Dimanche 2 juin aux Sables d’Olonne ; “Dieu fête le sport”

Dimanche 2 juin aux Sables d’Olonne ; “Dieu fête le sport”

En attendant le passage de la Flamme : “Dieu fête le sport”.

En lien avec l’équipe  Holy Games du diocèse de Luçon, une invitation avait été lancée pour tous par la paroisse Sainte Marie des Sables D’Olonne  pour venir vivre une grande journée avec des activités sportives !  Petit retour sur cette belle journée riche de rencontres et de partages.

La Grande Plage et l’église Notre-Dame de Bon Port ont vibré d’énergie et de spiritualité ce dimanche 2 juin , à l’occasion de l’événement « Sport et Foi » aux Sables d’Olonne. Une centaine de personnes de tous âges se sont prises au jeu, mêlant sport et prière dans une ambiance chaleureuse et fraternelle.

Dès 9h, les participants se sont retrouvés à l’église Notre-Dame de Bon Port pour un premier rendez-vous, suivi à 9h30 par une prière à la chapelle des sportifs. À 10h, les activités sportives ont débuté sur la Grande Plage, offrant un éventail d’e propositions telles que marche, football, volley, olympiades, cardiobox et zumba. À midi, un pique-nique convivial a rassemblé tous les participants sur la plage.

“Dieu fête le sport”.<br />
Dimanche 2 juin aux Sables d’Olonne<br />

“Dieu fête le sport”.<br />
Dimanche 2 juin aux Sables d’Olonne<br />

“Dieu fête le sport”.<br />
Dimanche 2 juin aux Sables d’Olonne<br />

“Dieu fête le sport”.<br />
Dimanche 2 juin aux Sables d’Olonne<br />

“Dieu fête le sport”.<br />
Dimanche 2 juin aux Sables d’Olonne<br />

“Dieu fête le sport”.<br />
Dimanche 2 juin aux Sables d’Olonne<br />

“Dieu fête le sport”.<br />
Dimanche 2 juin aux Sables d’Olonne<br />

“Dieu fête le sport”.<br />
Dimanche 2 juin aux Sables d’Olonne<br />

“Dieu fête le sport”.<br />
Dimanche 2 juin aux Sables d’Olonne<br />

“Dieu fête le sport”.<br />
Dimanche 2 juin aux Sables d’Olonne<br />

“Dieu fête le sport”.<br />
Dimanche 2 juin aux Sables d’Olonne<br />

“Dieu fête le sport”.<br />
Dimanche 2 juin aux Sables d’Olonne<br />

L’après-midi a débuté à 14h avec un concert de Team O’Théo à l’église Notre-Dame de Bon Port, entrecoupé de témoignages inspirants de sportifs chrétiens partageant leur foi à travers le sport. Ce temps fraternel a illustré les valeurs communes entre le sport et la foi : la joie, l’amour, la confiance, la fraternité, la persévérance, l’humilité et l’excellence.

 

La devise « Citius, Altius, Fortius – Communiter », “plus haut, plus vite, plus fort-ensemble” créée par le Père dominicain Didon et Pierre de Coubertin, a été le fil rouge de la journée, reprise à différents moments par le Père Leon Edouard, prêtre de la paroisse des Sables. L’événement, organisé par les Holy Games et la paroisse des Sables d’Olonne, a été un succès , donnant envie de renouveler l’expérience l’année prochaine.

Holy Games aux Sables d’Olonne

Holy Games aux Sables d’Olonne

Le dimanche 2 juin, direction Les Sables d’Olonne pour vivre un grand évènement spi🙏 et sport⚽ !


En lien avec les Holy Games🥏, venez vivre une grande journée avec activités sportives🤾‍♂️ et ludiques🚶‍♀️, seul, entre amis ou en famille !

INFOS PRATIQUES

Rassemblement public, ouvert à tous, pour partager des activités sportives (Longe côte, football, beach-volley, marche de 5 km sur le remblai, zumba, cardiobox, olympiades pour enfants…) et spirituelles (temps de prière, concert, témoignage)

De 9h à 16h

9h – Rendez-vous à l’église Notre-Dame de Bon Port
9h30 – Prière à la chapelle des sports
10h – Activités sportives sur la Grande Plage
12h00 – Pique-nique sur la Grande Plage


14h – Concert de Team O’Théo à l’église Notre-Dame de Bon Port
14h20 – Témoignages 
à l’église Notre-Dame de Bon Port
14h40 – Suite du concert de Team O’Théo l’église Notre-Dame de Bon Port


15h
– Messe à l’église Notre-Dame de Bon Port

A PRÉVOIR

– Pique-nique pour le déjeuner sur la Grande Plage
– Tenue sportive
– Pour le longe-côte, pensez à prévoir une combinaison

 ! NE PAS OUBLIER !

– Crème solaire et casquette/chapeau (en particulier pour les enfants !)
– Gourde ou bouteille d’eau

MENTIONS SPÉCIALES

Pratique d’activité sportive : Je m’engage sous ma propre responsabilité, à participer à l’évènement «Dieu Aime le Sport» et atteste ne présenter aucune contre-indication à la pratique du sport, renonçant par là-même à tout recours envers les organisateurs Paroissesabl’évènements

Pour tous les mineurs : Ils devront être accompagné d’une personne majeur, garant de leur responsabilité pour toute la durée de l’évènement.

