Père Yves Clénet, il témoigne de sa Foi

Père Yves Clénet, il témoigne de sa Foi

  Ils témoignent de leur foi

Témoignage du Père Yves Clénet, ordonné prêtre en 1965

Abbé Michaël Gaborieau

Père Yves Clénet, ordonné prêtre en 1965

Comment est née et a grandi votre vocation ?

Né à Saint Florent des Bois, j’ai fait mes études de primaire puis au collège à l’institution Richelieu à la Roche sur Yon. L’appel du Seigneur n’a pas été un appel fulgurant, mais plutôt un lent mûrissement avec le temps au moment du lycée, puis au grand séminaire de Luçon. Au séminaire Jean XXIII, j’ai découvert l’Evangile et l’amour du Christ, grâce à une équipe de prêtres, professeurs, qui nous partageaient leur foi. C’est là que j’ai reçu l’appel du Seigneur à Le suivre, au fil d’une expérience humaine, spirituelle et intellectuelle. Au cours du séminaire, j’ai été marqué par les retraites annuelles que nous faisions avec les Jésuites, où j’ai découvert les exercices spirituels. Parmi les évènements marquants aussi, il y a les ‘camps missions’ vécus durant l’été dans plusieurs départements en France. Enfin, les stages en paroisse lors de mes dernières années de formation ont été forts, car j’y ai découvert le prêtre, pasteur envoyé dans son Eglise.

Nous étions alors au moment du Concile Vatican II, une grande effervescence régnait dans l’Eglise en France. Nous lisions avec assiduité les principales constitutions, sur la liturgie, l’apostolat des laïcs avec deux morts forts : une Eglise communion et une Eglise mission. J’ai ensuite été ordonné prêtre à Noël de l’année 1965, avec cinq autres confrères. Cette même année, il y a eu 13 ordinations dans le diocèse !

Quelles ont été les grandes étapes de votre ministère ?

J’ai d’abord été vicaire à Challans, puis secrétaire particulier de Mgr Paty, alors évêque de Luçon. Je l’accompagnais dans ses déplacements à Paris, Rome, et j’ai découvert ainsi l’Eglise universelle. Puis, j’ai été nommé vicaire à Saint Louis à la Roche sur Yon, et aumônier de l’ACI, l’action catholique des milieux indépendants, au niveau diocésain, puis régional et national. J’ai été très heureux de vivre cela avec les laïcs, et d’approfondir ces trois piliers : voir, discerner et juger. En 1986, je suis nommé directeur de la Maison des œuvres (devenue la maison du diocèse), délégué à l’apostolat des laïcs, et vicaire épiscopal.

En 1991, Mgr Garnier me nomme secrétaire général de l’évêché, puis, en parallèle, j’ai été à la pastorale des jeunes où j’ai eu la joie d’accompagner 300 Vendéens lors des JMJ à Paris. En 1999, nommé curé doyen de la Roche, c’est la période de la mise en place des nouvelles paroisses, où nous avons cherché à développer les communautés chrétiennes de proximité. En 2006, curé de Moutiers les Mauxfaits, j’ai beaucoup aimé exercer ce ministère en zone rurale. Depuis 2011, je suis en service sur les paroisses d’Aizenay et le Poiré sur Vie pour célébrer la messe, des baptêmes ou des mariages. Je célèbre aussi l’eucharistie régulièrement à la maison du diocèse, et accompagne spirituellement des personnes.

Quelles paroles vous guident dans votre ministère ?

C’est la Parabole du Bon Pasteur : « Je suis venu pour qu’ils aient la vie et qu’ils l’aient en abondance ». Mais aussi la figure de Charles de Foucauld, faisant partie de la fraternité ‘Jésus Caritas’, qui nous invite à vivre ‘l’apostolat de la bonté’.

