C’est Quoi ?

• La prière d’alliance, c’est prier à partir de notre vie, de notre journée en la mettant  sous le regard de Dieu.
• La prière d’alliance, c’est entretenir le lien, l’alliance avec Dieu en lui rendant grâce.
• La prière d’alliance, c’est un trésor et en même temps un combat…

Concrètement ? Comment la pratiquer ?

• Prendre 10mn par jour

Le moment favorable est le soir : nous fermons avec le Seigneur la page de notre journée et nous ouvrons avec lui celle de demain. Cela peut nous aider à bien dormir parce que nous déposons tout dans Ses mains. Selon notre rythme de vie cela peut-être le matin.

Si nous ne pouvons pas le faire un jour, (ce n’est pas grave) nous pouvons demander la grâce d’y être fidèle le lendemain.

Il est possible de décider de relire plusieurs jours… voir notre semaine.

• Prendre une bible et mon agenda et entrecroiser les pages. Au fil du temps, je vais découvrir :
  • Comment ma vie va faire alliance avec Dieu. Comment le livre de la Parole et le livre de ma vie vont s’unir.
  • Je vais reconnaître le travail de Dieu dans ma vie, ce qu’il veut continuer à guérir et à sauver en moi.
  • Ma vie va devenir plus vivante plus accordée à Dieu.
    

    Comme un Arc en ciel

    En étant fidèle à la prière d’alliance ma vie va prendre des couleurs et du relief.

    Quand je traverserai des moments difficiles, je guetterai la lumière, je me rappellerai ces moments Dieu m’a comblé.

     

    Un peu d’histoire

    Pour les chrétiens, la tradition de la relecture prend ses racines dans le judaïsme. L’Ancien Testament nous raconte l’histoire du peuple de Dieu où nos ancêtres les Hébreux ont relu les expériences, les signes plus ou moins éclatants qu’ils ont vécus.

    Ils ont appris à reconnaître le passage, la présence d’un Dieu sauveur, d’un Dieu libérateur.

     

    Jésus reprend souvent des passages de l’Ancien Testament. Il ouvre les yeux et les oreilles de ses disciples en leurs expliquant les Écritures. Rappelons-nous les disciples d’Emmaüs « et commençant par Moïse et parcourant tous les prophètes, il leur interpréta dans toutes les Écritures ce qui le concernait » Luc 24, 27.

     

    Cette tradition de la relecture de l’Alliance entre Dieu et les hommes a perduré tout au long des siècles et continue encore.

    La relecture régulière, quotidienne se retrouve effectivement chez les grands priants. Chez les Pères du désert au moyen âge ; elle était appelée examen de conscience.

    Dans les exercices spirituels, Saint Ignace va reprendre cette tradition de façon originale ; il en fait une pratique plus précise ; l’examen ou prière d’alliance.

1° Quart d’heure : Communion à la présence réelle de Jésus dans l’Eucharistie

« Il est là », réellement présent dans l’hostie.

Ne crains pas de le regarder longuement, de le contempler : « je l’avise et il m’avise », disait le vieux paroissien du Curé d’Ars …

• Le regarder pour lui devenir semblable.

• Se nourrir de sa présence, comme il nous invite à le faire : « Je suis le pain de Vie » (Jn 6,35)

• Lui faire l’abandon de notre cœur et de notre intelligence : « A toi, mon cœur tout entier se soumet ». St Thomas d’Aquin

 Exprimer, par notre attitude, le mouvement de notre cœur (Ne pas hésiter à se tenir à genoux en sa présence).

• Cette première démarche, tout en étant personnelle, n’est pas individuelle.

Nous sommes là pour prier au nom de l’Église et au nom de tous ceux qui n’ont pas les mots pour te prier.

2° Quart d’heure : Communion aux sentiments du Cœur de Jésus

« Ayez entre vous les mêmes sentiments qui furent dans le Christ Jésus » (Ph 2,5)

Pour connaître le cœur de Jésus on peut relire les passages d’Évangile suivants :

• Jésus et la femme Samaritaine ((Jn 4,1-42))
• Le lavement des pieds (Jn 13, 1-15)
• La Vigne, le vigneron et les sarments (Jn, 15, 1-8)
• La guérison d’un serviteur du centurion (Lc 7, 1-10)
• Jésus et Zachée (Lc 19, 1-10)
• La prière sacerdotale (Jn 17, 1-26)

• Découvrir ainsi le regard de Jésus :
  • vers son Père pour l’adorer,
  • vers ses frères pour les aimer,
  • sur lui-même pour s’offrir.

3° Quart d’heure : Communion à la présence du Christ dans le cœur de nos frères

« Vous êtes le corps du Christ et membres, chacun pour sa part » (1 Co 12,27).

Jésus nous invite à regarder son cœur, à aimer avec son cœur les personnes avec lesquelles nous vivons (familles, amis, collègues de travail…).

« À ceci tous vous reconnaitront pour mes disciples à cet amour que vous aurez les uns pour les autres » (Jn 13,35).

• Prendre chacun par son nom, avec ses soucis, ses peines et ses joies. Jésus nous les fait découvrir avec son regard à lui. « Jésus fixa son regard sur lui et l’aima » (Mc 10,21).
• Il nous montre les qualités que les autres possèdent et que nous n’avons pas. « Estimez en toute humilité que les autres vous sont supérieurs » (Phil 2,3)
• Il nous apprend à pardonner

« Montrez vous miséricordieux comme votre Père céleste » (Lc 6, 36-38).

4° Quart d’heure : Communion à la présence universelle de Jésus-Christ

« La vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi le seul véritable Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ » (Jn 17,3).

• Donner à notre prière une dimension de mission :

« Vous allez recevoir une force, celle de l’Esprit Saint, qui descendra sur vous. Vous serez alors mes témoins jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1,8).

« Priez le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson » (Lc, 10,2).

• Ouvrir notre cœur aux intentions du monde entier, à tous les peuples qui souffrent et qui ont faim de la Parole de Dieu.

« Va trouver tes frères et dis-leur tout ce que le Seigneur a fait pour toi dans sa miséricorde » (Mc 5,19). 

• Ne pas oublier l’Église du ciel avec les anges, les saints, les âmes du purgatoire, nos défunts.

Nota  Bene :

• Être exact à ce rendez-vous avec le Seigneur, et tenir jusqu’au bout de l’heure fixée.
• Ne pas dépasser exagérément la durée prévue.
• Ne pas s’inquiéter de la sécheresse. Nous ne ressentons pas forcément les grâces reçues. Elles porteront du fruit en leur temps. Ce que veut le Seigneur, c’est notre bonne volonté, la reconnaissance de notre faiblesse, et notre fidélité.
• Le Seigneur travaille notre cœur à notre insu… et heureusement.