Règlement jeu concours

Règlement jeu concours

Règlement jeu concours

Règlement du jeu Facebook de l’Association Diocésaine de Luçon (ADL)

Règlement du jeu concours

Article 1 : Organisation du jeu

L’association diocésaine de Luçon organise un jeu concours Facebook
« Gagne tes places de concert pour GLORIOUS »

Article 2 : Objet du jeu

Le jeu est gratuit et sans obligation d’achat. Le jeu consiste à répondre à une question posée sur la page Facebook du diocèse de Luçon. Un tirage au sort désignera le gagnant parmi les participants ayant donné la bonne réponse. La participation au jeu implique l’acceptation sans réserve des participants du présent règlement dans son intégralité.

 

Article 3 : Date et durée

Le jeu se déroule du 07 au 31 mai 2022.

Les organisateurs se réservent la possibilité de prolonger la période de participation et de reporter toute date annoncée.

 

Article 4 : Conditions de participation & validité de la participation

 

4-1 Conditions de participation

Le jeu est ouvert à toutes les personnes majeures ou mineur résidant en France.

Le participant devra se rendre sur la page Facebook du Diocèse de Luçon durant la période du jeu (@eglisecatholiqueenvendee) en suivant les instructions indiquées. Le participant devra bien répondre à la question posée pour participer au tirage au sort. Le participant devra donner les informations suivantes : nom et prénom, numéro de téléphone, et adresse électronique valide.

Ce tirage au sort est limité à une seule participation par foyer (même nom, même adresse).

 

4-2 Validité de la participation

Toute participation au jeu sera considérée comme non valide si :

  • les informations obligatoires communiquées par l’auditeur ne sont pas valides,
  • la personne menace ou insulte l’équipe responsable du jeu,
  • une fraude manifeste est détectée.

Les moyens d’inscription au jeu sont non cumulables et n’ouvrent droit qu’à une seule participation au tirage.

L’organisateur se réserve le droit d’éliminer du tirage au sort tout bulletin de participation qui ne respecterait pas le règlement.

 

 

Article 5 : Désignation des gagnants

Les participants se verront inscrits pour le tirage au sort. Le tirage au sort aura lieu le vendredi 17 mai 2024. Le nom et prénom des participants ayant bien répondu aux questions et ayant rempli les conditions du jeu, se verront inscrits sur un papier. Les papiers seront identiques pour éviter toute fraude. Les papiers seront versés dans un pot commun pour faire le tirage au sort.

 

Article 6 : Désignation des lots

2 places pour le concert Glorious qui a lieu le 7 juin 2024 à la Roche-sur-Yon au parc expo des Oudairies

 

Article 7 : Information ou Publication du nom des gagnants

Les noms et prénoms des gagnants seront publiés sur la page Facebook du diocèse.

 

Article 8 : Remise ou retrait des Lots

Les lots attribués sont personnels et non transmissibles. En outre, les lots ne peuvent en aucun cas faire l’objet d’une quelconque contestation de la part des gagnants, ni d’un échange ou de toute autre contrepartie de quelque nature que ce soit.

 

Article 9 : Opérations promotionnelles

Du fait de l’acceptation de leurs lots, les gagnants autorisent l’organisateur à utiliser leurs noms, marques, dénominations sociales et ce à des fins promotionnelles sur tout support de son choix, sans que cette reproduction n’ouvre droit à une quelconque rémunération ou indemnisation autre que le lot gagné.

 

Article 10 : Données nominatives

Les données nominatives recueillies dans le cadre de la participation au jeu sont enregistrées et utilisées par l’organisateur pour les nécessités de leur participation et à l’attribution de leurs gains.

Conformément à la « loi informatique et libertés » du 6 janvier 1978, les participants bénéficient d’un droit d’accès, de rectification ou de radiation des informations les concernant. Toute demande devra être adressée par courrier à l’adresse de l’organisateur : Service communication, Maison Saint Paul, 62 rue du Maréchal Joffre, 85000 La-Roche-Sur-Yon

 

Article 11 : Responsabilité

Le participant reconnaît et accepte que la seule obligation de l’organisateur au titre du Jeu est de soumettre au tirage au sort les bulletins de participation recueillis, sous réserve que sa participation soit conforme aux termes et conditions du Règlement, et remettre les lots au gagnant, selon les critères et modalités définis dans le présent Règlement.

L’organisateur ne saurait être tenu responsable, sans que cette liste soit limitative de toute défaillance technique, matérielle ou logicielle de quelque nature que ce soit, les risques de contamination par des éventuels virus circulant sur le réseau et l’absence de protection de certaines données contre des détournements éventuels.

La participation au Jeu implique la connaissance et l’acceptation des caractéristiques et des limites d’Internet tant en ce qui concerne les performances techniques, les temps de réponse pour consulter, que pour interroger ou transférer des informations.

 

Article 12 : Cas de force majeure / réserves

La responsabilité de l’organisateur ne saurait être encourue si, pour un cas de force majeure ou indépendant de sa volonté, le  jeu devait être modifié, écourté ou annulé.

L’organisateur se réserve le droit de procéder à toute vérification qu’il jugera utile, relative au respect du règlement, notamment pour écarter tout participant ayant effectué une déclaration inexacte ou mensongère ou fraudée.

 

Article 13 : Litiges

Le Règlement est régi par la loi française. Toute difficulté d’application ou d’interprétation du Règlement sera tranchée exclusivement par l’organisateur.

Il ne sera répondu à aucune demande ou réclamation téléphonique concernant l’application ou l’interprétation du présent règlement. Toute contestation ou réclamation relative au Jeu et au tirage au sort devra être formulée par écrit à l’adresse suivante : Service communication, Maison du diocèse Saint Paul, 62 rue du Maréchal Joffre, 85000 La-Roche-Sur-Yon.

Aucune contestation ne sera prise en compte huit jours après la clôture du Jeu.

