« Dieu confie aux diacres les deux choses les plus précieuses qui existent :

son Fils, dans l’Eucharistie, et son Église, les fidèles »

 

Frère Jean Maxime

Frère Jean-Maxime Bertrand, oblat de Saint Vincent de Paul, sera ordonné diacre en vue du sacerdoce par Mgr Jacolin le samedi 30 octobre 2021, à 17 heures en l’église Saint Louis de la Roche-sur-Yon.

A quelques jours de son ordination, il témoigne de son cheminement spirituel, de son appel reçu à suivre le Christ et évoque le charisme des Oblats de Saint Vincent de Paul, installés dans le diocèse de Luçon depuis 2011.

Parlez-nous de votre famille : Où êtes-vous né et où avez-vous grandi ?

 

Sixième d’une famille de six enfants (4 filles, 2 garçons), je suis né à Brive-la-Gaillarde, en Corrèze, d’une mère bourguignonne et d’un père savoyard et lyonnais. Maman était professeur et papa travaillait dans la comptabilité et les affaires administratives. Fidèle à une seule entreprise, c’est pour son travail que nous avons beaucoup déménagé. Pour ma part, les grandes étapes furent Le Mans, Chartres, Casablanca, Paris. Ensuite pour les études, ce fut la classe préparatoire à Paris puis une école de commerce à Rennes.

La prière était bien présente à la maison : mes parents étaient bien engagés dans les équipes Notre-Dame. Une prière fortement ancrée dans la méditation de la parole de Dieu. Mon père, qui nous lisait souvent la Bible le soir avant notre coucher, la lisait et la méditait déjà lui-même le matin à son lever. Première note qui influencera ma vocation sacerdotale.

L’amour des pauvres et le souci de l’éducation des jeunes ont toujours habité mes parents, profondément. Ce sont deux autres notes qui auront leur rôle dans ma vocation religieuse.

Les volontés manifestes de la Providence et les nombreux déménagements, notamment en Afrique, ont conservé la vie de famille dans une certaine simplicité. « Peu mais bien » : Nos parents ont toujours cherché à nous apprendre à ne pas multiplier nos activités mais à en bien choisir une ou deux et à nous y investir. Je dis bien « cherché », parce que l’on peut y être plus ou moins bien réceptif… Pour eux-mêmes et pour la plupart d’entre nous, l’investissement majeur fut dans le scoutisme. Je n’y ai pas échappé et ce, partout où nous avons déménagé.

Quels ont été les évènements, les lieux, les personnes marquantes dans votre vie de foi ?

Outre la vie de famille vécue chrétiennement, la Messe du Dimanche et le service de l’autel, parfois en semaine, puis quotidiennement lors de mon retour en France pour ma terminale, m’ont marqué. Les prêtres n’étaient pas des inconnus à la maison. Parmi les moments forts aussi, les marches en montagnes, les pèlerinages en famille, faisant chaque année une partie du chemin de Saint Jacques…

La Sainte Vierge reste une personne marquante ! « Voici ta mère » : cette parole fut concrètement vécue ; à Notre-Dame de la Couture au Mans, Notre-Dame de Chartres, Notre-Dame de Lourdes à Casablanca, Notre-Dame de la Salette à Paris… Partout où j’allais, elle était là

Quand et comment avez-vous reçu l’appel du Seigneur à Le suivre dans le sacerdoce ?

Dès ma plus jeune enfance, le Seigneur me fait comprendre dans la prière qu’Il veut que je Lui donne ma vie comme prêtre. A 18 ans toutefois, Il me fait tout aussi bien comprendre qu’Il veut que j’attende avant de rentrer au séminaire. Il avait autre chose en tête.

Arrivé seul à Paris pour y faire ma terminale, je suis alors accueilli dans un foyer tenu par certains de ceux qui allaient fonder les Oblats de Saint Vincent-de-Paul quelques temps plus tard. C’est là, à leur contact empli de charité, que j’ai compris que Dieu m’appelait aussi à mener la vie religieuse, que le don de ma vie à passait aussi par la pauvreté, la chasteté et l’obéissance.

Dieu m’avait demandé d’attendre. Au JMJ de Madrid en 2011, parlant par son vicaire, Benoît XVI, Il m’a fait comprendre qu’une fois mes études terminées, il était désormais temps de quitter le monde.

Ceux qui m’avaient accueilli à Paris fondent les Oblats en 2008, à Bourg-en-Bresse, dans le diocèse de Belley-Ars et au Puy-en-Velay. Une autre maison voit le jour à la Roche-sur-Yon fin 2011. Pour ma part, tout en gardant un lien étroit, je termine mes études dans le domaine commercial avant de frapper à la porte du postulat en janvier 2014. Suivent le noviciat puis les premiers vœux en octobre 2015, enfin les vœux perpétuels en mai 2019.

 

Pourquoi avoir choisi les Oblats de Saint Vincent de Paul ? Quel est leur charisme ?

S’il y a une chose qui est sûre, c’est qu’on ne choisit pas sur un catalogue ! C’est bien Dieu qui choisit. Trois notes toutefois ressortaient dans ma vocation et m’ont indiqué la direction : deux se retrouvent chez Saint Vincent de Paul : d’abord il est le Père des pauvres : « C’est un office si relevé d’évangéliser les pauvres, que c’est par excellence, l’office du Fils de Dieu. Et nous y sommes appliqués comme des instruments par qui le Fils de Dieu continue de faire du ciel ce qu’Il a fait sur la terre » et « Nous devons assister les pauvres et les faire assister, par nous et par autrui, si nous voulons entendre ces agréables paroles du Souverain Juge des vivants et des morts: ‘Venez les bien-aimés de mon Père ; possédez le Royaume qui vous a été préparé, parce que j’ai eu faim, et vous m’avez donné à manger ; j’ai été nu, et vous m’avez vêtu ; malade et vous m’avez assisté.’ »; ensuite, Saint Vincent est aussi un apôtre éminent des prêtres, ayant le souci de leur formation. La troisième note était la recherche d’un don total de soi au Christ. La vie religieuse était la réponse.

