« Légaliser l’euthanasie comme acte de soin, ce serait corrompre le soin »

« Légaliser l’euthanasie comme acte de soin, ce serait corrompre le soin »

Fin de vie : Mgr d’Ornellas s’étonne que les inquiétudes des soignants ne soient pas entendues 

Entretien, dans La Croix du 20 février 2023, de Mgr Pierre d’Ornellas, responsable du groupe de travail « bioéthique » de la Conférence des évêques de France.

L’archevêque de Rennes réagit au vote, dimanche 19 février, de la Convention citoyenne sur la fin de vie en faveur d’une aide active à mourir.

Recueilli par Arnaud Bevilacqua pour La Croix

La Croix : Comment réagissez-vous au vote de la Convention citoyenne sur la fin de vie en faveur de l’ « aide active à mourir » ?

Mgr Pierre d’Ornellas : Je note que trois quarts des 184 citoyens s’opposent à 13 organisations de santé regroupant 800 000 soignants. Pourtant l’expertise des soignants qui côtoient l’ambivalence et la vulnérabilité est plus précieuse qu’une discussion entre personnes bien portantes. Les citoyens ont voté massivement pour les soins palliatifs, et ils n’écoutent pas ceux qui les pratiquent. Quel paradoxe !

Par ailleurs, la question posée par la première ministre – sur l’adaptation du cadre législatif sur la fin de vie aux différentes situations rencontrées – est en soi un piège : aucune loi ne peut répondre à toutes les situations. Le piège a fonctionné : si ce vote des citoyens dictait la loi, alors la porte est ouverte à toutes… 

Nos vies face à la mort

Nos vies face à la mort

La question de la fin de vie dans notre société 

Aide active à mourir ou aide active à vivre ? Comment comprendre l’euthanasie ? Quels regards porter sur cette évolution de notre société ?
Comment répondre aux besoins des personnes souffrantes ?

« La dignité humaine est inviolable et inaliénable, quelles que soient les fragilités vécues. Qu’il est magnifique de prendre soin avec douceur et compétence de telle sorte que les souffrances humaines soient apaisées ! »
Eglise catholique de France –

Alors que le Comité Consultatif National d’Ethique vient de publier son rapport dans lequel il valide la possibilité d’un accès légal à une assistance au suicide, nous nous demandons comment réagir en tant que chrétien. Aide active à mourir ou aide active à vivre ? Comment comprendre l’euthanasie ? Quels regards porter sur cette évolution de notre société ? Comment répondre aux besoins des personnes souffrantes ?

DOSSIERS

Le 16 novembre a été donnée une conférence par le
Pr. Xavier Ducrocq, suivit d’une table ronde avec 3 intervenants.

Malheureusement, contrairement à ce qui été prévu, à la suite d’un problème technique (absence de son), nous ne sommes pas dans la capacité de vous proposer la rediffusion de cette soirée. Un entretien est néanmoins disponible sur RCF Vendée. 

« Comment comprendre que, quelques mois seulement après cette grande mobilisation nationale, soit donnée l’impression que la société ne verrait pas d’autre issue à l’épreuve de la fragilité ou de la fin de vie que l’aide active à mourir, qu’un suicide assisté ? », interrogent-ils.

« Nous avons des arguments de Foi pour dire notre choix d’être pour la vie jusqu’au bout […] et quand on ne peut rajouter des jours à la vie, rajouter de la vie aux jours« .

Conférence des évêques de France : « L’attente la plus profonde de tous n’est-elle pas l’aide active à vivre, plutôt que l’aide active à mourir ? »

A la demande du Saint Père le Pape François, le 14 juillet 2020, la congrégation pour la doctrine de la foi, après plusieurs années de réflexion,  a publié une lettre intitulée, « le bon samaritain » sur le soin des personnes en phases critiques et terminales de la vie.

VIDEOS

Colloque sur la fin de vie proposé par l’Espace Bonne Nouvelle à Rennes le mercredi 28 septembre 2022 en l’église Saint-Aubin de Rennes. Dr Claire Fourcade, Présidente nationale de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs, répond aux questions de Patrice Moyon, journaliste à Ouest France.

Dr Jean-Marie Gomas est l’un des fondateurs du mouvement des soins palliatifs, ancien médecin généraliste, gériatre, ancien chef d’Unité de Soins Palliatifs à l’AP-HP. Il est également enseignant universitaire, auteur de plusieurs ouvrages dont le premier livre mondial sur les soins palliatifs à domicile, et expert co-rédacteur pour les tutelles et les instances politiques sur les questions de l’euthanasie, de la fin de vie et des soins palliatifs.