 

Article 14 : Dépôt et consultation du Règlement

Un exemplaire du présent règlement est disponible et consultable pendant toute la durée du Jeu à l’adresse suivante : Service communication, Maison du diocèse Saint Paul, 62 rue du Maréchal Joffre, 85000 La-Roche-Sur-Yon.

 

Article 15 : Consultation du règlement

Une copie du règlement sera adressée gratuitement sur simple demande écrite adressée à l’organisateur par courriel à communication@diocese85.org

 

Les rendez-vous de la Conférence des évêques de France

Prévisions de la CEF pour mai 2024

2 février : Chandeleur (présentation de Jésus au Temple)
11 février : fête de Notre-Dame de Lourdes (Dimanche de la santé)
14 février : mercredi des Cendres (entrée en Carême)

Dates marquant l’actualité de l’Eglise

1er février : 70 ans de l’appel de l’hiver 1954 de l’Abbé Pierre
2 février : Journée de la vie consacrée
4 février : 800 ans de l’église Saint-Eustache à Paris
29 février : Conférence « Sport et Handicap » à la Faculté Loyola Paris (anciennement Centre Sèvres)

Évenements au sein de la Conférence des évêques de France

26 février : Délégation d’évêques au Salon de l’agriculture 2024

Prévisions de la CEF pour juin 2024

Fêtes religieuses du calendrier liturgique

19 mars : fête de la Saint Joseph
24 mars : Dimanche des Rameaux
28 mars : Jeudi Saint (Célébration de la Cène)
29 mars : Vendredi Saint (Passion du Christ)
31 mars : Pâques

Dates marquant l’actualité de l’Eglise

19 mars : fête de la Saint Joseph
24 mars : Dimanche des Rameaux
28 mars : Jeudi Saint (Célébration de la Cène)
29 mars : Vendredi Saint (Passion du Christ)
31 mars : Pâques

Évenements au sein de la Conférence des évêques de France

7 mars : 300 ans de la mort du pape Innocent XIII
3ème vendredi de Carême  : Journée annuelle de mémoire et de prière pour les victimes d’agressions sexuelles (8 mars)
18 mars : Journée annuelle de l’Art sacré sur le thème des usages compatibles, dans le cadre des Etats généraux du patrimoine religieux (EGPR) 

Prévisions de la CEF pour juillet 2024

Fêtes religieuses du calendrier liturgique

19 mars : fête de la Saint Joseph
24 mars : Dimanche des Rameaux
28 mars : Jeudi Saint (Célébration de la Cène)
29 mars : Vendredi Saint (Passion du Christ)
31 mars : Pâques

Dates marquant l’actualité de l’Eglise

19 mars : fête de la Saint Joseph
24 mars : Dimanche des Rameaux
28 mars : Jeudi Saint (Célébration de la Cène)
29 mars : Vendredi Saint (Passion du Christ)
31 mars : Pâques

Évenements au sein de la Conférence des évêques de France

7 mars : 300 ans de la mort du pape Innocent XIII
3ème vendredi de Carême  : Journée annuelle de mémoire et de prière pour les victimes d’agressions sexuelles (8 mars)
18 mars : Journée annuelle de l’Art sacré sur le thème des usages compatibles, dans le cadre des Etats généraux du patrimoine religieux (EGPR) 

PODCAST – Holygames

PODCAST – Holygames

Ecoutez le sport et la Foi en podcast ! 

A l’été 2024, aura lieu à Paris un événement sportif mondial dont le rayonnement dépasse le seul domaine de la compétition sportive : les Jeux Olympiques. Le projet Holy Games s’inscrit dans la longue tradition de compagnonnage unissant l’Église, le monde du sport et l’univers olympique en particulier, en présence de nombreux représentants des institutions catholiques et sportives françaises.

Commentaires du dimanche 14 avril

Commentaires de Marie-Noëlle Thabut,
dimanche 14 avril 2024
3e dimanche de Pâques

1ère lecture
Psaume
2ème lecture
Evangile

PREMIERE LECTURE – Actes des Apôtres 3, 13… 19
En ces jours-là, devant tout le peuple,
Pierre prit la parole :
« Hommes d’Israël,
13 le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob,
le Dieu de nos pères,
a glorifié son serviteur Jésus,
alors que vous, vous l’aviez livré ;
vous l’aviez renié en présence de Pilate, qui était décidé à le relâcher,
vous l’aviez rejeté.
14 Vous avez renié le Saint et le Juste
et vous avez demandé
qu’on vous accorde la grâce d’un meurtrier.
15 Vous avez tué le Prince de la vie
lui que Dieu a ressuscité d’entre les morts,
nous en sommes témoins.
17 D’ailleurs, frères, je sais bien
que vous avez agi dans l’ignorance, vous et vos chefs.
18 Mais Dieu a ainsi accompli ce qu’il avait d’avance annoncé
par la bouche de tous les prophètes :
que le Christ, son Messie, souffrirait.
19 Convertissez-vous donc et tournez-vous vers Dieu
pour que vos péchés soient effacés. »

