Qu’est-ce que c’est et à quoi sert-il ?

Composé d’une trentaine de membres, le conseil pastoral diocésain est une institution obligatoire dans chaque diocèse. Il se réunit plusieurs fois par an afin de réfléchir ensemble sur divers thèmes (écologie, bioéthique, place des laïcs dans l’Eglise, réforme des territoires…) permettant à l’évêque d’avoir un avis représentatif de l’ensemble de la population vendéenne. Membre du bureau depuis plusieurs années, Anne Touret nous présente son fonctionnement et son rôle.

QU’EST-CE QUE LE CONSEIL PASTORAL DIOCÉSAIN ?

C’est un conseil consultatif auprès de l’évêque. Il est obligatoire de la même manière que le conseil presbytéral. Il fait partie des instances diocésaines et est composé d’une trentaine de personnes représentatives des différentes facettes de la société vendéenne, tant du côté des tranches d’âges que des secteurs d’activités, et également des secteurs géographiques du territoire. Par exemple le monde de la mer, le milieu ouvrier, l’enseignement, les jeunes professionnels que je représente en l’occurrence, etc. Son rôle est de conseiller l’évêque sur n’importe quel sujet qui lui est soumis. Les membres sont désignés par l’évêque et nous nous retrouvons 3 ou 4 fois par an pour débattre de sujets le temps d’une journée.

Le bureau composé de 3 personnes et dont je fais partie, se retrouve en amont avec Mgr Jacolin et le père Daviaud pour choisir le thème de la journée et son déroulement. Le choix des intervenants possibles pour introduire le sujet, les questions que l’on va poser, l’organisation pratique…

QUELS SUJETS SONT ABORDÉS ET COMMENT SONT-ILS CHOISIS ?

Nous essayons de trouver des thèmes en lien avec l’actualité ou des sujets de fonds. Ce sont, soit des points que nous avons pu aborder que très rapidement ou qui ont pu être repéré lors de réunions précédentes, soit des thématiques qui préoccupent l’évêque. Par exemple la restructuration des paroisses et des doyennés sur le territoire vendéen qui permet d’évoquer la question de la proximité, la place des laïcs, etc.

Cela peut être aussi des sujets d’actualités qui peuvent paraître assez évident. La dernière fois la question de la proximité en période de Covid a été au cœur de notre réflexion : comment garder les liens ? Comment faire Eglise ? Quelle est la place de l’Eglise dans cette situation ? Comment faire en sorte que les plus âgés puissent retourner à la messe ? Comment ne pas rester cantonné qu’aux célébrations en visio ?

La journée a débuté par un constat de la situation actuelle, fait par Philippe-Henri Forget, membre du bureau également, prenant ici la casquette d’intervenant, autour de la présence des réseaux sociaux, l’utilisation massive du numérique, la chute de la pratique religieuse. C’était un peu le scénario catastrophe ! Mais cela permet de souligner ce qui peut en émerger. Par exemple se rendre compte que la mondialisation pousse a contrario au retour au local avec de nombreuses initiatives, de nouvelles tendances qui se développent. Et de là affirmer que nous devons nous ancrer là-dedans.

Également constater qu’il y a de belles initiatives qui se sont mise en place pendant le confinement ou le couvre-feu. Ou encore comment se servir des réseaux sociaux, qui ne sont pas uniquement des outils mauvais dont il faut se méfier, pour partager l’Evangile.

Voilà les différentes notions approchées en introduction et sur lesquelles nous avons travaillé ensuite. A chaque fois nous faisons un tour de table et c’est là que les profils des membres du conseil pastoral diocésain entre en jeu. Chacun contribue à la réflexion commune en fonction de la population ou du secteur qu’il représente. Lorsqu’il a été question de la proximité, la diaconie est revenue sur le rôle et la place de la maison Beth’Anaïa par exemple.

Par la suite nous nous retrouvons en petits groupes de travail pour approfondir tel ou tel aspect. Chaque groupe creuse un sujet. Et l’objectif ce n’est pas de faire qu’un simple constat mais d’apporter des idées, des ébauches de solution, partager des bonnes pratiques. Cela peut donner des idées à l’évêque qui peut s’en inspirer.

Il y a enfin un temps de restitution pour mettre en commun, puis un moment d’expression libre qui offre la possibilité de suggérer un thème pour une fois prochaine. Pour Mgr Jacolin en fin de compte c’est une manière de pouvoir prendre le pouls grâce à ce groupe représentatif des différentes strates de la société et des différents profils de fidèles vendéens.

COMMENT CES TEMPS DE RÉFLEXION S’EXPRIMENT CONCRÈTEMENT PAR LA SUITE ?

Les réflexions et conclusions sont confiées à l’évêque. Il peut repérer telle ou telle bonne idée, les soumettre au conseil épiscopal et/ou presbytéral. Clairement nous sommes un conseil consultatif. Chacun propose mais nous ne mettons pas en œuvre concrètement ! Ou alors chacun de son côté et dans son secteur qui fait le choix de mettre en pratique un aspect dans sa vie, le soumettre à sa paroisse. Mais cela reste de l’ordre de l’initiative particulière. Notre rôle premier est vraiment de conseiller.

Ce qui peut être à la fois la force et la fragilité de cet organe. Si l’évêque réunissait le conseil pastoral diocésain uniquement parce qu’il y était obligé mais peu lui importait, cela n’aurait pas grand intérêt. Avec Mgr Jacolin on sent qu’il nous demande de traiter des thèmes qui le contrarie, l’interroge, l’interpelle, l’intéresse. Pour nous c’est un travail d’humilité car notre réflexion est entre les mains de l’évêque.

Avec le recul, nous avons eu une de nos réunions où il a été question de la communication autour des affaires de pédocriminalité dans l’Eglise en Vendée, et notre conclusion a été de dire qu’il fallait communiquer. On voit le résultat aujourd’hui avec tout le travail réalisé par l’évêché à ce sujet.

Propos recueillis par Foulques O’Mahony

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