« Quand l’esprit d’équipe nous anime, besoin de chacun pour « garder le fil ». Dans un contexte actuel difficile pour les établissements de soins, nous avons mobilisé les compétences de chacun, sans faire abstraction des difficultés quotidiennes. Ce projet a renforcé la cohésion de notre équipe de soins palliatifs et permis à tous d’y trouver un sens, tant artistique que professionnel.« 

Colloque sur la fin de vie proposé par l’Espace Bonne Nouvelle à Rennes le mercredi 28 septembre 2022 en l’église Saint-Aubin de Rennes, animé par Patrice Moyon, journaliste à Ouest France.

FILMS

Pourquoi des bénévoles s’engagent pour accompagner des personnes de la fin de leur vie jusqu’à leur mort ? Le film regarde au-delà de la générosité de ces personnes, vers quelque chose de plus profond. Il interroge la place de la mort dans notre société et le rôle de la mort dans notre vie quotidienne. Accompagnée de ces personnes bénévoles, nous allons à la rencontre d’un prêtre aumônier, d’une médecin chef de service des soins palliatifs et de ses étudiants en médecine. Nous partageons leurs expériences, recueillons leurs paroles, et ne cessons tout au long d’interroger en filigrane la question fondamentale d’éthique sur la dignité en fin de vie et l’euthanasie.

UNE COPRODUCTION KTO/NOMADE PRODUCTIONS FILMS 2022 – Réalisée par Caroline Puig-Grenetier

En s’inscrivant dans la période particulière de la fin de l’existence, le réalisateur Frédéric Chaudier regarde, écoute, accompagne les patients, les bénévoles, les équipes soignantes de la maison médicalisée Jeanne Garnier, à l’heure où ces voyageurs particuliers qui séjournent dans l’établissement, sont appelés à s’éloigner. Simple, belle et humaine, cette odyssée est une expérience tour à tour tendre, poignante, drôle et émouvante.

Un film de 93 min., de Frédéric Chaudier plongé au coeur de l’unité de soins palliatifs de l’établissement Jeanne Garnier à Paris.

Amy  (Zoe Saldana), étudiante, rencontre un jour un chef en Italie, Lino (Eugenio Mastrandrea). Tombés amoureux, ils vont vivre ensemble à Los Angeles, aux Etats-Unis. Mais un jour, Lino apprend qu’il est atteint d’un cancer en phase terminale… Une bouleversante odyssée entre amour, chagrin, résilience et espoir par-delà les cultures et les continents. 

Avec : Zoe Saldaña,Eugenio Mastrandrea,Keith David
Créateurs : Attica Locke,Tembi Locke

PODCASTS

Euthanasie : les évêques réagissent

Euthanasie : les évêques réagissent

« Une aide active à vivre »

A la suite de la publication de l’avis du CCNE ouvrant la possibilité d’une évolution de la législation sur la question de l’euthanasie, les évêques de France réagissent.

Alors que le Comité Consultatif National d’Ethique vient de publier son rapport dans lequel il valide la possibilité d’un accès légal à une assistance au suicide, nous nous demandons comment réagir en tant que chrétien. La Conférence des évêques de France a réagit dans une tribune publié dans le journal Le Monde : « L’attente la plus profonde de tous n’est-elle pas l’aide active à vivre, plutôt que l’aide active à mourir ? »

De son côté, sur les ondes de RCF Vendée, le père François Bidaud, vicaire général du diocèse de Luçon, nous disait «  »Nous avons des arguments de Foi pour dire notre choix d’être pour la vie jusqu’au bout » et nous invitait à « entrer en dialogue avec nos contemporains sur la base de notre raison » 

Conférence des évêques de France : « A l’écoute de malades, de soignants, de familles, d’acteurs des soins palliatifs, nous percevons que le besoin essentiel du plus grand nombre est d’être considérés, respectés, aidés, accompagnés, non abandonnés. Leur souffrance doit être soulagée, mais leurs appels expriment aussi leur besoin de relation et de proximité. L’attente la plus profonde de tous n’est-elle pas l’aide active à vivre, plutôt que l’aide active à mourir ? »

« Durant la crise liée au Covid-19, notre société a fait de lourds sacrifices pour “sauver la vie”, en particulier des personnes les plus fragiles (…) », font valoir les évêques de France. « Comment comprendre que, quelques mois seulement après cette grande mobilisation nationale, soit donnée l’impression que la société ne verrait pas d’autre issue à l’épreuve de la fragilité ou de la fin de vie que l’aide active à mourir, qu’un suicide assisté ? », interrogent-ils.

L’Avis du CCNE jette du brouillard sur la réflexion. Il utilise le même mot « fraternité » pour qualifier à la fois l’aide active à mourir et l’accompagnement par les soins palliatifs. Mais comment appeler fraternel le geste qui donne la mort à son frère qui la demanderait ?

Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes, responsable du groupe de travail « bioéthique » au sein de la Conférence des évêques de France

« Nous avons des arguments de Foi pour dire notre choix d’être pour la vie jusqu’au bout […] et quand on ne peut rajouter des jours à la vie, rajouter de la vie aux jours« . Sur RCF Vendée, le père François Bidaud nous invite à faire appel à la conscience : « Qu’est-ce que cela veut dire de demander à quelqu’un d’autre de donner la mort ?« 

La dysphorie de genre en questions

La dysphorie de genre en questions

L’idéologie transgenre entre en contradiction avec la nature de l’être humain 

Notre culture pousse à une acceptation de plus en plus conséquente de l’idéologie transgenre, l’idée que le sexe biologique et l’identité d’une personne sont deux choses dissociées. En somme, une redéfinition de l’identité humaine qui devient un choix individuel. La question du genre est donc au coeur de notre société. Quel regard et quels axes de réflexion peut apporter l’Eglise sur le sujet ?

Depuis quelques années, les demandes de changement de sexe chez les enfants et les adolescents sont en nette hausse…

L’enfant est un être en construction, il est en constante évolution physique et psychique avant d’arriver à un stade de maturité, est-il durant cette période, en capacité de choisir son « identité de genre » ?

Comment comprendre que certaines personnes affirment se passer du réel biologique, de la différence sexuelle entre hommes et femmes au profit de singularités choisies fondées sur les ressentis ?

La catéchèse sur la personne humaine et l’idéologie du genre (Diocèse d’Arlington) rappelle le regard de l’Eglise sur cette question en redonnant la définition de la dysphorie de genre. « La « dysphorie de genre » est un état psychologique dans lequel un homme ou une femme biologique en vient à sentir que son identité émotionnelle ou psychologique ne correspond pas à son sexe biologique et « éprouve une détresse cliniquement significative » en conséquence. Les situations de dysphorie de genre doivent toujours être traitées avec charité pastorale et compassion enracinées dans la vérité. Toute discrimination injuste ou toute insensibilité inutile face à de telles situations doit être évitée et/ou corrigée« .

Pour comprendre et saisir la situation actuelle dans notre société, apprendre sur la position de l’Eglise sur le sujet, mais aussi celles de parents, éducateurs et associations, retrouvez ci-dessous une série de ressources dans notre dossier consacré à ce sujet.

⬅ DOSSIER
Questions de société

Quelques questions au Père Philippe Gauer, médecin, afin de tenter de saisir ce que signifie le terme « genre », ce qu’il dit de la personne, d’où il vient…

⬅ Nos jeunes face à la question du genre

Mercredi 23 février 2022 à 20h
Collège Richelieu
(La Roche-sur-Yon)

Entrée libre
Passe demandé selon les règles en vigueur

Conférence du Pr. René Écochard,

Médecin, professeur à l’Université Claude Bernard de Lyon,

Auteur du livre « Homme, femme… ce qu’en disent les neurosciences« 
(Artège)

Et table ronde sur les questions de genre, transgenre, etc.

En présence d’une psychologue, un juriste et un prêtre-médecin.

CHRÉTIEN ET TRANSGENRE ? (DYSPHORIE DE GENRE)

L’objection de conscience : un droit ? Un choix ?

L’objection de conscience : un droit ? Un choix ?

Une opposition aux actes mortifères d’une certaine norme sociale

L’enjeu de l’objection de conscience concerne et dépasse le cadre médical : le courage et la fermeté lumineuse de certains grands témoins dans leur combat pour la vie, nous aident à comprendre que, même en démocratie, les convictions fondamentales doivent être défendues.

Alors qu’il est aujourd’hui remis en cause par certaines décisions politiques, dans une société où le combat pour la vie, sous toutes ses formes, est primordiale, l’enjeu de l’objection de conscience concerne et dépasse le cadre médical.

Continuellement de retour sur le devant de la scène, les thèmes de l’euthanasie, l’avortement, la recherche sur l’embryon humain, etc. concernent tous la question de l’objection de conscience. Encore plus aujourd’hui dans une société qui promeut une forme de « liberté » concernant la vie dans son ensemble, et dont les choix et décisions qui en découlent sont, en grande partie, mortifères.

Mais pour comprendre cet enjeu de société, il faut revenir à cette question principale : qu’est-ce l’objection de conscience ?

UNE QUESTION FONDAMENTALE

Les philosophes grecs ont défini l’Homme ainsi : « L’homme est un animal raisonnable » (Aristote, IVème siècle avant J-C), ce qui se comprend notamment, comme étant doué de réflexion. L’Homme peut ainsi élargir son point de vue personnel et envisager des normes générales, et peut procéder par soi-même à un examen critique des opinions généralement admises. En somme : une capacité de jugement et de compréhension à la fois pour sa vie personnelle (soi-même) et la vie commune (général).

Il convient pour bien agir de confronter nos motifs propres avec des exigences collectives. Et cet effort de discernement s’opère devant notre conscience. C’est pourquoi nous comparons souvent la conscience à un tribunal devant lequel sont convoqués les arguments qui servent nos intérêts mais aussi qui les encadrent et les limitent.