Catholiques en Vendée n°217 – Avril 2023

[et_social_follow icon_style= »slide » icon_shape= »rounded » icons_location= »top » col_number= »auto » counts= »true » counts_num= »0″ total= »true » outer_color= »dark » network_names= »true »]

Nicolas Soullard, diacre permanent, témoigne de sa Foi

Nicolas Soullard, diacre permanent, témoigne de sa Foi

  Ils témoignent de leur foi

Témoignage de Nicolas Soullard, diacre permanent dans la paroisse Saint Michel de Pouzauges

Abbé Michaël Gaborieau

Nicolas Soullard, diacre permanent dans la paroisse Saint Michel de Pouzauges, ordonné en 2020

Comment vivez-vous votre vocation de diacre aujourd’hui ? Quelles sont vos missions qui vous sont confiées au sein de votre paroisse ?

Il y a quelques semaines, nous nous retrouvions avec notre équipe d’accompagnement et l’Abbé Jean Bernard, curé de la paroisse Saint Michel de Pouzauges. C’était le moment de faire ensemble un premier bilan de mes deux premières années de diacre. C’était une vraie joie de nous retrouver ensemble et ainsi partager sur mes différentes missions.

Tout d’abord, j’ai la chance d’avoir à mes côtés des prêtres et diacres, dans la paroisse, bienveillants qui m’ont bien aidé dans mes premiers pas. J’ai rapidement pris en charge avec Lucie et un autre couple la préparation au baptême, à la suite de l’abbé André Roy. Ce sont de belles rencontres et beaux échanges avec les parents, que je retrouve ensuite, pour certains, lors de la célébration du baptême.

J’ai ce même sentiment avec les fiancés que j’accompagne au mariage. Cette joie d’annoncer Jésus, l’Amour de Dieu, source de l’Amour qui veut vivre avec nous une belle relation éternelle. J’aime les encourager, leur partager la foi de l’Eglise.

2022 a été aussi l’année ou nous avons participé à la comédie musicale sur Saint François. Belle aventure propulsée par François Picard. En plus d’être acteur, cela nous a permis d’élargir encore plus nos liens avec des familles de la paroisse et d’ailleurs, et de voir à quel point nos jeunes ont du talent et du cœur. Nous les avons vu progresser techniquement et grandir humainement.

Comment cela nourrit-il votre vie familiale et professionnelle ?

Dans cette vocation, la famille est à la première place. Et garder l’équilibre entre les activités du diaconat, professionnelles, et le temps à prendre en famille, est important. Et ce n’est pas facile. Heureusement, Lucie est là aussi pour me le rappeler, et m’aider à mettre les priorités.

Servir Dieu n’est pas toujours de repos, mais cela nous transforme. Depuis mon année de discernement, il y quelques années déjà, je vois bien que Dieu m’a fait grandir et change aussi ma façon de voir. Ma vie professionnelle est aussi impactée, non pas forcément dans des échanges sur ma vie de diacre au sein de l’entreprise, mais davantage sur ce que je veux vivre et les orientations à venir qui mettent l’homme au centre. Mon activité traiteur s’est orientée, depuis deux ans, en plus des repas de groupes, vers le portage à domicile des personnes âgées. C’est aussi le cœur de la diaconie de l’Eglise, prendre soin de ceux qui sont fragiles et les écouter.

Je suis donc pleinement occupé, mais je trouve une vraie joie à servir notre Seigneur !

Catholiques en Vendée n°216 – Mars 2023

[et_social_follow icon_style= »slide » icon_shape= »rounded » icons_location= »top » col_number= »auto » counts= »true » counts_num= »0″ total= »true » outer_color= »dark » network_names= »true »]

Soeur Germaine, elle témoigne de sa Foi

Soeur Germaine, elle témoigne de sa Foi

  Ils témoignent de leur foi

Témoignage de Sœur Germaine, religieuse de la Famille missionnaire de Notre Dame

Abbé Michaël Gaborieau

Sœur Germaine, religieuse de la Famille missionnaire de Notre Dame

Comment est née et a grandi votre vocation ?

