Ecologie : le label « Eglise Verte »

A l’heure où l’urgence écologique se fait chaque jour grandissante, les évêques de France, réunis en assemblée plénière à Lourdes début novembre 2019, ont consacré presque deux jours à ce sujet. Evoquant « une opportunité écologique », dans la suite de l’élan de « Laudato Si’ », les évêques invitent les chrétiens à s’engager pour vivre une écologie intégrale, respectueuse de l’homme et de la Création.  Parmi ces engagements, le label « Eglise Verte ». 

3 QUESTIONS AU PÈRE OLIVIER BLÉNEAU

Le père Olivier Bléneau a fait le choix d’impliquer sa paroisse dans l’engagement écologique. Le label Eglise Verte était l’une des manières d’agir concrètement sur le terrain.  En 3 questions, il répond à nos questions sur ce label, le choix de cette démarche, les aspects concrets, etc.

Olivier Bléneau

POURQUOI AVOIR CHOISI DE PARTICIPER À CETTE DÉMARCHE « EGLISE VERTE » ?

Cela fait plusieurs années déjà que je suis sensible à la question écologique. Cette sensibilité influe sur ma manière de vivre au quotidien et de prendre des décisions au nom de la communauté dont je suis le pasteur. Cette préoccupation écologique fut renforcée par ma participation aux Semaines sociales de France de 2007 à Paris dont le thème était : « Vivre autrement pour un développement durable et solidaire ». L’encyclique du Pape François « Laudato Si’ » fut sans doute, pour moi, le déclic qui m’a permis de passer d’une préoccupation écologique personnelle à une certitude de devoir engager l’Église sur un chemin de changement. Je n’ai pas tout de suite adhéré à la démarche « Église Verte » en tant que telle, puisque, les deux paroisses n’ont reçu le label que le 7 novembre dernier. En revanche, j’ai utilisé les outils proposés par le site « Église verte » pratiquement dès sa création. Il semblait naturel d’entrer complètement dans cette démarche pour donner une visibilité à ce que nous vivions déjà.

COMMENT CONCRÈTEMENT LE VIVEZ-VOUS EN COMMUNAUTÉ ?

L’éco-diagnostic proposé par le label permet de guider la démarche de la communauté. L’intérêt est de mettre en œuvre tous les aspects de la conversion écologique, tant dans les domaines de la spiritualité que dans des aspects très concrets de la vie de la paroisse. Sans citer toutes les actions, voici quelques démarches importantes que nous avons vécues sur le doyenné de Talmont (puisque nous avançons avec les 4 paroisses du doyenné).

Une démarche du type « retraite dans la ville » fut proposée sur les 4 paroisses et tous les établissements catholiques d’enseignement. Un livret a aidé chacun à vivre une démarche spirituelle quotidienne, invitant à la conversion intérieure. Nous avons réservé une page du bulletin de doyenné à l’écologie, et nous avons doucement mais surement éliminé les produits chimiques d’entretien, diminué notre consommation de papier par 2, le budget énergie de la paroisse a baissé de 30%… Ce ne sont pas de grands gestes, mais quand il y a possibilité de faire un pas de plus, nous le faisons.

QUELLE EST LA PLACE DE L’ÉCOLOGIE HUMAINE, ÉCOLOGIE INTÉGRALE, DANS CETTE DÉMARCHE ?

Nous partons du principe que la Création est le lieu de la présence de Dieu. Cela fait partie de la mission du chrétien d’en prendre soin et de la contempler. Pour moi, et petit à petit, pour bon nombre de paroissiens la question de l’écologie intégrale est liée au projet même de Dieu. Nous l’oublions trop souvent, Dieu sauve toute sa création, pas seulement les êtres humains. Nous sommes associés au projet de Salut de Dieu, en veillant à retrouver l’harmonie entre Dieu et nous, entre nous et tous les Hommes, enfin entre nous et la Création tout entière.

Chaque fois que nous faisons un geste visant à sauver et protéger la création, et tous ceux qui l’habitent nous accomplissons notre vocation de baptisé. Quel meilleur moyen de rendre grâce à Dieu que de protéger et prendre soin de son cadeau pour l’humanité ?

Eglise Verte ou la conversion écologique en paroisse

« Eglise verte » est un réseau de communautés chrétiennes qui comprend actuellement plus de 300 communautés engagées en France. Depuis quelques mois, des catholiques des paroisses de la Roche-sur-Yon et des alentours, avec des membres de la communauté protestante Vendée Ouest, ont créé un groupe « Eglise verte » et se sont engagés dans cette démarche de conversion écologique. « Au nom de ce que nous croyons, nous souhaitons prendre conscience que nous sommes des co-créateurs et nous devons agir. Ainsi en protégeant la planète, nous prenons soin de nos frères en humanité et plus particulièrement des plus pauvres. Il y a la nécessité d’une démarche de conversion pour conserver, cultiver, protéger et transmettre la Création (en s’inspirant de « Laudato Si' ») », explique Thérèse Besse, l’une des participantes.

Pour Marc et Marie-Lise Laurent, membres de la communauté protestante, « cette démarche entraine une prise de conscience, une mobilisation concrète à tous les niveaux : chrétiens, paroisses, églises afin d’agir sur la protection de la terre et de toutes les vies humaines, animales et végétales qu’elle porte ». Plusieurs temps forts sont proposés avec des temps de prières autour de la Création, une conférence autour de « Laudato Si’ » et du label Eglise verte le 17 janvier 2020.

Pour en savoir plus sur le label, voir le site www.egliseverte.org 

[et_social_follow icon_style= »slide » icon_shape= »rounded » icons_location= »top » col_number= »auto » counts= »true » counts_num= »0″ total= »true » outer_color= »dark » network_names= »true »]