
Témoignage de l’Abbé Jean Buton,
prêtre du diocèse de Luçon
Abbé Jean Buton, prêtre à Chantonnay, au moment de l’interview ancien prêtre « fidei donum » au Mali entre 1996 et 2003
Comment et pourquoi êtes-vous parti en mission en Afrique ?
Je n’avais jamais pensé à partir, ayant une santé fragile et des problèmes cardiaques, ce n’était pas pour moi. A l’époque, un de mes bons amis, le Père Bernard Robert, qui était au Mali depuis six ans, souhaitait que l’on vienne le remplacer. Il m’a demandé à plusieurs reprises que je vienne dans ce pays.
Je me suis alors laissé interpeller et j’en ai parlé à mon évêque, Mgr Garnier. Je suis alors parti à Bamako pendant sept ans, avant que mon successeur, le père Bernard Richard, ne vienne me remplacer.
Que signifie prêtre « fidei donum » ?
« Fidei donum » veut dire « le don de la foi ». C’est une encyclique du pape qui demandait que les Eglises plus « riches » au niveau de leur clergé envoie des prêtres dans les pays qui en avaient besoin, pour une durée de six ans.
Pourquoi six ans ? Car au-delà, il est beaucoup plus difficile de revenir dans le pays d’origine, nous sommes trop attachés aux gens.
Comment la mission vous a-t-elle façonné en tant que prêtre ?
C’est d’abord un profond respect de la personne humaine, quelle qu’elle soit. Il n’y pas d’un côté les bons, et de l’autre les méchants. Toute personne est sacrée, comme le dit la chanson. Ce passage au Mali m’a aussi appris la tolérance, ainsi que le détachement. Nous sommes tellement attachés parfois à des choses sans importance.
Qu’est-ce qui est important ? C’est l’autre, mon prochain. Et pour moi, comme prêtre, c’est d’abord ma mission, la Parole de Dieu, ce que j’ai à annoncer et ce que j’ai à vivre. Le reste n’a aucune importance.
Catholiques en Vendée n°172 – Janvier 2019