 

Les Oblats c’est donc l’évangélisation des pauvres et des milieux populaires, principalement par l’union des Frères et des Pères : le Frère mène au Prêtre qui mène à Jésus.

Les Oblats de Saint Vincent de Paul sont présents en Vendée depuis 2011. La communauté compte à la Roche-sur-Yon 7 pères, 3 frères et 2 postulants. La vie communautaire est rythmée par la prière, l’eucharistie, des temps de partage, de travail, d’études pour les frères et pour les pères de ministère vécus au sein de la paroisse Saint Paul.

Les Oblats ont ainsi lancé les patronages à destination des jeunes garçons et des jeunes filles. Ils cherchent toujours à rencontrer les personnes aux périphéries de l’Eglise pour leur annoncer le Christ et les conduire ensuite à cheminer dans l’Eglise.

La communauté, fondée en 2008, étant encore jeune, c’est dans le diocèse de Luçon que sera incardiné Frère Jean-Maxime le 30 octobre prochain. Les fidèles sont invités à prier pour lui et à participer à la célébration de l’ordination diaconale, à 17 heures en l’église Saint Louis de la Roche-sur-Yon.

 

Comment vous apprêtez-vous à vivre le ministère de diacre ?

Un saint prêtre disait : « Nous devons avoir une grande idée de notre mission, et nous défier de nous-mêmes ». Il se faisait l’écho de saint Paul : « Qui donc est à la hauteur d’une telle tâche ? » (2Co 2) ; « Ce trésor, nous le portons en des vases d’argile » (2 Co 4, 7).

Cette mission est grande : en les ordonnant pour aider l’évêque et ses prêtres, Dieu confie aux diacres les deux choses les plus précieuses qui existent : son Fils, dans l’Eucharistie, et son Église, les fidèles.

 

Dans le diaconat, il y a le diacre en lui-même et le ministère, il y a le serviteur et le service.

 

Le diacre est un serviteur (c’est la signification du mot grec « diakonos »), serviteur pour l’amour de Jésus et comme Jésus.

Le diacre est serviteur pour l’amour de Jésus : « Ce n’est pas nous que nous prêchons mais le Christ Jésus, le Seigneur ; nous ne sommes, nous, que vos serviteurs, pour l’amour de Jésus. » (2Co 4, 5) La grâce de l’ordination, si elle transforme en profondeur celui qui la reçoit, n’est pas directement destinée à sa perfection personnelle. Aucun homme n’est ordonné diacre pour lui-même ou sa propre famille, mais pour le bien du Peuple entier. « Serviteur de Dieu, Apôtre de Jésus Christ pour amener les élus de Dieu à la foi et à la connaissance de la vérité » (Ti 1,1)

Le diacre est aussi serviteur comme Jésus : « Celui qui voudra devenir grand parmi vous se fera votre serviteur, et celui qui voudra être le premier d’entre vous se fera votre esclave. C’est ainsi que le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude. » (Mt 20, 26-28). Cette configuration à Jésus Serviteur ne se réduit pas à une imitation des actes du Christ. C’est d’abord dans son être que le diacre, malgré sa faiblesse qui l’accompagnera jusqu’à sa mort, est configuré au Christ Serviteur. Par l’ordination il devient signe du Christ Serviteur. Son action, son service, découle de ce nouvel être.

 

Vient ensuite le ministère, le service, le service du Corps du Christ : de son Corps réel, l’Eucharistie, et de son Corps mystique, le Peuple de Dieu, particulièrement des plus pauvres.

C’est d’abord le service du Christ à l’autel, aux côtés du prêtre, et tout ce qui en découle, notamment la prière : prière de la liturgie des Heures et prière d’intercession pour l’Église et le monde entier.

De ce premier service du Corps réel de Jésus découle celui de son Corps Mystique, par la prédication (« nous sommes bel et bien arrivés jusqu’à vous avec l’Évangile du Christ » 2Co 10, 14) et la charité en acte, car il faut « rendre effectif l’Évangile », disait Saint Vincent-de-Paul. Il y a un lien profond entre l’amour que nous portons à l’Eucharistie, Dieu présent, et celui que nous portons à notre prochain.

Ce service s’accomplit dans l’Église et donc dans l’obéissance. Le diacre est ordonné « pour aider l’évêque et ses prêtres » dit le rituel. Il a le dernier rang des serviteurs.

« Qui donc est à la hauteur d’une telle tâche ? ».

 

Propos recueillis par Anne Detter-Leveugle

Affiche ordination Jean Maxime BERTRAND

Neuvaine préparatoire à l’ordination diaconale du Frère Jean-Maxime Bertrand, du 21 au 29 octobre 2021

« Dieu qui as enseigné aux ministres de ton Eglise à servir et non à se faire servir, accorde à ton serviteur le frère Jean-Maxime que tu choisis aujourd’hui pour le ministère de diacre, d’agir selon l’esprit de l’Evangile, d’être plein de douceur dans son service, et fidèle à te prier sans cesse.

Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur et notre Dieu, qui règne avec toi et le Saint Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles ».

Notre Père, Je vous salue Marie, Gloire au Père.

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