LA GUERISON DE L’INFIRME DE LA BELLE PORTE
Pierre s’adresse à un public juif : « Hommes d’Israël ». Il leur parle comme à des frères, il dit « frères » d’ailleurs, mais en même temps on voit bien qu’il n’est plus tout à fait du même bord, si l’on peut dire ; il est clair qu’il a pris parti pour Jésus-Christ et il s’adresse à ceux qui sont responsables de sa mort, « responsables mais pas coupables », dirait-on aujourd’hui. Ce public auquel il s’adresse est certainement tout ouïe parce qu’il vient d’assister à quelque chose d’extraordinaire : nous sommes au Temple de Jérusalem, vers trois heures de l’après-midi, l’heure de la prière. A l’une des portes du Temple, celle qu’on appelle la Belle Porte, un infirme tendait la main aux passants, comme chaque jour, depuis des années ; parmi ces passants, se trouvaient Pierre et Jean ; et Pierre a dit au mendiant « De l’or ou de l’argent, je n’en ai pas ; mais ce que j’ai, je te le donne : au nom de Jésus Christ le Nazaréen, marche ! » Et, raconte Luc, prenant l’infirme par la main droite, Pierre l’a fait lever ; à l’instant même l’homme a senti ses pieds et ses chevilles s’affermir ; d’un bond, il était debout, lui qui n’avait jamais marché, et il est entré dans le Temple, en marchant, en bondissant plutôt, et en louant Dieu.
Evidemment, après une chose pareille, les spectateurs sont prêts à écouter les explications. Pierre improvise donc un discours : « Israélites, pourquoi vous étonner de ce qui vient d’arriver ? Et pourquoi nous regardez-vous comme des bêtes curieuses ? Ce n’est ni notre piété personnelle ni notre propre puissance qui ont fait ce miracle… C’est Jésus lui-même qui l’a guéri. » Voilà donc le contexte dans lequel Pierre prend la parole : c’est une véritable plaidoirie ; pour lui, il s’agit de faire franchir à ses interlocuteurs une étape capitale dans la foi ; tous partagent la même foi dans le Dieu des Pères, tous attendent le Messie, tous connaissent les prophéties de l’Ancien Testament ; mais comment les convaincre que ces prophéties concernaient Jésus-Christ ? Au fond Pierre essaie d’ouvrir les yeux des Juifs sur ce qu’on peut appeler une « erreur judiciaire ».
UNE ERREUR JUDICIAIRE
L’erreur, d’après Pierre, c’est d’avoir livré à tort un innocent à la justice, d’avoir fait gracier un meurtrier, Barabbas, et obtenu la peine de mort contre l’innocent, tout cela par ignorance. L’erreur, c’est de n’avoir pas reconnu dans cet homme juste le Messie. Jésus lui-même l’a dit sur la croix : « Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Luc 23, 34).
Il faut reconnaître qu’il y avait de quoi se tromper ; Jésus de Nazareth ne ressemblait guère au Messie qu’on attendait. Et sa mort même, sa déchéance plaidait contre lui ; sûrement, si Dieu était comme l’on croyait, il lui aurait évité de souffrir…
Pierre affirme tranquillement « Dieu avait d’avance annoncé par la bouche de tous les prophètes que son Messie souffrirait ». En fait, on ne trouve nulle part dans l’Ancien Testament une affirmation aussi claire du genre « le Messie de Dieu sera d’abord rejeté, injustement condamné, mais c’est comme cela qu’il sauvera l’humanité » ; on trouve beaucoup d’annonces du Messie sous les traits d’un roi qui libérera son peuple, d’un prêtre qui obtiendra le pardon des péchés, d’un prophète qui apportera le salut de Dieu, d’un Fils de l’homme victorieux de toutes les forces du mal ; mais dans toutes ces annonces, on entend surtout un langage de victoire ; restent les fameux chants du Serviteur et en particulier le chant du Serviteur souffrant dans le livre d’Isaïe, mais, visiblement, ils n’inspiraient guère les chefs des prêtres à l’époque de Jésus. Bien sûr, après coup, pour ceux qui ont été témoins de la résurrection du Christ, pour ceux dont le coeur a été « ouvert à l’intelligence des Ecritures », comme dit ailleurs Saint Luc, tout est lumineux ; ils relisent les prophéties d’Isaïe et ils redécouvrent ces fameux textes qui présentaient le Messie sous les traits d’un Serviteur innocent mais persécuté et finalement mis à mort avant d’être glorifié par Dieu, et ils les relisent comme une annonce des souffrances et de la glorification de Jésus.
LE SERVITEUR SOUFFRANT ANNONCE PAR ISAIE
Le quatrième chant du Serviteur, en particulier, s’applique parfaitement à la Passion du Christ : « Il n’avait ni aspect, ni prestance tels que nous le remarquions, ni apparence telle que nous le recherchions. Il était méprisé, laissé de côté par les hommes, homme de douleurs, familier de la souffrance, tel celui devant qui on cache son visage ; oui, méprisé, nous ne l’estimions nullement. En fait, ce sont nos souffrances qu’il a portées, ce sont nos douleurs qu’il a supportées, et nous, nous l’estimions frappé par Dieu et humilié… Brutalisé, il s’humilie ; il n’ouvre pas la bouche, comme un agneau traîné à l’abattoir, comme une brebis devant ceux qui la tondent : elle est muette ; lui n’ouvre pas la bouche. Sous la contrainte, sous le jugement, il a été enlevé… Il a été retranché de la terre des vivants… »
Ce texte dit aussi la glorification du Serviteur souffrant : « Voici que mon Serviteur triomphera, il sera haut placé, exalté, élevé à l’extrême. De même que les foules ont été horrifiées à son sujet, de même à son sujet des foules de nations vont être émerveillées… Sitôt reconnu comme juste, il dispensera la justice, lui, mon Serviteur, au profit des foules… » (Is 53,2… 11).
On voit bien l’importance qu’un tel texte a pu prendre pour les premiers Chrétiens dans leur méditation sur le mystère du Christ. Et c’est à cette découverte-là que Pierre veut amener les Juifs aux quels il adresse son discours ; et il leur dit « rien n’est jamais perdu ; il est toujours temps de réparer une erreur judiciaire, de réhabiliter un innocent ; et la merveille de la miséricorde de Dieu, c’est qu’elle s’applique à vous, justement, la prière du Christ : Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font. Je sais bien que vous agi dans l’ignorance, vous et vos chefs… Convertissez-vous donc et revenez à Dieu pour que vos péchés soient effacés ».