Ainsi l’être humain n’agit pas en animal ou en chose dénuée d’esprit. La conscience manifeste ce qui est le plus estimable en l’homme : la puissance de se déterminer selon ce qui est vrai. Par conséquent, loin de se confondre avec l’esprit de contradiction, capricieux et égoïste, l’objection de conscience peut prendre la forme au contraire d’un véritable esprit de sacrifice.

La conscience n’engage que soi et si elle nous détermine parfois à être exigeant, voire héroïque pour nous-mêmes, elle nous incline aussi à être toujours bienveillant envers autrui. Par ailleurs, la conscience n’est pas l’expression d’une révolte contre l’ordre établi mais l’obéissance sereine à des prescriptions plus hautes.

La conscience comme « sanctuaire »

« Cette loi naturelle « inscrite dans le cœur de l’homme ne cesse de le presser d’aimer et d’accomplir le bien et d’éviter le mal, et au moment opportun résonne dans l’intimité de son cœur : « Fais ceci, évite cela ». L’homme découvre la présence de cette loi qu’il ne s’est pas donnée lui-même, mais à laquelle il est tenu d’obéir. Car c’est une loi inscrite par Dieu au cœur de l’homme ; sa dignité est de lui obéir, et c’est elle qui le jugera. La conscience est le centre le plus secret de l’homme, le sanctuaire où il est seul avec Dieu et où sa voix se fait entendre (…) Par fidélité à la conscience, les chrétiens, unis aux autres hommes, doivent chercher ensemble la vérité et la solution juste de tant de problèmes moraux que soulèvent aussi bien la vie privée que la vie sociale. »

Constitution pastorale sur l’Eglise dans le monde de ce temps Gaudium et Spes, 16

LE LIEN ENTRE LIBERTÉ, OBJECTION ET CLAUSE DE CONSCIENCE

La liberté de conscience, entendue comme le pouvoir de se déterminer selon les principes que l’on se fixe à soi-même est aussi une valeur des sociétés libérales et démocratiques : La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 (article 18) renvoie à la liberté de conscience. On peut aussi trouver une correspondance dans le texte de la Convention Européenne des Droits de l’Homme élaborée par le Conseil de l’Europe (article 9) ; mais aussi dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne (article 10). En France, elle apparaît pour la première fois dans la Déclaration des Droits de l’Homme de 1789 (« nul ne peut être inquiété pour ses opinions »).

Pour en venir à l’objection de conscience, disons qu’elle consiste à déroger à un ordre donné par un supérieur, une autorité, ou à une règle édictée par le législateur. Comme nous l’avons vu, elle n’est pas en premier l’émanation d’une prescription religieuse ou morale, mais bien une disposition naturelle qui habite en chacun et qui l’ouvre à la transcendance.

La clause de conscience est la reconnaissance légale par l’État du droit à l’objection de conscience. Il en fixe les modalités d’exercice, et garantit l’absence de sanction. Pour le médecin, la clause de conscience se définit comme la faculté de refuser d’accomplir un acte médical, parce que cet acte, bien qu’autorisé par la loi, est contraire à ses convictions. La clause de conscience encadre donc le refus très circonstancié d’appliquer la loi pour certaines professions de santé. La clause de conscience est inscrite à l’article 47 du code de déontologie médicale, selon lequel le médecin a le droit de refuser ses soins pour des raisons professionnelles ou personnelles sous réserve de manquement aux devoirs d’humanisme ou d’urgence. La clause de conscience repose donc aussi sur des assises juridiques, en plus de ses fondements éthiques.

L’OBJECTION DE CONSCIENCE : UN DROIT ?

En France, la clause légale de conscience autorise donc certains professionnels à s’abstenir de pratiquer des actes qui offensent gravement leur conscience. Elle renvoie spécifiquement, dans le champ médical, à trois types d’actes :

            1- La stérilisation à visée contraceptive

            2- Les recherches sur l’embryon humain

            3- L’interruption volontaire de grossesse.

Mais, si la clause protège le principe de l’objection de conscience, le législateur par les termes employés, et parfois les ordres professionnels eux-mêmes, peuvent en limiter la portée. En 1996, le Conseil de l’Ordre National des Médecins réforme le serment d’Hippocrate. La version nouvelle et spécifiquement française supprime la phrase comprise dans le serment initial : « je ne remettrai à aucune femme un pessaire abortif « . Le Conseil de l’Ordre, en effaçant du serment cette interdiction entrait en cohérence, dans une certaine mesure, avec la légalisation de la contraception hormonale (Loi Neuwirth, 1967), (dont on sait bien, aujourd’hui que toutes les pilules hormonales ne sont pas purement contraceptives mais ont toutes un certain potentiel intrinsèquement abortif[1]), du stérilet (Décret de 1972), de l’avortement (Loi Veil 1975), et de la pilule du lendemain (Autorisation de vente depuis 1999). Avec ces lois et d’autres en matière de recherche sur l’embryon, rompant ainsi avec la médecine hippocratique traditionnelle, la médecine du XXème siècle, s’édifiait sur des lois dont le respect de l’être humain, même s’il pouvait demeurer postulat de départ, n’était plus valide de façon inconditionnelle. C’est pourquoi, assez logiquement, s’est imposée pour certains praticiens la question de l’objection de conscience.

