En politique, l’Eglise doit-elle donner son avis ?

Dans un monde où les valeurs et la morale changent, bientôt aussi vite que la mode, l’Église joue un rôle majeur dans la société. Au risque d’en surprendre certains,  l’Église a un rôle important en politique, celui de garde-fou.

Il est difficile pour un élu de répondre à cette question sans sortir d’un certain devoir de réserve… Néanmoins, je me prête volontiers à l’exercice, aussi bien en tant qu’homme politique, en vous confiant ce qu’on pourrait attendre de l’Église, qu’en tant que catholique qui essaye d’œuvrer au quotidien pour le bien commun.

Dans un monde où les valeurs et la morale changent, bientôt aussi vite que la mode, l’Église joue un rôle majeur dans la société, puisque, quoique certains en disent, elle demeure un point de référence pour beaucoup de nos compatriotes. Jean-Paul II décrivait l’Église comme « experte en humanité ». Les pouvoirs, les constitutions et les mentalités changent. L’Église, a comme seule boussole l’Évangile et un savoir-faire en humanité qui s’étoffe depuis deux mille ans ! Quelle société peut se vanter de cette expertise ?

 

Au risque d’en surprendre certains, je pense que l’Église a un rôle important en politiquecelui de garde-fou. Elle défend notamment les plus pauvres et les plus faibles d’entre nous, souvent oubliés dans un monde globalisé.

Il serait d’ailleurs faux de dire que l’Église se mêle de « politique ». Qu’est-ce que la politique sinon l’exercice du bien commun ? Je ne l’entends pas donner, à juste titre, son avis sur la manière de percevoir l’impôt ou celle de payer les retraites, mais elle propose son expertise pour ce qui concerne la dignité de la personne humaine et de la création, comme vient de le faire le Pape François dans sa dernière encyclique Laudato Si’Elle agit, conseille, condamne parfois des lois portant atteinte à cette dignité de l’homme qu’elle défend. Il y a une véritable indépendance entre l’Église et l’État, mais cela ne veut pas dire qu’il ne doit pas y avoir une attention réciproque, chacun a ses domaines de compétence et sa fin ultime.

 

Néanmoins, il ne faut pas que l’Église hésite à donner son avis sur des sujets aussi graves que la dignité de la personne humaine ou sur la morale. Son argumentation s’appuie sur le bon sens, sur le respect de l’autre, et sur une connaissance accrue du cœur de l’homme. Elle n’a bien évidemment aucune visée électoraliste. En rappelant ces exigences, elle prend au contraire un risque : celui du rejet.

Mais notre Église doit rester courageuse dans la défense des plus faibles, et notre Pape François sait nous le rappeler. Enfin, j’ose aussi nous inviter, nous Chrétiens, à nous engager en politique pour porter ces valeurs et exercer ce courage que nous demande le Christ : « De même que tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde. »

 

Alain Leboeuf, conseiller départemental de la Vendée

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