PSAUME – 4, 2. 4. 7. 9
2 Quand je crie, réponds-moi,
Dieu, ma justice !
Toi qui me libères dans la détresse,
pitié pour moi, écoute ma prière !
4 Sachez que le SEIGNEUR a mis à part son fidèle
Le SEIGNEUR entend quand je crie vers lui.
7 Beaucoup demandent : « Qui nous fera voir le bonheur ? »
Sur nous, SEIGNEUR, que s’illumine ton visage !
9 Dans la paix, moi aussi,
je me couche et je dors ;
car tu me donnes d’habiter, SEIGNEUR,
seul, dans la confiance.

LE SEIGNEUR ENTEND QUAND JE CRIE VERS LUI
Il est bien court, ce psaume 4 qui ne comporte en tout que neuf versets (nous en lisons quatre ici) ; mais il est riche de toute la foi d’Israël, de toute cette longue histoire d’Alliance entre le peuple élu et son Dieu, pendant des siècles. Confiance et supplication mêlées, fierté et bonheur d’être le peuple élu, découverte du Dieu libérateur, tout y est. Premièrement, la prière du peuple d’Israël est faite de confiance et supplication mêlées : « Quand je crie, réponds-moi, Dieu, ma justice ! Toi qui me libères dans la détresse, pitié pour moi, écoute ma prière ! » Et encore : « Le Seigneur entend quand je crie vers lui » (verset 4). Dans toute prière juive, nous trouvons ce mélange d’action de grâce et de supplication ; à tel point que le même mot « Hosanna » est employé pour dire à la fois « Seigneur, tu nous sauves, gloire à toi » ET « S’il te plaît, Seigneur, sauve-nous ».
Un autre psaume dit : « Dieu notre Dieu nous bénit, Que notre Dieu nous bénisse » ! C’est logique : quand on adresse une prière à quelqu’un, on reconnaît implicitement qu’il peut et veut notre bien ; sinon, on ne le prierait pas ! Et quand nos enfants nous demandent quelque chose, nous sommes heureux et fiers, car c’est une preuve de confiance qu’ils nous donnent.
Le peuple d’Israël ne nous a pas attendus pour savoir que le dessein de Dieu n’est que bienveillant et que sa toute puissance est celle de l’amour. Jésus disant à son Père « Je sais bien que tu m’exauces toujours » était bien un fils d’Israël. Au sein même de cette certitude, la prière peut se faire « cri » parce que la foi la plus pure ne dispense pas de souffrir ; et il y a bien dans nos vies des moments où la détresse nous fait non pas « prier » mais « crier »… C’est l’un des cadeaux de la Bible que de nous révéler qu’il est permis de « crier »…
Deuxième trait de la foi juive, la fierté, le bonheur d’être le peuple élu, mis à part, consacré. C’est le sens du dernier verset : « Tu me donnes d’habiter, SEIGNEUR, seul, dans la confiance » : en réalité, ici, le mot « seul » veut dire « à part ». « Habiter à part, dans la confiance », en langage biblique, cela signifie qu’on sait où est le vrai bonheur : les étrangers nous demandent « qui nous fera voir le bonheur ? » Eh bien, nous, nous savons où réside le bonheur de l’homme, c’est dans l’Alliance avec notre Dieu.
Nous avons entendu également : « Le SEIGNEUR a mis à part son fidèle », et le mot « fidèle », en hébreu, c’est le « hassid », le bien-aimé ; et on sait bien que ce choix, cette élection comme on dit, est pur choix de Dieu, inexplicable, immérité, comme tous les choix d’amour… Ce n’est pas une affaire de mérite : on n’oublie jamais cette phrase du Deutéronome : « Si le SEIGNEUR s’est attaché à vous et s’il vous a choisis, ce n’est pas que vous soyez le plus nombreux de tous les peuples, car vous êtes le moindre de tous les peuples… Ce n’est pas parce que tu es juste ou que tu as le coeur droit que tu vas entrer prendre possession de ce bon pays… car tu es un peuple à la nuque raide » (Dt 7,7 ; 9,5…7). On n’en tire donc pas orgueil, c’est un fait, tout simplement ; un fait qui nourrit la confiance éperdue qui ne quitte jamais Israël, même dans les situations les plus dramatiques : « Dans la paix, je me couche et je dors ; car tu me donnes d’habiter, Seigneur, à part, dans la confiance » ; source de bonheur et de fierté, cette élection est source aussi de bien des persécutions, au long des siècles ; cette mise à part signifie aussi isolement, incompréhension : inévitablement, « à part » signifie aussi « différent ».
HABITER DANS LA CONFIANCE
Enfin, troisième aspect de la prière d’Israël, la découverte du Dieu libérateur. « Toi qui me libères dans la détresse… », ce n’est pas un effet de style, c’est l’expérience qui parle ! Il ne faut pas oublier que la première expérience qu’Israël a faite de Dieu, c’est l’Exode : Dieu a entendu la souffrance des esclaves, des humiliés et il les a libérés de l’Egypte, la maison de servitude, selon l’expression consacrée. Et si Dieu a libéré son peuple de la domination du Pharaon, ce n’est pas pour lui imposer une autre domination, la sienne ; c’est pour lui offrir le bonheur et la liberté ; là, ce psaume consonne très fort encore une fois avec les méditations du livre du Deutéronome ; notre psaume dit : « Tu mets dans mon coeur plus de joie que toutes leurs vendanges et leurs moissons… tu me donnes d’habiter, à part, dans la confiance » et en écho le Deutéronome : « Confiant, Israël se repose ; elle coule à l’écart, la source de Jacob, vers un pays de blé et de vin nouveau, et le ciel même y répand la rosée » (Dt 33,28).
Cette expérience du Dieu libérateur n’appartient pas seulement au passé tel qu’il est raconté dans le livre de l’Exode : il y a dans nos vies bien d’autres maisons de servitude et Dieu a été découvert comme celui qui accompagne toute entreprise de libération. « Toi qui me libères dans la détresse… », c’est au présent. Il y a là l’expression d’une véritable expérience de foi : l’homme religieux dit « J’aime Dieu », le croyant dit « Dieu m’aime et me libère ».
Enfin, il faut entendre cette magnifique formule de bénédiction, « Sur nous, SEIGNEUR, que s’illumine ton visage ! » C’est le souhait le plus cher du croyant pour ceux qu’il aime ; c’est la formule du livre des Nombres « Que le SEIGNEUR te bénisse et te garde, qu’il fasse sur toi rayonner son Visage, que le SEIGNEUR te découvre sa Face, qu’il te prenne en grâce et t’apporte la paix. » (Nb 6,24-26).

