Comment un laïc peut conduire des funérailles ?

Depuis plusieurs années, des baptisés laïcs participent à l’annonce de l’espérance chrétienne à l’occasion des deuils et des funérailles célébrées dans notre diocèse.

Avec les ministres ordonnés, prêtres et diacres, ils accompagnent les familles afin de leur permettre de vivre un chemin de foi au cœur de la séparation d’avec leur proche.

Conformément aux dispositions de Mgr Santier reprises et poursuivies par Mgr Castet puis Mgr Jacolin, les officiants laïcs reçoivent leur mission ecclésiale après avoir suivi une formation initiale diocésaine par appel de leur curé. Après reconnaissance du vicaire épiscopal, certains sont appelés à présider la célébration des funérailles quand les ministres ordonnés sont empêchés en raison des charges de leur ministère (rencontres pastorales, ressourcement spirituel, obligations diocésaines, etc.). C’est en raison de son baptême, établissant tout croyant comme prêtre, prophète et roi, qu’un laïc peut présider à la prière, et participer ainsi au ministère de la louange et d’annonce du Mystère pascal du Christ confié à l’Église toute entière.

Ce ministère de compassion et d’espérance demeure un lieu essentiel pour l’annonce de la foi et la nouvelle évangélisation. La conduite et la présidence de la célébration par un ministre ordonné ou un laïc, vécue dans la proximité, se révèle un temps privilégié où l’espérance chrétienne se dit et se transmet au delà des mots. Les gestes qui rythment la célébration, l’illumination du corps et la remise de la croix comme l’aspersion et l’encensement du défunt, rendent visible au plus haut point le cœur de la foi chrétienne. Ils témoignent que, par notre baptême, nous avons été associés au mystère de la mort et le Résurrection du Christ.

Aussi, le corps que nous entourons de lumière ou que nous bénissons et encensons nous appelle à voir au-delà ! Nous prions pour un ami, un frère ou une sœur décédé, mais nous manifestons qu’il est vivant en Dieu et déjà illuminé par la lumière de Pâques. Les gestes et les paroles rituelles nous obligent à ne pas en rester à l’instant présent mais à accueillir l’inattendue de Dieu qui nous vivifie sans cesse de son Amour.

Paul, en écrivant aux chrétiens de Thessalonique l’avait parfaitement résumé : « Frères, nous ne voulons pas vous laisser dans l’ignorance au sujet de ceux qui se sont endormis dans la mort ; il ne faut pas que vous soyez abattus comme les autres, qui n’ont pas d’espérance. Jésus, nous le croyons, est mort et ressuscité ; de même, nous le croyons, ceux qui se sont endormis, Dieu, à cause de Jésus, les emmènera avec son Fils ».

Abbé Olivier Praud, ancien responsable du service de la pastorale liturgique et sacramentelle – diocèse de Luçon

.