On le voit donc, même si le principe est inscrit dans les textes fondateurs de notre ordre social, eu égard à l’évolution des pratiques et des techniques, l’objection de conscience reste très encadrée, comme c’est le cas en particulier à propos de l’interruption volontaire de grossesse.

[1] Jacques Suaudeau, parle de 5% d’échappement ovulatoire avec une pilule oestro-progestative classique. Une femme qui utiliserait la pilule pendant 15 ans s’ouvre à la probabilité de détruire deux embryons. Contraception et avortement. Interview réalisé par l’équipe de Dialogue Dynamics. 21 avril 2010

La pilule hormonale ou oestroprogestative 

Comme son nom l’indique, la pilule oestroprogestative est composée de l’association de deux hormones synthétiques, un œstrogène et un progestatif.

Elle agit par :

– 1 – inhibition du système hypothalamo-hypophysaire et par conséquent de la libération de l’ovule et des hormones, (effet contraceptif)

– 2 – altération de la poursuite normale des modifications de l’endomètre utérin ; ainsi –même dans le cas où l’ovulation se produirait et que la conception aurait lieu– l’embryon n’aurait pas la possibilité de s’implanter dans l’utérus, (effet abortif)

– 3 – modification de la motilité des trompes de Fallope empêchant, d’une part, le passage des spermatozoïdes qui doivent rencontrer la cellule œuf (effet contraceptif) et, d’autre part, après l’éventuelle conception, la descente de l’embryon vers l’utérus (effet abortif)

– 4 – altération de la composition du mucus cervical le rendant impénétrable pour les spermatozoïdes et les empêchant de remonter vers le canal cervical (effet contraceptif).

LE CAS DE L’I.V.G

Le texte de référence, l’article L. 2212-8 du Code de la Santé, prévoit qu’un médecin n’est jamais tenu de pratiquer une interruption volontaire de grossesse ; mais sa décision prise, il doit, sans délai, informer de son refus la patiente, et lui communiquer le nom de praticiens susceptibles de réaliser cette intervention selon les modalités prévues à l’article L. 2212-2. De même, en principe, aucune sage-femme, aucun infirmier ou infirmière, aucun auxiliaire médical, quel qu’il soit, n’est tenu de concourir à une interruption de grossesse (Code de la santé publique, art. L. 2212-8).

On le voit, le législateur est appelé à penser les formes d’ajustements entre l’acte médical légalement justifié et l’interdit moral qui demeure pour beaucoup de praticiens. En France, l’interruption volontaire de grossesse est autorisée par la loi. Mais pour autant, et même si les réformes actuelles du Code de la santé tendent à effacer cette dimension (disparition du délai légal de réflexion, remboursement intégral de l’acte), cet acte d’interruption de la grossesse demeure lui-même une exception au principe plus général du respect dû à toute vie humaine.

La dignité humaine est une notion de philosophie morale entrée dans le droit international après la découverte des horreurs perpétrées dans les camps nazis au cours de la Seconde Guerre Mondiale. Appliquée à la personne humaine après le procès de Nuremberg, la dignité exprime le caractère irremplaçable de chaque être humain. Elle est affirmée à l’article 1 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme : « tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. ». Le principe de la Déclaration, s’opposant à toute tentative de sélection des êtres humains, semblait s’opposer aussi à la légalisation par un Etat de pratiques abortives qui pouvaient être assimilées à de l’eugénisme (volonté d’améliorer biologiquement un peuple). 

C’est pourquoi, la loi Veil, en 1975, n’a pu que dépénaliser provisoirement l’avortement : cela devait consister en une exception très restrictive au principe universel du respect de la vie humaine.

On trouve par ailleurs, en droit français, le principe de la dignité humaine énoncé encore dans la première loi de bioéthique de 1994, qui reprenait très explicitement l’esprit de l’article 16 du Code Civil : « La loi assure la primauté de la personne, interdit toute atteinte à la dignité de celle-ci et garantit le respect de l’être humain dès le commencement de sa vie ».