DEUXIEME LECTURE – première lettre de Saint Jean 2, 1 – 5a
1 Mes petits enfants,
je vous écris cela pour que vous évitiez le péché.
Mais si l’un de nous vient à pécher,
nous avons un défenseur devant le Père :
Jésus Christ, le Juste.
2 c’est lui qui, par son sacrifice, obtient le pardon de nos péchés,
non seulement des nôtres,
mais encore de ceux du monde entier.
3 Voici comment nous savons
que nous le connaissons :
si nous gardons ses commandements.
4 Celui qui dit : « Je le connais »,
et qui ne garde pas ses commandements,
est un menteur :
la vérité n’est pas en lui.
5 Mais en celui qui garde sa parole,
l’amour de Dieu atteint vraiment la perfection.

TOUS, PECHEURS PARDONNES
Jean développe ici trois certitudes : premièrement, nous sommes tous pécheurs ; deuxièmement, nous sommes tous des pécheurs pardonnés ; troisièmement, c’est en Jésus que nous sommes pardonnés.
Premièrement, nous sommes tous pécheurs : même si le péché n’est pas notre sujet de conversation le plus habituel, nous savons bien et nous disons volontiers que « nul n’est parfait » ; si Jean dit : « Mes petits enfants, je vous écris pour que vous évitiez le péché », cela veut bien dire qu’il considère la vie chrétienne comme un combat ; nous sommes tous des êtres partagés, nous avons tous un côté ombre et un côté lumière.
Et chacun de nous peut dire comme Paul : « Je ne comprends rien à ce que je fais : ce que je veux, je ne le fais pas, mais ce que je hais, je le fais » (Rm 7,15). Isaïe, lui aussi, le grand Isaïe, prenant conscience de la sainteté de Dieu, s’écriait : « Je ne suis qu’un homme aux lèvres impures » (Is 6,5).
Et Jean, dans cette même première lettre, constate « le monde tout entier gît sous l’empire du Mauvais » (1 Jn 5,19). On n’a pas le droit de se voiler la face sur cette vérité-là et de se prendre pour des purs ! Quelques lignes avant le passage d’aujourd’hui, Jean a dit crûment : « Si nous disons : Nous n’avons pas de péché, nous nous égarons nous-mêmes et la vérité n’est pas en nous » (1 Jn 1,8).
Mais, et voilà la deuxième certitude, la grande nouvelle de la Bible, ce n’est pas que nous sommes pécheurs, c’est que nous sommes pardonnés ; l’annonce de Jésus à tous ceux qu’il rencontre dans les Evangiles, c’est « tes péchés sont pardonnés ». Et le Credo nous fait dire non pas « je crois que nous sommes pécheurs », mais « je crois à la rémission des péchés ». La conclusion de cette lettre, c’est « Je vous ai écrit tout cela pour que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui avez la foi au nom du Fils de Dieu »… Un des axes de la pédagogie biblique a certainement été de faire passer l’homme du sentiment de culpabilité à l’accueil humble et reconnaissant du pardon de Dieu.
On en a un exemple dans le psaume 50/51 qui commence par dire « ma faute est toujours devant moi sans relâche » (voilà le sentiment de culpabilité) et qui ajoute « Contre toi et toi seul j’ai péché, ce qui est mal à tes yeux je l’ai fait » (là s’amorce le repentir, versets 5-6).
La véritable attitude pénitentielle, ce n’est pas de faire le compte de nos péchés, c’est d’accueillir le pardon de Dieu qui nous précède toujours. De l’accueil de l’enfant prodigue par le Père à la phrase de Jésus à la femme adultère, l’évangile répète ce que l’Ancien Testament avait déjà dit, à savoir que le pardon de Dieu est toujours offert. Le sentiment de culpabilité nous emprisonne, on peut même dire nous « empoisonne » ; la vérité nous libère : cette vérité, c’est à la fois nous sommes pécheurs, et parce que Dieu est Amour et Pardon, nous sommes pardonnés.
C’est bien le sens des affirmations de Jean : « Si nous disons : Nous n’avons pas de péché, nous nous égarons nous-mêmes et la vérité n’est pas en nous » (1 Jn 1,8)… « Si nous confessons nos péchés, fidèle et juste comme il est, il nous pardonnera nos péchés et nous purifiera de toute iniquité » (1 Jn 1,9).
JESUS, NOTRE DEFENSEUR
Enfin, troisième certitude exprimée par Jean dans le texte d’aujourd’hui, c’est en Jésus que nous sommes pardonnés : « Si l’un de nous vient à pécher, nous avons un défenseur devant le Père : Jésus-Christ, le Juste. Il est la victime offerte pour nos péchés… » L’expression « victime offerte pour nos péchés » n’est pas compréhensible dans notre mentalité d’aujourd’hui. Pour la comprendre, il faut nous reporter à la liturgie juive des contemporains de Jean. Tout au long de l’Ancien Testament, le peuple juif avait conscience d’être pécheur, d’être infidèle à l’Alliance et, pour renouer cette Alliance, il offrait des sacrifices, des victimes, au temple de Jérusalem. Désormais, dit Jean, ce culte-là est révolu ; Jésus s’offre lui-même pour rétablir définitivement l’Alliance entre Dieu et les hommes. Quand Jean, dans son évangile, désigne Jésus comme « l’agneau de Dieu qui enlève le péché du monde », c’est exactement la même chose.
Et la lettre aux Hébreux affirme que « Jésus supprime le premier culte pour établir le second » : « En entrant dans le monde, le Christ dit : de sacrifice et d’offrande, tu n’as pas voulu. Mais tu m’as façonné un corps. Holocaustes et sacrifices pour le péché ne t’ont pas plu. Alors j’ai dit me voici… je suis venu, ô Dieu, pour faire ta volonté. » (He 10). En Jésus une étape décisive de l’histoire de l’humanité a été franchie : ce n’est plus au Temple de Jérusalem que nous recevons le pardon de Dieu, c’est dans l’union au Christ mort et ressuscité.1 Une union offerte à tous les hommes : « Il est la victime offerte pour nos péchés, et non seulement pour les nôtres, mais encore pour ceux du monde entier. » Jésus l’a précisé lui-même à plusieurs reprises, en particulier dans l’institution de l’Eucharistie : « Ceci est mon sang, le sang de l’Alliance, versé pour la multitude. » (Mc 14,24).
Mais l’expression « victime offerte » peut prêter à contresens ! Si nous relisons bien la lettre aux Hébreux, elle nous dit que, avec Jésus-Christ, cette formule « victime offerte » a complètement changé de sens. Ce n’est pas par des actions que Jésus nous sauve du péché, c’est par son être même : lui qui est sans péché, c’est-à-dire qu’il ne quitte pas la présence du Père, qu’il est sans cesse « tourné vers le Père » (comme dit le Prologue de l’évangile de Jean), c’est-à-dire en perpétuel dialogue d’amour avec Dieu, avec le Père. Il est en même temps auprès de nous pour nous réconforter, nous assister. Jean emploie le mot « Défenseur » pour désigner ce lien désormais tissé entre Dieu et l’humanité : « Nous avons un Défenseur devant le Père ». Comme dit magnifiquement la première prière eucharistique pour la réconciliation, désormais « ses bras étendus dessinent entre ciel et terre le signe indélébile de l’Alliance ».
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Note
1 – De manière imagée, Jean disait la même chose dans l’épisode de la Purification du Temple : lorsque Jésus proclamait « Détruisez ce Temple et en trois jours je le rebâtirai », Jean commentait « Le Temple dont il parlait c’était son corps. »

