Les femmes, premières victimes de la pauvreté
Les femmes sont souvent les premières victimes de la pauvreté. C’est ce que soulève le rapport du Secours Catholique paru en novembre 2023. « Malmener celles qui prennent soin et qui le font malgré les violences, les ruptures, la misère, l’exil, c’est mettre à mal notre humanité, et la fraternité pourtant inscrite dans notre devise nationale »
Le fraternibus du Secours Catholique en Vendée, lors de la présentation du rapport
Le Secours Catholique vient de publier sur rapport 2023 sur la pauvreté. De l’ensemble des informations, une statistique majeur ressort : les femmes sont les premières victimes de la pauvreté.
En Vendée se sont 14 000 foyers qui sont soutenus, accompagnés par 2166 bénévoles dans 41 lieux d’accueil. Il y a une surreprésentation des ménages composés d’un seul adultes (3 ménages sur 4 lorsque l’on comptabilise les foyers avec ou sans enfants). Mais ce qui est encore plus frappant, c’est la place des foyers où il s’agit d’une femme seule ou avec enfants : 49,8%.
« En 2022, 94 % des enfants connus du Secours Catholique vivent dans une famille où se trouve une femme. La parentalité concerne toujours plus les femmes que les hommes. » précise le rapport qui ajoute que les femmes « Mais elles sont plus souvent en temps partiels (34% contre 16%) » que les hommes, ce qui ajoute à la précarité de celles-ci.
La situation de l’emploi légèrement meilleure qu’en France
En Vendée, la situation de l’emploi des personnes rencontrées est légèrement meilleure que le reste de la France. Ainsi les personnes soutenues par le Secours Catholique sont pour 27,6% en activité (contre 17% en France), mais 50,8% restent inactives (contre 61% en France) et 21,6% au chômage (quasiment équivalent au 22% en France).
Une situation paradoxale
Une fois ce constat établie sur la question de l’emploi, la question se pose : pourquoi autant de personnes bien qu’elles aient un salaire, ont besoin de l’aide du Secours Catholique ? « Dans un contexte de forte inflation sur l’alimentation et l’énergie, nos statistiques montrent une nette aggravation de la pauvreté en 2022, qui impacte fortement les personnes accompagnées par le Secours catholique. » explique le rapport. Les chiffres de l’INSEE donnent une inflation de +6,8% pour l’alimentation et +23,1% pour l’énergie. Hausse qui se ressent dans les demandes faites par les personnes accompagnées.
83,6% des personnes rencontrées vivent sous le seuil de pauvreté, dont 38,7% en situation d’extrême pauvreté. A noter qu’en Vendée, on remarque une hausse de +53,4% des personnes accompagnées qui sont en situation d’impayés (contre 12% au niveau national) avec en premier poste impayé l’énergie suivi du loyer.
Une forte demande d’écoute
Si en 2012 seulement 7,6% des demandes concernaient un besoin d’écoute, de conseil, d’accueil, ce chiffre a bondi pour passer à 58,2% une dizaine d’années plus tard. Augmentation également des demandes concernant l’alimentation mais une baisse du côté des demandes exprimées par les ménages vendéens pour le loyer, facture d’énergie, d’eau (16,4% cette année contre 32.9% en 2012).
A noter que 57,6% des personnes rencontrées le sont pour la première fois.
Protéger les plus vulnérables
« Malmener celles qui prennent soin et qui le font malgré les violences, les ruptures, la misère, l’exil, c’est mettre à mal notre humanité, et la fraternité pourtant inscrite dans notre devise nationale » insiste le Secours Catholique face à ce constat.
L’association ajoute « Une société qui prend soin, c’est d’abord une société qui protège les plus vulnérables de la société Hors sur 1 million de personnes accompagnées par l’association 475 000 sont des enfants. Cela est inacceptable pour un pays comme la France en 2022. »
Le Secours Catholique conclue ainsi : « Les associations n’ont ni les capacités ni la vocation de suppléer les défaillances de l’action publique » avant d’énumérer une liste de convictions et d’actions à mettre en place.