Je suis née dans une famille catholique, nous allions à la messe chaque dimanche. Enfant, j’ai appris mes prières à la maison et je ne craignais pas de dire que j’étais chrétienne. Quand je suis allée au lycée, j’ai eu plusieurs amies qui ne croyaient pas vraiment et comme je n’avais pas approfondi ma foi, petit à petit je me suis laissée influencer par leur façon de vivre qui n’était pas selon les commandements de Dieu. J’ai arrêté de prier mais je continuais à aller à la messe pour faire plaisir à mon entourage. Je me posais beaucoup de questions sur le sens de ma vie. Je trouvais que la vie était triste avec toutes ses souffrances et moi-même étais triste car je ne savais pas pourquoi j’étais sur cette terre. La façon de vivre de mes amies ne m’enthousiasmait pas beaucoup et j’aspirais à des choses belles. Un jour je suis allée à un pèlerinage en Italie. J’étais partie en touriste et je suis revenue convertie avec une grande joie et le désir d’approfondir ma foi. A la suite de ce pèlerinage je me suis fait des amis bien chrétiens. J’avais le désir de me marier…mais je désirais avant tout faire la volonté de Dieu. Que voulait-il de moi ?

J’ai beaucoup prié et j’allais régulièrement à la communauté de la Famille Missionnaire de Notre Dame pour me ressourcer et approfondir ma foi. Cela me soutenait beaucoup pour vivre selon Dieu. J’ai fait aussi des retraites en silence où j’ai reçu des grâces pour m’aider à répondre à l’appel de Dieu. J’avais pris l’habitude de prier le chapelet chaque soir. Je demandais souvent dans ma prière à Jésus ce qu’Il voulait de moi et un soir, j’ai eu la conviction intérieure qu’Il voulait que je quitte tout pour le suivre et une grande joie est venue habiter dans mon cœur. Après quelques difficultés, j’ai répondu à cet appel et une grande paix habitait dans mon cœur.

Pourquoi avoir choisi la Famille missionnaire de Notre-Dame ?

Je répondrai que ce n’est pas moi qui ai choisi cette belle famille religieuse mais c’est le Seigneur qui a choisi pour moi. La première fois que je suis allée dans cette communauté (je ne pensais pas encore à la vie religieuse), j’ai tout de suite été conquise par l’esprit de famille qui y régnait. J’appréciais beaucoup la beauté de la liturgie, l’adoration, la dévotion envers la Sainte Vierge et la formation qui était donnée. Cela correspondait aux attentes que j’avais dans le cœur pour répondre à cet appel du Seigneur.

Comment vivez-vous votre mission de religieuse aujourd’hui ??

Cela va faire 23 ans que je suis rentrée dans la « Famille Missionnaire de Notre Dame » : j’en remercie Notre Seigneur. Chaque jour notre mission d’ »apôtre de l’amour » se vit « pour Jésus et pour les âmes ». Éduquer les cœurs au bel amour en vue de la sainteté est vraiment une urgence. Je voudrais dire aux jeunes qui sont appelés par Dieu à ne pas avoir peur de répondre à l’appel du Christ qui, comme le disait Notre Pape Benoît XVI : » n’enlève rien, mais donne Tout ». Et c’est vrai !

Catholiques en Vendée n°215 – février 2023

[et_social_follow icon_style= »slide » icon_shape= »rounded » icons_location= »top » col_number= »auto » counts= »true » counts_num= »0″ total= »true » outer_color= »dark » network_names= »true »]

Abbé Marc Bélikassa, il témoigne de sa Foi

Abbé Marc Bélikassa, il témoigne de sa Foi

  Ils témoignent de leur foi

Témoignage de l’Abbé Marc Bélikassa,
curé de la paroisse Pères Baudouin et Monnereau des Brouzils

Abbé Michaël Gaborieau

Abbé Marc Bélikassa, né en République Centrafricaine (Bimbo), curé de la paroisse Pères Baudouin et Monnereau des Brouzils

Comment est née et a grandi votre vocation ?

J’étais tout-petit, baptisé, confirmé et enfant de choeur. J’aimais participer à la messe, être à l’autel, porter les oblats à chaque prêtre qui célébrait l’eucharistie.

Un jour, le curé de ma paroisse m’a proposé de passer le concours d’entrée en 6ème au petit séminaire Saint Marcel de Sibut en République Centrafricaine, région située à 186 kms de Bangui, la capitale. C’est là où j’ai rencontré l’Abbé Hubert Douillard comme directeur et professeur.