EVANGILE – selon Saint Luc 24,35 – 48
En ce temps-là, les disciples qui rentraient d’Emmaüs
racontaient aux onze Apôtres et à leurs compagnons
35 ce qui s’était passé sur la route,
et comment le Seigneur
s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain.
36 Comme ils en parlaient encore,
lui-même fut présent au milieu d’eux,
et leur dit : « La paix soit avec vous ! »
37 Saisis de frayeur et de crainte,
ils croyaient voir un esprit.
38 Jésus leur dit :
« Pourquoi êtes-vous bouleversés ?
Et pourquoi ces pensées qui surgissent dans votre coeur ?
39 Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi !
Touchez-moi, regardez :
un esprit n’a pas de chair ni d’os
comme vous constatez que j’en ai. »
40 Après cette parole,
il leur montra ses mains et ses pieds.
41 Dans leur joie, ils n’osaient pas encore y croire,
et restaient saisis d’étonnement.
Jésus leur dit :
« Avez-vous ici quelque chose à manger ? »
42 Ils lui présentèrent une part de poisson grillé
43 qu’il prit et mangea devant eux.
44 Puis il leur déclara :
« Voici les paroles que je vous ai dites
quand j’étais encore avec vous :
Il faut que s’accomplisse
tout ce qui a été écrit à mon sujet
dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes. »
45 Alors il ouvrit leur intelligence
à la compréhension des Ecritures.
46 Il leur dit :
« Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait,
qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour,
47 et que la conversion serait proclamée en son nom,
pour le pardon des péchés,
à toutes les nations,
en commençant par Jérusalem.
48 A vous d’en être les témoins. »

