3 étapes clés dans le cadre de la lutte contre la pédophilie dans l’Eglise

Indemnisation financière, instance nationale, synodalité, etc. : les évêques votent de nombreuses mesures à l’issue de l’Assemblée plénière.

L’Assemblée plénière des évêques de France pour ce mois de novembre s’est achevée ce 8 novembre. Pendant plus d’une semaine les évêques rassemblés à Lourdes ont travaillé, notamment, sur le rapport de la commission Sauvé au sujet des abus et violences sexuelles commises au sein de l’Eglise en France.

3 étapes clés sont à noter. Elles correspondent soit à des moments vécus durant ces quelques jours dans le Sanctuaire de Notre-Dame de Lourdes, soit à des décisions prises par l’ensemble du corps épiscopal français. Elles se déroulent en 3 dates : 5, 6 et 8 novembre 2021.

5 NOVEMBRE : RECONNAISSANCE DE LA RESPONSABILITÉ DE L’EGLISE

Le 5 novembre tout d’abord, l’ensemble des évêques ont confirmé être d’accord pour reconnaître « la responsabilité institutionnelle de l’Église dans les violences qu’ont subies tant de personnes victimes« . Egalement, reconnaître « la dimension systémique de ces violences« . C’est à dire qu’elles ne sont le fait seulement de quelques individus isolés mais qu’elles ont été rendues possibles par une situation et un contexte global : « des fonctionnements, des mentalités, des pratiques au sein de l’Église catholique ont permis que ces actes se perpétuent et ont empêché qu’ils soient dénoncés et sanctionnés« . Enfin, les évêques reconnaissent que « cette responsabilité entraîne un devoir de justice et de réparation, qui ouvre la possibilité de demander pardon en vérité« .

A partir de cette triple reconnaissances, les pères évêques ont pu travailler sur les mesures à prendre concrètement et qui ont été votées le 8 novembre au matin.

Photo : ©Fournier-CEF
Photo :  ©CEF

6 NOVEMBRE : TEMPS MÉMORIEL ET PÉNITENTIEL

Le lendemain, faisant écho aux différentes mesures prises par l’Eglise en France en mars dernier, les évêques ont fait le choix de Lourdes comme lieu mémoriel. « Sans attendre […] nous voulons marquer ce lieu de Lourdes par un premier témoignage visuel qui fera mémoire de tant de violences, de drames et d’agressions » a expliqué le père Hugues de Woillemont, porte parole de la Conférence des évêques de France, en ouverture de ce temps mémoriel. « Nous faisons mémoire pour ne jamais oublier les personnes victimes […] pour que leurs témoignages demeurent [et] pour prévenir, instruire et  se faisant, lutter contre ces crimes et ces délits » a-t-il ajouté avant le dévoilement de la plaque. 

Une photo d’une statue, prise dans une église, représentant un visage d’enfant en larmes, a été dévoilée. Haute de près de 2 mètres, elle est intitulé Imbroglio. Apposée sur le mur d’un des bâtiments du sanctuaire de Lourdes, elle s’accompagne d’un texte écrit par la personne victime auteur de la photo, et qu’elle a confié à la CEF.

A l’issue, Mgr Eric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France, a lu un texte en mémoire des victimes. Par la suite les évêques se sont rendus devant la basilique pour prier à genoux durant une célébration pénitentielle. 

8 NOVEMBRE : MESURES VOTÉES PAR LES ÉVÊQUES

« Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. Chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait » (Mt 25, 40.45). C’est avec ces mots que Mgr Eric de Moulins-Beaufort a commencé son discours de clôture. Il a poursuivit en insistant sur le fait que « Nous ne sommes pas devenus prêtres pour avoir part, même malgré nous, à des actes meurtriers. Nous ne sommes pas chrétiens pour entretenir un organisme dangereux pour les autres. Notre réaction à nous, évêques, a donc été : ce mal commis, ce mal existant, nous devons l’assumer. Nous devons l’assumer pour en libérer ceux et celles qui l’ont subi et pour en dégager l’Église afin qu’elle puisse être celle de Jésus de Nazareth« .

L’ensemble des résolutions que les évêques ont voté « constitue un vaste programme de renouvellement de nos pratiques de gouvernance à l’échelle des diocèses et à l’échelle de l’Église en France« . Elles comprennent la mise en place d’une instance nationale, la méthode d’indemnisation financière, l’accompagnement des prêtres et des évêques, l’installation d’un tribunal pénal effectif au 1er avril 2022, etc. 

Photo : ©Fournier-CEF

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