Ma vocation doit toute sa croissance aux formations intellectuelles, humaines et spirituelles aux travers petit, moyen et grand séminaire (trois ans de philosophie, un an de stage et trois ans de théologie). Les témoignages des prêtres, des enseignants prêtres, les directeurs spirituels, mes parents, les chrétiens que le Seigneur a mis sur mon chemin, m’ont beaucoup aidé à approfondir ma vocation, à mûrir ma foi. Ainsi, mon archevêque Monseigneur Joachim Ndayen, m’appelé à devenir diacre temporaire en juillet 1997, puis le 21 décembre de la même année, en la cathédrale Notre Dame de l’Immaculée Conception, j’étais ordonné prêtre de Jésus-Christ.

Quel regard portez-vous sur notre Eglise depuis que vous êtes arrivé en Vendée en 2020 ?

Personnellement, en dépit des douleurs et souffrances, que cette Eglise traverse, je suis très optimiste et porte un regard d’espérance car l’Eglise, elle est sainte et apostolique dans son essence même, qui est le Christ Jésus Notre Sauveur. C’est vers lui que je tourne mon regard, j’ai confiance en Lui, car Il ne déçoit pas, Il est toujours et présent dans son Eglise.

Comment exercez- vous désormais votre ministère de prêtre, comme curé de la paroisse Pères Baudouin et Monnereau des Brouzils ?

La paroisse des Pères Baudouin et Monnereau des Brouzils comme nouvelle paroisse s’inscrit dans la dynamique de cette grande réforme voulue par Monseigneur Jacolin. Ma mission première comme curé consiste à la structurer, en tenant compte des réalités des communes, clochers, associations et divers groupes des anciennes paroisses. Avec les acteurs pastoraux, prêtres et laïcs, nous sommes dans une réflexion qui aboutirait petit à petit à rendre concret cette paroisse, sans détruire les structures des anciennes paroisses.

La dimension des sacrements (messes, baptêmes, mariages) est au coeur de nos activités au quotidien. Certes, la tâche est un complexe, mais ensemble, avec les forces vives de la paroisse, qui oeuvre avec joie pour cette belle mission, nous comblerons les attentes, les espoirs du peuple de Dieu.

Catholiques en Vendée n°213 – décembre 2022

[et_social_follow icon_style= »slide » icon_shape= »rounded » icons_location= »top » col_number= »auto » counts= »true » counts_num= »0″ total= »true » outer_color= »dark » network_names= »true »]

Guillaume Laucoin, il témoigne de sa Foi

Guillaume Laucoin, il témoigne de sa Foi

  Ils témoignent de leur foi

Témoignage de Guillaume Laucoin, célibataire,

diacre permanent dans le doyenné de Challans, ordonné en 2019.

Guillaume Laucoin

Guillaume Laucoin, célibataire, diacre permanent dans le doyenné de Challans, ordonné en 2019.

Depuis un an comme diacre, qu’est-ce qui a été marquant pour vous ?

Depuis un an, il faut dire que je n’ai pas chômé ! Une dizaine de baptêmes, 3-4 mariages et autant de célébrations de sépultures…

Avant mon ordination, je croyais que ce serait ces célébrations, ces sacrements qui m’auraient le plus marqué ; c’est vrai ! J’ai à cœur de vivre et de faire vivre de belles liturgies pour qu’elles soient des occasions de rencontre avec le Christ, mais ce que j’ai découvert, c’est que pour moi, ce sont toutes les rencontres AVANT ces célébrations qui me touchent le plus. Me mêler à la vie des gens, de tout milieu, de tout âge, de toute sensibilité, avec une foi plus ou moins hésitante, me fait aimer le peuple de Dieu un peu plus en profondeur… Toutes ces personnes viennent avec une histoire, avec leurs joies et leurs peines ; ils viennent demander un sacrement et ne savent parfois même pas que c’est le Christ lui-même qui vient les chercher… Un peu comme sur le plafond de la chapelle Sixtine à Rome, j’assiste ému à ces moments où le doigt de Dieu vient toucher celui de l’homme.

