De St Nicolas à Santa Klaus
Vêtu de rouge avec une longue barbe blanche et fêté en décembre : non il ne s’agit pas du Père Noël mais de Nicolas de Myre (ou Nicolas de Bari), plus connu sous le simple de nom de St Nicolas.
Il est né à Patare, en Lycie, l’actuelle Turquie, en 270 et meurt à Myre en 345. Evêque de cette dernière ville, on ne sait que peu de chose sur lui.
On sait qu’il a participé au premier concile de Nicée en 325, et qu’il y ait combattu l’arianisme (une théologie christologique non trinitaire qui affirme que Jésus-Christ est le Fils de Dieu le Père en tant que créature distincte du Père et qui lui est subordonnée).
QUEL RAPPORT AVEC ST NICOLAS QUE NOUS FÊTONS À LA PÉRIODE DE NOËL ?
Sa vie posthume et sa réputation sont plus connues grâce aux légendes et histoires qui se sont forgées avec le temps. Il est facilement imaginable que sa bonté naturelle envers les pauvres et les enfants sont à l’origine de l’histoire que nous connaissons aujourd’hui.
A savoir que le « Bon St Nicolas » est aussi connu en Orient qu’en Occident, ce qui fait que chaque année à Bari (ville d’Italie où les reliques du saint ont été transférées pour échapper aux musulmans) catholiques et orthodoxes se retrouvent pour fêter St Nicolas.
En Occident il est considéré comme le saint patron des enfants grâce à la légende Lorraine des trois enfants qu’il a ressuscités du saloir d’un boucher. Et d’une certaine manière l’ancêtre du Père Noël.
Comme le Père Noël, St Nicolas apporte aujourd’hui aux enfants, dans la tradition, des cadeaux. Beaux, bien habillés, on peut les rapprocher des mascarades du Nouvel An ou des carnavals, où les plus beaux distribuaient des confiseries (noix, gâteaux), symboles du printemps et des beaux jours qui reviendront après l’hiver.
Arrivé en Europe par l’Italie, les reliques (ou plutôt la relique car il s’agit d’une phalange) de St Nicolas remontent jusqu’en Lorraine au Xe siècle et est édifié une grande basilique à St-Nicolas-de-Port où il est vénéré.
Rapidement il devient saint patron de la Lorraine. C’est de là que vient la légende avec les trois enfants.
LA LÉGENDE DE 3 ENFANTS
Un soir, 3 enfants frappent à la porte de Pierre Lenoir, boucher, pour demander l’hospitalité. Il les accueille chez lui mais aussitôt les tue, et les coupe en morceaux pour les mettre dans son saloir et en faire du petit salé. St Nicolas passant par là demande l’hospitalité, ce que ne peut refuser Pierre Lenoir à un évêque, et une fois à l’intérieur demande du petit salé. Le boucher comprenant qu’il est démasqué avoue toi. St Nicolas étend alors trois doigts au-dessus du saloir et ressuscite les enfants. Le boucher quant à lui est condamné à accompagner toute sa vie St Nicolas sous le nom de Père Fouettard, punissant les enfants désobéissants.
LE ROUGE ET LE BLANC DU PÈRE NOËL EMPRUNTÉ À ST NICOLAS ?
A l’origine les vêtements de l’évêque sont mauve et blanc. Mais rapidement ils changent dans la tradition pour le rouge et blanc. De St Nicolas (ou St Nikolaus ou encore Nikloos en Lorraine germanophone), il devient Santa Klaus. Ce qui donnera plus tard Santa Claus en anglais (transcription de la prononciation américaine de Sankt Niclaus) et c’est le nom que l’on attribuera au Père Noël. Il n’en fallait pas plus pour retrouver le lien entre les deux personnages.
« Dans un poème (1822), Clement Clark Moore fait de saint Nick un minuscule personnage, rond et jovial à l’habit « couleur de suie » venant en traîneau tiré par des rennes, et descendant dans les cheminées déposer des cadeaux. Plus de Père Fouettard à ses côtés ! Vers 1860, Thomas Nast a dessiné Santa Claus, le faisant venir du Pôle Nord. Ses habits étaient souvent rouges. Vers 1930, une campagne de publicité de Coca-Cola a fixé son image à travers le monde. » précise Nadine Cretin, historienne et auteur, sur le site noel.catholique.fr