Découvrez la réaction de Mgr Jacolin à l’annonce du décès du pape émérite Benoît XVI

A noter que Mgr François Jacolin célébrera une messe d’action de grâce et pour le repos de l’âme du pape émérite Benoît XVI,
le mercredi 4 janvier à 18h à la cathédrale de Luçon.

A l’annonce du décès du Pape Benoît XVI j’ai été certes dans la peine, mais aussitôt j’ai rendu grâce pour tout ce que l’Eglise et le monde ont reçu de lui pendant près d’un siècle.

Jeune prêtre théologien, Joseph Ratzinger a préparé la tenue du Concile Vatican II et en a été un expert influent participant au souffle que celui-ci a soulevé dans l’Eglise.

Mais très vite il a compris les dérives qui la menaçaient après la contestation de mai 68 et a eu le courage de les dénoncer, ce qui lui a valu d’être violemment attaqué par ses anciens collègues théologiens.

Nommé archevêque de Munich il est rapidement appelé par son ami Jean-Paul II à devenir préfet de la congrégation de la doctrine de la foi à une période particulièrement difficile pour préserver la pureté de la tradition de la foi catholique. Cela lui vaudra beaucoup d’hostilité et la réputation d’être un « dur » alors que c’était un homme d’une douceur et d’une humilité remarquables. Il a été le bras droit dévoué et efficace de saint Jean-Paul II.

A la mort de celui-ci, les cardinaux l’ont élu semble-t-il assez spontanément pape comme celui qui pouvait assumer l’héritage de « l’athlète de Dieu », mais on a senti aussitôt que combien cela était lourd pour ses épaules.

Courageusement il s’est mis au travail, luttant contre toutes les formes de « relativisme » qui créent de la confusion entre le bien et le mal, entre la vérité et le mensonge, entrte ce qui construit et ce qui détruit. En particulier c’est lui qui a entrepris de dénoncer vigoureusement la dérives des agressions sexuelles cachées des clercs qui rongeait la vie de l’Eglise et meurtrissait tant de vies innocentes.

Très attentif à l’identité et à la beauté de la liturgie, il a cherché à rapprocher les intégristes de la communion de l’Eglise.

C’était un homme plus ouvert que la réputation qu’on lui a faite, très à l’écoute de ceux qu’il rencontrait, avec un regard toujours bienveillant.

Il a consacré ses dernières forces à rédiger une vie de « Jésus de Nazareth » qui est aussi une synthèse narrative de la foi de l’Eglise catholique.

Cependant, se sentant faiblir physiquement, il a préféré démissionner, acte inédit depuis plusieurs siècles. Mais il a continué à servir l’Eglise par la prière et a travers quelques discrètes prises de parole.

Nul doute qu’il continue à veiller sur elle et à l’inspirer par sa profonde et large vision théologique et spirituelle.

Pour ma part, un lien particulier m’unissait à lui du fait qu’il m’a appelé à devenir évêque de Mende.

Prions pour Benoît XVI, parti à la fin de l’octave de Noël vers Celui qu’il a toujours servi, afin qu’il entre définitivement dans la lumière du « Verbe fait chair… plein de grâce et de vérité ».

+ François JACOLIN
Evêque de Luçon