LE CAS PARTICULIER DES PHARMACIENS

La loi ne prévoit pas, pour eux, de clause de conscience. Aux yeux de la jurisprudence, il ne saurait être admis qu’un pharmacien, au nom de ses convictions, refuse de délivrer un produit abortif. Le raisonnement des juridictions judiciaires pour sanctionner les pharmaciens objecteurs est motivé par une logique économique : en contrepartie du monopole légal consenti aux officines pharmaceutiques de vendre les médicaments, les pharmaciens sont obligés de vendre les solutions abortives.

La situation du pharmacien est très particulière car sa fonction, d’un point de vue administratif, est ambigüe : il exerce une profession libérale mais il participe aussi au service public de la santé. Mais si d’autres professionnels libéraux participent aussi au service public de la santé (médecins de famille, infirmières), le pharmacien demeure, par exception, le seul professionnel dont la conscience ne peut être opposée à la politique de santé décidée par les pouvoirs publics. Ce qui est clairement en cause c’est le domaine de « la santé sexuelle et reproductive », et donc en particulier la distribution de moyens dits de « contraception ». En effet, les femmes doivent pouvoir se procurer auprès d’une officine, un moyen de contraception hormonale. Les pharmaciens sont alors considérés d’abord comme des acteurs d’un service public qui ne peut souffrir d’exceptions, au nom du principe d’égalité.

Mais est-ce à dire que cette justification du refus de la clause de conscience au nom de la jouissance d’un monopole économique, devra s’étendre et sans réserve, à la distribution de toute solution, quelque effet qu’elle induise, dès lors qu’elle est reconnue participer à une politique publique de santé ? Par hypothèse, si un jour était légalisé un droit de « mourir dans la dignité », qui serait alors naturellement désigné pour fournir les cocktails médicamenteux létaux ?

L’OBJECTION DE CONSCIENCE : UN CHOIX ?

La Raison moderne est sécularisée, particulièrement en Europe. L’ordre social qu’elle édifie est donc laïc, sans référence biblique. Or Saint Augustin remarquait déjà au IVème siècle de notre ère, à propos de l’Empire romain déclinant, combien la paix sociale est un bien précieux mais d’autant plus fragile qu’il n’est fondé que sur la crainte. En effet, rien n’est plus incertain que la concorde obtenue non par amour de la justice mais par peur du conflit ou de la guerre. Saint Augustin désignait cet ordre social précaire par l’expression « paix de Babylone ». Pour autant, il préconisait lui-même d’obéir généralement aux lois de la cité afin de ne pas risquer de provoquer la discorde et la guerre. Mais de toute évidence l’obéissance ne peut être qu’un principe général qui connaît des exceptions. Naturellement la miséricorde est une exigence de la conscience chrétienne qui prévaut sur l’obéissance aveugle à la loi : on trouve dans la Bible, dans le livre de l’Exode, un exemple de la violence engendrée par la volonté de préserver l’ordre social :

La Bible dit qu’un nouveau roi, qui n’avait pas connu Joseph, vint à régner en Egypte :
« Il dit à son peuple : « Voici que le peuple des Israélites est devenu le plus nombreux, et plus puissant que nous. Allons, prenons de sages mesures pour l’empêcher de s’accroître (…) ». Le roi d’Egypte parla aussi aux sages-femmes des Hébreux. L’une s’appelait Shiphra et l’autre Pua. Il leur dit: «Quand vous aiderez les femmes des Hébreux à avoir leur enfant et que vous regarderez sur le siège d’accouchement, si c’est un garçon, faites-le mourir; si c’est une fille, laissez-la vivre. »

Mais les sages-femmes avaient la crainte de Dieu et elles ne firent pas ce que leur avait dit le roi d’Egypte : elles laissèrent vivre les enfants. (…) Dieu fit du bien aux sages-femmes et le peuple devint nombreux et très puissant. Parce que les sages-femmes avaient eu la crainte de Dieu, Dieu fit prospérer leur famille.

Alors le pharaon ordonna à tout son peuple : «Vous jetterez dans le fleuve tout garçon qui naîtra et vous laisserez vivre toutes les filles.»« 

Dans le récit, les deux sages-femmes se refusent aux infanticides de petits garçons, pourtant ordonnés par Pharaon. Elles s’exonèrent de sa loi car elles « craignent » Dieu. Pourtant Dieu n’est pas réductible à une Loi qui punit. Au contraire, l’irruption de la Bible dans l’histoire humaine a livré, en lieu et place de l’ancienne morale de la rétribution, une autre morale, celle de la miséricorde : le salut passe par l’espérance plutôt que par la peur, et il n’y a pas de responsabilité individuelle qui ne prenne sa source dans l’amour du prochain, particulièrement du plus faible. Et cette morale miséricordieuse est l’expression la plus lumineuse de notre liberté

Une conscience de ce qui manque

Comme le rappelle le grand philosophe contemporain, Jurgen Habermas, dans un article de 2007(1), les concepts avancés par la modernité dans le but de garantir la liberté individuelle, ne voudrait-elle l’admettre, sont des héritages du Christianisme : « émancipation », « histoire » « responsabilité »…

Le titre de son article La conscience de ce qui manque, renvoie à cette irréductible dette de la civilisation européenne au Christianisme, dette que la Raison européenne sécularisée est tentée parfois de nier.

