican les missionnaires montfortains réunis pour leur 38ème chapitre général, samedi 20 mai. Faisant mémoire de leur confrère tué en 2021, le père Olivier Maire, le Pape est revenu sur la consécration de l’Ukraine et de la Russie au Cœur Immaculé de Marie, demandant de «renouveler cet acte de confiance et cette supplication».

«Le père Olivier Maire (1960-2021), missionnaire montfortain, en a témoigné, rappelle François. Il est mort pour avoir accueilli dans la communauté un homme qui avait commis une erreur, une personne très problématique, à qui il voulait cependant donner un toit et une espérance pour l’avenir. Sa générosité et son courage lui ont coûté la vie, pour un geste fou et inexplicable, et tandis que j’embrasse ses parents et ses proches, ici présents, je vous invite tous à chérir son exemple: il a accueilli un frère en lui pardonnant son passé et en l’embrassant sans faire de calculs, voulant seulement lui donner de l’amour, avec une tendresse.» «Nous avons tant besoin d’apprendre à aimer ainsi, de grandir dans cet amour», a lancé le Souverain pontife, expliquant pourquoi il a souhaité ainsi en 2022 consacrer l’Église et le monde entier, «en particulier l’Ukraine et la Russie», au Cœur Immaculé de Marie. Le Pape a conclu demandant à la Compagnie de Marie de renouveler cet acte de confiance et cette supplication.

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