LE PROJET DE DIEU EN MARCHE
La phrase qui est au coeur de ce texte nous parle d’accomplissement : « Voici les paroles que je vous ai dites quand j’étais encore avec vous : Il faut que s’accomplisse tout ce qui a été écrit de moi dans la loi de Moïse, les prophètes et les psaumes. » Le thème de l’accomplissement court dans toute la Bible ; on pourrait comparer Dieu à un artiste qui a conçu une oeuvre d’art : je me rappelle un sculpteur qui a entrepris, il y a quelques années, pour une église, une énorme croix en bronze doré. Dès les premiers croquis, il l’imaginait, il la voyait, et, déjà, elle le remplissait de joie ; il a fallu plusieurs mois, sinon plusieurs années, pour que son rêve devienne réalité : il a fallu aussi des collaborateurs qui lui ont fait confiance puisque lui seul avait le secret de son chef-d’oeuvre ; elle est née, enfin, l’oeuvre, après bien des efforts, des fatigues, la chaleur du four, et tous enfin, ont su à quelle merveille ils avaient collaboré. Après coup, ils peuvent enfin dire « oui, il fallait » bien tout cela pour en arriver là !
Le dessein bienveillant de Dieu qui se réalise dès « avant la fondation du monde », comme dit Paul, est bien plus grandiose qu’une oeuvre d’art, si belle soit-elle ! Et on peut lire tout au long de la Bible, l’histoire de ce projet en marche : la longue patience de Dieu à travers le temps, les étapes et les débuts de réalisation, les échecs et les recommencements, les collaborations. Dire que le dessein bienveillant de Dieu s’accomplit dans l’Histoire des Hommes, c’est dire que l’Histoire de l’Humanité a un « SENS », c’est-à-dire à la fois une « signification » et une « direction ». C’est un article de notre foi. Ce qui veut dire que nous n’avons jamais le droit de céder à la morosité ambiante ! Les croyants sont tournés vers l’avenir (l’à-venir) et non vers le passé ! Dans le Notre Père, ils disent : « Que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel », en d’autres termes, « que s’accomplisse ton projet ».
DIEU CHERCHE DES COLLABORATEURS
Comme notre sculpteur, Dieu cherche des partenaires pour son projet : la Bible nous dit que, depuis toujours Dieu propose à l’humanité de collaborer à son grand projet : il y a eu Adam, Noé, Abraham… et le choix du peuple d’Israël pour être le partenaire de Dieu au service de l’humanité tout entière. Ce choix de Dieu qu’on appelle l’élection d’Israël reste valable encore aujourd’hui : cette Alliance proposée à Israël n’a jamais été dénoncée par Dieu ! Israël est encore le peuple élu, car « Dieu ne peut se renier lui-même » (2 Tm 2, 13). Puis le Christ a pris chair au sein de ce peuple élu, et enfin, il a transmis la mission à tous ceux qui veulent bien entrer dans son Eglise. « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie », dit-il dans l’évangile de Jean (Jn 20, 21).
Bien sûr, à force de parler de projet de Dieu, on peut se demander ce que devient notre Liberté. Or, l’une des découvertes d’Israël, c’est que Dieu ne tire pas toutes les ficelles, l’homme a une responsabilité dans son histoire ; il n’y a pas un scénario écrit d’avance. Au contraire, Dieu respecte la liberté de l’homme ; et, d’après Saint Pierre, c’est justement parce que Dieu respecte la liberté de l’homme que le projet n’avance pas plus vite ! « Le Seigneur ne tarde pas à accomplir sa promesse, alors que certains prétendent qu’il a du retard, mais il fait preuve de patience envers vous, ne voulant pas que quelques-uns périssent mais que tous parviennent à la conversion. » (2 P 3,9). Quand les croyants relisent les Ecritures, ils y déchiffrent cette longue patience de Dieu. Pierre dit encore : « Il y a une chose en tout cas, mes amis que vous ne devez pas oublier : pour le Seigneur, un seul jour est comme mille ans et mille ans comme un jour » (2 P 3,8).
Quand le Christ dit à ses apôtres « Il fallait », il leur apprend justement à reconnaître sous la surface des jours et des millénaires la lente mais sûre maturation de l’humanité nouvelle qui sera un jour réunie en lui. C’est cela « l’intelligence des Ecritures ». Non pas « c’était écrit, programmé » ; mais c’est dans la ligne de l’oeuvre de Dieu. Alors, pour les disciples, tout est devenu lumineux : bien sûr, le Dieu d’amour et de pardon ne pouvait qu’aller jusqu’au bout de l’amour et du pardon ; bien sûr, l’Alliance d’amour parfaite entre Dieu et l’humanité ne pouvait être scellée que dans l’homme-Dieu, celui qui est l’amour même. Bien sûr, pour nous entraîner au-delà de la mort, dans la lumière de la Résurrection, il fallait qu’il traverse lui-même la mort ; bien sûr, pour nous apprendre à surmonter la haine avec la seule force de l’amour, il fallait qu’il affronte lui-même la haine et la dérision ; bien sûr, pour inaugurer l’humanité qui connaît le Père, il fallait qu’il vienne nous révéler le vrai visage de Dieu sur un visage d’homme : « Qui m’a vu a vu le Père » ; ce « il fallait », Jésus lui-même l’a expliqué à Pilate au cours de la Passion (Jn 18,37) : « Je suis né, je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité… »
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Complément
Notre mission de collaboration au projet de Dieu, c’est d’annoncer à notre tour (et de vivre le mieux possible) le dessein bienveillant de Dieu. C’est ce que Paul appelle « achever dans notre chair ce qui manque à l’oeuvre du Christ ». « Achever dans notre chair » voulant dire tout simplement mettre notre vie quotidienne au service de ce grand projet.
Voilà la phrase de Paul : « Ce qui manque aux détresses du Christ, je l’achève dans ma chair pour son Corps qui est l’Eglise ; j’en suis devenu le ministre en vertu de la charge que Dieu m’a confiée à votre égard : achever l’annonce de la Parole de Dieu, le mystère tenu caché tout au long des âges et que Dieu a manifesté maintenant à ses saints. Il a voulu leur faire connaître quelles sont les richesses et la gloire de ce mystère parmi vous… » (Col 1,24-26).