Le risque qui consiste à refuser l’aspiration métaphysique qui habite la conscience humaine c’est le nihilisme, le sentiment d’abandon, l’expérience d’une vie privée de toute justification. Or l’objection de conscience consistant à s’opposer aux actes mortifères justifiés par la norme sociale renvoie aux racines les plus profondes de notre civilisation, racines qui depuis les grecs sont métaphysiques. L’objection de conscience est la manifestation que les ancres de la liberté doivent être jetées dans le ciel.(2)

1 J. Habermas, « Une conscience de ce qui manque », revue Esprit, mai 2007

2 Rémi Brague, Les ancres dans le ciel, Seuil 2011.

L’enjeu de l’objection de conscience concerne et dépasse le cadre médical : le courage et la fermeté lumineuse de certains grands témoins dans leur combat pour la vie, nous aident à comprendre que, même en démocratie, les convictions fondamentales doivent être défendues.

Article rédigé en commun par les membres du Conseil épiscopal d’éthique médicale
(Catholiques en Vendée – N°141 – Mars 2016)

Article arrangé et adapté par Foulques O’Mahony (Janvier 2022)

Samaritanus Bonus, le soin des personnes en fin de vie

Samaritanus Bonus, le soin des personnes en fin de vie

Samaritanus Bonus, le soin des personnes en fin de vie

A la demande du Saint Père le Pape François, le 14 juillet 2020, la congrégation pour la doctrine de la foi, après plusieurs années de réflexion,  a publié une lettre intitulée, « le bon samaritain » sur le soin des personnes en phases critiques et terminales de la vie.

Le contexte sociétal, politique mais aussi législatif que nous connaissons aujourd’hui montre la grande opportunité de ce document dont la publication est malheureusement passé trop inaperçu.

Père Philippe Gauer

Fin de vie et accompagnement

Interdiction de l'euthanasie

Acharnement thérapeutique

La question des soins palliatifs

Soins prénataux et pédiatriques

La question de la conscience

L'objection de conscience

Quelques extraits de Samaritanus Bonus

FIN DE VIE ET ACCOMPAGNEMENT

Il est difficile de reconnaître la valeur profonde de la vie humaine lorsque, malgré tous les efforts déployés, elle continue à nous apparaître dans sa faiblesse et sa fragilité. […]

C’est pourquoi il semble nécessaire de partir d’une réflexion approfondie sur la signification propre des soins, afin de comprendre la signification de la mission spécifique confiée par Dieu à chaque personne, agent de santé ou de pastorale, ainsi qu’au malade lui-même et à sa famille.

L’expérience des soins médicaux part de cette condition humaine, marquée par la finitude et la limite, qui est la vulnérabilité. Par rapport à la personne, elle s’inscrit dans la fragilité de notre être, à la fois “corps”, matériellement et temporellement fini, et “âme”, désir d’infini et vers une destination éternelle.

INTERDICTION DE L’EUTHANASIE ET DU SUICIDE ASSISTÉ

L’Église considère nécessaire de réaffirmer comme un enseignement définitif que l’euthanasie est un crime contre la vie humaine parce que, par un tel acte, l’homme choisit de causer directement la mort d’un autre être humain innocent. La définition de l’euthanasie ne procède pas de la mise en balance des biens ou des valeurs en jeu, mais d’un objet moral dûment spécifié, c’est-à-dire du choix d’ « une action ou une omission qui, de soi ou dans l’intention, donne la mort afin de supprimer ainsi toute douleur »[1]. « L’euthanasie se situe donc au niveau des intentions et à celui des procédés employés »[2]. […]

L’euthanasie est donc un acte intrinsèquement mauvais, quelles que soient l’occasion ou les circonstances. L’Église a déjà dans le passé affirmé de manière définitive « que l’euthanasie est une grave violation de la Loi de Dieu, en tant que meurtre délibéré moralement inacceptable d’une personne humaine.

[1] Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Décl. Iura et bona (5 mai 1980), II : AAS 72 (1980), 546.

[2] Jean-Paul II, Lett. enc. Evangelium vitae (25 mars 1995), n. 65 : AAS 87 (1995), 475 ; cf. Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Décl. Iura et bona (5 mai 1980), II : AAS 72 (1980), 546.

