« Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». 

Comment aimer tout le monde ? Comment aimer simplement son prochain ? Et pourquoi ? Le père Proux répond à ces questions.

Précisons d’abord le contexte de la parole évangélique. Jésus est interrogé par un scribe : « Quel est le plus grand commandement de la loi de Moïse ? » Il répond : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu… » « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Jésus cite non pas un mais deux préceptes de l’Ancien Testament qui résument « toute la Loi et les prophètes ». Ils sont « semblables » en importance, dit-il, donc pas interchangeables, pas l’un sans l’autre. C’est bien, et déjà pas facile !

Aimer « comme soi-même » signifie « comme on le voudrait pour soi ». Mais la Bonne Nouvelle va beaucoup plus loin. Lorsque Jésus proclame sa loi, il donne à l’amour chrétien une autre dimension : « On vous a dit… Moi je vous dis » ! Et que nous dit-il ? « Aimez vos ennemis ; priez pour ceux qui vous persécutent, pour être les fils de votre Père… car il est bon, lui, pour les ingrats et les méchants ». « Soyez miséricordieux, comme votre Père est miséricordieux ». Nous sommes ici au cœur de cette année jubilaire.

La barre est haute, direz-vous, mais elle l’est encore plus quand Jésus l’élève au niveau du don de sa vie : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ! » Tel est « son commandement », label d’authenticité pour ses disciples.

Oui, c’est vrai, « il y a des gens que nous n’arrivons pas à aimer ! » Nous ne sommes pas à la hauteur de ce commandement. Nous aurions même envie de dire : « Jésus, c’est trop ! ». Pourtant, sa parole est un chemin de paix et de bonheur pour nous et pour notre terre déchirée par la violence et les conflits.

Pourquoi est-ce si difficile d’aimer certaines personnes ? Parce qu’elles nous sont étrangères, énervantes, ennuyeuses, désagréables, d’opinions différentes ? Plus grave, parce qu’elles nous ont blessés par injustice, méchanceté ou violence ? Pensons au drame vécu par les chrétiens persécutés ! Si quelquefois les raisons du désamour sont futiles, elles peuvent parfois être insoutenables.

Et nous, sommes-nous toujours « aimables » ? Aimer selon l’évangile n’est pas d’ordre affectif, comme on aime ses parents, ses enfants, son conjoint, ses amis. Il s’agit d’un amour de bienveillance, opposé à la vengeance et à la rancune. « Vaincre le mal par le bien » écrivait Paul.

Puisqu’aimer comme le Père et comme le Christ n’est pas à notre portée, il nous faut donc tendre humblement nos mains dans la prière, pour l’autre, et aussi pour nous obtenir la grâce et la force de la bienfaisance et du pardon, malgré tout. « Rien n’est impossible à Dieu ! »

Abbé Joseph Proux

 

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