Plusieurs fois aussi au cours de cette année, on m’a demandé des bénédictions (maisons, objets de piété, personnes…). Ce ministère, commun à tous les baptisés, prend un sens particulier pour moi, souvent méprisées, ces demandes de bénédiction m’ont marqué parce que souvent, elles mettent à nu, me semble-t-il, le cœur de l’homme. Elles montrent la toute confiance que ces personnes mettent dans le Christ et pour ma part m’aident à ne pas tomber dans ce que j’appellerais un « orgueil de la foi » qui consisterait à bien définir ce qu’est la foi ! Pour un prof comme moi, c’est toujours une tentation de vouloir « enfermer » Dieu dans nos propres cases. Et puis, quoi de plus beau qu’une bénédiction ? C’est simplement de demander à Dieu de « dire du bien » de ce qui fait notre vie !

Comment et auprès de qui exercez-vous votre ministère ?

Le diacre est le ministre du service (rappelons-nous que le mot diacre vient du grec « diakonos » qui signifie « serviteur ».). Pour moi, de par ma profession d’enseignant, je suis principalement tourné vers les jeunes. J’essaie ainsi, avec l’aide de Dieu, de faire vivre la belle parole de saint Irénée de Lyon « La gloire de Dieu, c’est l’homme debout ». Les jeunes sont dans une période de transition ; s’ils ambitionnent de devenir adulte, dans leur vie de tous les jours comme dans leur foi, ils ne le sont pas encore complètement. A moi alors de les aider à grandir, à se ternir debout pour reprendre cette phrase de saint Irénée.

Concrètement, cela consiste à d’abord beaucoup les écouter et leur faire confiance. J’essaie aussi (ce qui n’est pas toujours facile !) de connaître ce qu’ils aiment afin de les rejoindre là où ils sont ! Et puis, parfois, quand la situation s’y prête, Dieu fait son apparition (si j’ose dire !), discrètement, sans violence… J’essaie ainsi de rester fidèle à cette oraison que nous prions dans la prière des heures : « Tu as voulu, Seigneur, que la puissance de l’Évangile travaille le monde à la manière d’un ferment ; veille sur tous ceux qui ont à répondre à leur vocation chrétienne au milieu des occupations de ce monde : qu’ils cherchent toujours l’Esprit du Christ, pour qu’en accomplissant leurs taches d’hommes, ils travaillent à l’avènement de ton règne. » (Oraison des Laudes du mercredi de la semaine II)

Mon ministère diaconal se déploie aussi dans ma famille. De tradition chrétienne, mais plus ou moins pratiquante, nous avançons ensemble sur un chemin de foi où, là aussi, Dieu vient nous rejoindre. Depuis un an, leurs demandes de prières se sont faites plus fréquentes. Leur rapport à l’Eglise aussi s’est apaisé et a progressé dans l’amour. Dernièrement, une de mes sœurs m’a demandé de lui peindre une petite icône de la Vierge (je suis un vrai néophyte dans le milieu, mais un ami de ma paroisse m’initie peu à peu à l’écriture d’icônes sur verre suivant la tradition roumaine !). Cela m’a beaucoup touché.

Comment voyez-vous le rôle du diacre au sein de l’Eglise dans cette période post confinement ?

Avant même de parler du post-confinement, laissez-moi vous partager mes sentiments pendant le confinement. Cette période n’a pas été très facile à vivre pour moi en tant que diacre, notamment au début. Je me suis senti inutile…Confiné chez moi, je voyais tous les manques s’exprimer sur mon écran d’ordinateur sans pouvoir rien faire… Je savais ma grand-mère de 95 ans, enfermée (ce sont ses mots !) dans un EHPAD, sans aucun accès aux sacrements, alors que ces derniers sont pour elle vitaux… Pour moi-même, je n’ai jamais vécu une période aussi longue sans aller à la messe… J’aurais sincèrement voulu me rendre plus présent physiquement auprès de tous ces gens…

Après cette période de confinement, de nombreux défis se présentent à l’Eglise. D’abord, me semble-t-il, le défi de la présence ! Le diacre n’est pas prêtre, mais son ministère de service doit l’amener à plus de présence auprès de tous ceux qui souffrent et ils sont/seront nombreux… Je pense à tous ceux qui ont perdu un être cher pendant le confinement et n’ont pu dire au-revoir à leurs proches comme ils le souhaitaient. Je pense à tous ceux qui ont ressenti l’isolement pendant le confinement. Je pense à tous ceux qui portent encore des angoisses créées par cette période anxiogène. Je pense à tous ceux qui ont désormais oublié le chemin de l’église (l’Eglise !), se contentant de « la messe à la télé » !

