Pourquoi demander une intention de messe ?

En « faisant dire une messe », le chrétien s’ouvre à une dimension plus vaste du salut : nul ne se sauve tout seul.

L’Eucharistie rend présente l’offrande de Jésus « accomplie une fois pour toutes » (He 9, 28), parfaite et définitive. Mû par la foi, le chrétien qui « demande une intention de messe » se réfère au salut et s’y associe. Il demande humblement à Dieu d’appliquer les mérites infinis du Christ-Sauveur à une intention plus particulière qui lui est chère. On voit tout de suite que ce chrétien ne peut demander la satisfaction d’un désir matériel. L’Eucharistie ne saurait être considérée comme une « tractation » du genre « je donne à Dieu pour qu’Il me donne ».

En « faisant dire une messe », le chrétien s’ouvre à une dimension plus vaste du salut : nul ne se sauve tout seul ; l’Eglise est « une », comprenant les vivants et les défunts ; ce que Dieu attend consiste en un engagement toujours plus généreux au service des autres, une conversion jamais achevée. Si je « demande une intention de messe » pour un aïeul défunt, je me sens en communion avec lui au-delà de la séparation, parce que je veux agir pour son salut.

L’Eucharistie construit l’Eglise ; elle demande au prêtre d’avoir toujours une intention orientée vers « le salut des vivants et des morts ». Ainsi, à côté de la mention explicite du Pape et de l’évêque, la Prière eucharistique comporte toujours un « mémento des défunts ». L’Eglise prie aussi « pour les vivants », par exemple pour les mariés ; elle conseille l’action de grâce pour un bienfait reçu. « L’Eucharistie », faut-il le rappeler, signifie « action de grâce ». La liste impressionnante des formulaires de messes en dit long : pour l’unité des chrétiens, pour la paix, pour les malades, pour…la pluie !

Une intention telle que « les âmes du purgatoire » doit être bien comprise. Le purgatoire n’est pas un « lieu » où l’on passerait un certain temps pour expier, mais un état de purification qui n’a rien à voir avec un temps de convalescence après l’hôpital. Le défunt n’est plus dans le temps. Il a peut-être encore besoin d’être libéré de ce qui l’empêche de « voir Dieu tel qu’Il est » (1 Jean 3, 2), car l’accession de l’homme au partage de la vie du Dieu Saint implique sa transfiguration.   

 

A l’occasion d’une demande d’intention, l’Eglise rappelle concrètement aux fidèles que les prêtres sont à leur service spirituel. Pour les aider à vivre leur ministère pastoral, une offrande est demandée selon un montant fixé par l’évêque. La messe n’a pas de prix : parlons d’offrande versée à l’occasion d’une eucharistie célébrée pour…« telle intention ».

Cette participation est signe explicite d’une conscience plus vive de la communion des saints.

 

Par le chanoine Christian Daleau

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