EXCLURE L’ACHARNEMENT THÉRAPEUTIQUE

Dans le cas spécifique de l’acharnement thérapeutique, il convient de rappeler que le renoncement à des moyens extraordinaires et/ou disproportionnés « n’est pas équivalent au suicide ou à l’euthanasie; il traduit plutôt l’acceptation de la condition humaine devant la mort [1]» ou le choix réfléchi d’éviter la mise en place d’un dispositif médical disproportionné par rapport aux résultats que l’on peut espérer. […]

La proportionnalité, en effet, fait référence à la totalité du bien du malade

[1] Jean-Paul II, Lett. enc. Evangelium vitae (25 mars 1995), n. 65 : AAS 87 (1995), 476.

LES SOINS PALLIATIFS

La continuité de l’assistance inclut le devoir constant de comprendre les besoins du malade : besoins d’assistance, soulagement de la douleur, besoins émotionnels, affectifs et spirituels. […]

L’assistance spirituelle au malade et à sa famille fait partie des soins palliatifs. Elle donne confiance et espérance en Dieu à la personne mourante et aux membres de sa famille, aidant ceux-ci à accepter la mort de leur proche. […]

À ce stade, la détermination d’une thérapie efficace pour soulager la douleur permet au patient d’affronter la maladie et la mort sans craindre une douleur insupportable. Ce remède devra nécessairement être associé à un soutien fraternel permettant de surmonter le sentiment de solitude du patient, souvent causé par le fait de ne pas se sentir suffisamment accompagné et compris dans sa situation difficile. […]

SOINS PRÉNATAUX ET PÉDIATRIQUES

En ce qui concerne l’accompagnement des nourrissons et des enfants souffrant de maladies dégénératives chroniques incompatibles avec la vie ou en phase terminale de la vie elle-même, il est nécessaire de réaffirmer ce qui suit, en étant conscients de la nécessité de développer une stratégie opérationnelle capable d’assurer la qualité et le bien-être de l’enfant et de sa famille.

Depuis leur conception, les enfants souffrant de malformations ou de pathologies de toutes sortes sont de petits patients que la médecine d’aujourd’hui est toujours en mesure d’aider et d’accompagner en respectant la vie. Leur vie est sacrée, unique, non reproductible et inviolable, exactement comme celle de tout adulte.

LA QUESTION DE LA CONSCIENCE

Pour soulager la douleur du malade, la thérapie analgésique utilise des médicaments qui peuvent provoquer une suppression de la conscience (sédation). Un sens religieux profond peut permettre au patient de vivre la douleur comme une offrande spéciale à Dieu, dans la perspective de la Rédemption[1] ; l’Église affirme cependant la licéité de la sédation dans le cadre des soins qui sont offerts au patient, afin que la fin de la vie se fasse dans la plus grande paix possible et dans les meilleures conditions intérieures. […]

D’autres situations importantes sont celle du malade privé de conscience de façon persistante, ce qu’on appelle “état végétatif”, et celle du malade en état de “conscience minimale”. Il est toujours totalement trompeur de penser que l’état végétatif et l’état de conscience minimale, chez des sujets qui respirent de façon autonome, soient le signe que le malade a cessé d’être une personne humaine avec toute la dignité qui lui est propre[1].

[1] Cf.Jean-Paul II, Discours aux participants au Congrès international promu par la Fédération internationale des Associations des médecins catholiques (20 mars 2004)

[1] Cf. Pie XII, Allocutio. Trois questions religieuses et morales concernant l’analgésie (24 février 1957)

L’OBJECTION DE CONSCIENCE

Face à des lois légitimant – sous quelque forme d’assistance médicale que ce soit – l’euthanasie ou le suicide assisté, toute coopération immédiate, formelle ou matérielle, doit toujours être refusée. Ces contextes constituent un domaine spécifique du témoignage chrétien, dans lequel « il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Ac 5, 29).

Il n’existe ni droit au suicide ni droit à l’euthanasie : le droit existe pour protéger la vie et la coexistence entre les hommes, pas pour causer la mort. Il n’est donc jamais licite pour quiconque de collaborer à de tels actes immoraux ou de laisser entendre que l’on puisse en être complice en paroles, par action ou par omission. Le seul vrai droit est celui du malade à être accompagné et soigné avec humanité. Ce n’est qu’ainsi que sa dignité pourra être préservée jusqu’à sa mort naturelle. « Aucun agent de santé, par conséquent, ne peut devenir le tuteur exécutif d’un droit inexistant, même lorsque l’euthanasie est demandée en toute conscience par la personne concernée »[1].

[1] Conseil Pontifical pour la Pastorale des Services de la Santé, Nouvelle Charte des Personnels de Santé, n. 151.

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Le Bon Samaritain qui quitte son chemin pour venir au secours de l’homme souffrant (cf. Lc 10, 30-37) est l’image de Jésus-Christ qui rencontre l’homme ayant besoin de salut et qui soigne ses blessures et ses douleurs avec « l’huile de la consolation et le vin de l’espérance ».[1]Il est le médecin des âmes et des corps et « le témoin fidèle » (Ap 3, 14) de la présence salvatrice de Dieu dans le monde.