Le diacre aura sans doute aussi un rôle à jouer dans cet avenir économique morose que l’on nous annonce… Il y a un vrai risque de précarisation de nos sociétés. Le diacre devra être là pour accompagner tous ceux qui seront, de près ou de loin, marqués par le chômage… L’Eglise (et par là-même, ses diacres !) a une voix à faire entendre sur la reconstruction économique de ce « monde d’après » !

Enfin, le diacre aura sans doute un rôle de communion à jouer entre les différents acteurs de l’Eglise. Le confinement a eu un rôle de prisme dans nos manières de voir l’Eglise ; nous n’avons pas tous la même vision il faut se l’avouer. On le savait déjà sans doute, mais le confinement a rendu ces différences plus évidentes, plus claires, plus visibles… S’il ne s’agit pas d’opposer ou de valider l’une ou l’autre de ces visions, le diacre a pour mission de construire des « ponts » entre celles-ci afin que tous, nous puissions répondre à notre vocation baptismale première, à savoir faire connaitre et aimer le Christ.

Catholiques en Vendée n°186 – Juin 2020

[et_social_follow icon_style= »slide » icon_shape= »rounded » icons_location= »top » col_number= »auto » counts= »true » counts_num= »0″ total= »true » outer_color= »dark » network_names= »true »]

Luc Martin, il témoigne de sa Foi

Luc Martin, il témoigne de sa Foi

  Ils témoignent de leur foi

Témoignage de Luc Martin,

diacre permanent dans la paroisse Sainte Croix des Essarts depuis 2016.

Luc Martin

Luc Martin, diacre permanent dans la paroisse Sainte Croix des Essarts depuis 2016.

Comment vivez-vous votre mission de diacre aujourd’hui ?

Ma mission de diacre a deux aspects qui se rejoignent. Le premier est de vivre au plus près de ce que me demande le Christ dans ma vie quotidienne, dans mes relations aux autres ; que ce soit ma famille ou à l’extérieur.

C’est je pense le plus difficile car si je suis honnête, il y a encore beaucoup de travail !

Et le deuxième aspect de ma mission, ce sont mes engagements auprès de services d’Eglise comme la préparation au mariage, la première communion et le service liturgique.

Quelles sont les joies que vous vivez en Eglise ?

J’ai beaucoup de joie à faire partie de l’Eglise ! Le ministère de diacre permet de faire beaucoup de rencontres, il provoque régulièrement des échanges avec des personnes plus ou moins éloignées de la pratique religieuse.

J’apprécie aussi particulièrement la préparation au mariage où l’on prend le temps avec les futurs mariés et toute l’équipe d’accompagnement de réfléchir à l’amour que l’on se donne dans toutes ses dimensions et sur la place de la foi dans nos vies.

En plus, ces partages je les vis avec Aurélie, mon épouse, ce qui nous permet de faire grandir notre amour aussi !

Comment conciliez-vous vie familiale, ecclésiale et professionnelle ?

Concilier vie de famille, ecclésiale et professionnelle n’est pas de tout repos. Il faut parfois savoir dire « non » à des sollicitations légitimes mais qui ne permettraient pas d’avoir suffisamment de temps pour ma famille ou mon travail.

Le plus difficile pour moi étant de gérer mon sommeil : travaillant en deux huit et même parfois de nuit, je prends parfois sur mon temps de repos pour assister à des réunions ou respecter des engagements. Heureusement, Aurélie est là pour veiller sur moi et me rappeler à l’ordre.

Ma devise pourrait être : « suivre le Christ et écouter ma femme ».

Catholiques en Vendée  n°182 – Décembre 2019

[et_social_follow icon_style= »slide » icon_shape= »rounded » icons_location= »top » col_number= »auto » counts= »true » counts_num= »0″ total= »true » outer_color= »dark » network_names= »true »]

.