Mariage, divorce et sacrement

Quelles conséquences cela a, pour l’une et l’autre situation des personnes, sur leur vie sacramentelle et ecclésiale aujourd’hui ?

Le mariage devient sacrement parce qu’il se greffe sur toute la vie du Christ, qui s’engage lui-même totalement dans toute notre vie humaine et particulièrement dans le libre échange de consentements des époux. Le sacrement du mariage est donc unique et est établi à l’image de la relation au Dieu unique, comme le Christ Epoux est uni à son Eglise.

Cependant, beaucoup de croyants et de non croyants sont persuadés que l’Eglise interdit le divorce, ou même que les divorcés sont excommuniés. Ceci mérite d’être rectifié.

En réalité, pour le droit de l’Eglise, la séparation de corps (décision de vivre séparés en raison de trop fortes souffrances ou de vie mise en danger) est reconnue comme légitime tandis que le divorce en tant que tel n’existe pas religieusement. Sauf en cas de reconnaissance de nullité, le lien du mariage ne peut être dissous que par la mort.

Quelles conséquences cela a, pour l’une et l’autre situation des personnes, sur leur vie sacramentelle et ecclésiale aujourd’hui ?

1. Les personnes séparées, divorcées civilement et non engagées dans une autre union sont pleinement admises à la vie sacramentelle et sont appelées à participer à la vie de l’Eglise qui doit leur montrer beaucoup d’encouragement : « Leur témoignage de fidélité et de cohérence chrétienne est d’une valeur toute particulière pour le monde et pour l’Eglise. Celle-ci doit plus que jamais leur apporter une aide pleine de sollicitude affectueuse, sans qu’il y ait le moindre obstacle à leur adhésion aux sacrements » (Familiaris Consortio, n°83).

2. Pour les personnes divorcées et engagées dans une nouvelle union, remariées civilement ou non, ainsi que pour les personnes baptisées ayant épousé une personne divorcée, le droit de l’Eglise ne reconnaît pas la validité du second lien tandis que demeure la permanence du premier.

La question de la non-admission des sacrements de mariage, pénitence et eucharistie est vécue douloureusement pour beaucoup et est souvent mal comprise.

Ces sacrements sont signes de l’alliance établie du Christ et de l’Eglise, qui invite alors les divorcés remariés à vivre en chrétiens leur situation, comme un réel chemin de sainteté possible. La grâce de Dieu ne se limite pas aux sacrements : elle se déploie dans la réception de la Parole de Dieu et dans la prière, l’esprit de charité, l’engagement pour la justice et la paix, le pardon mutuel, etc.

Et ces personnes demeurent à part entière membres de l’Eglise, qui doit en avoir particulièrement soin : « Avec le Synode, j’exhorte chaleureusement les pasteurs et la communauté des fidèles dans son ensemble à aider les divorcés remariés. Avec un grand amour, tous feront en sorte qu’ils ne sentent pas séparés de l’Eglise, car ils peuvent et même ils doivent, comme baptisés, participer à sa vie » (Familiaris Consortio, n°84).

Par l’abbé Vincent Lautram
CEV N°109 – Octobre 2014

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